Wonderphil a écrit:Oncle Hermes a écrit: Et le lien proposé (on peut le supposer) avec l'album suivant donne l'impression de surtout masquer le côté abrupt, pour ne pas dire bâclé, d'une fin expédiée en 4e vitesse - au risque même d'incohérences (comment le Spirou-garou rentre-t-il dans le vaisseau ?...) - et qui surtout ne résout à peu près rien.
J'entends bien tes reproches, même si je ne suis pas vraiment d'accord (la comparaison avec le Trondheim étant à mon avis très peu pertinente.)
Mais sur ce point : pourquoi cela serait-il incohérent ?
Il s'agit d'une ellipse malheureuse (je l'ai relevée aussi), on aurait eu envie de savoir, mais il n'y a pas d'incohérence!! Etait-il impossible qu'il puisse rentrer, si les autres y sont arrivés ? Qui sait, du reste, si Vehlmann n'a pas voulu ménager un effet (voir le spirou-garou se tenir avec l'air menaçant devant les passagers de la navette qui ne s'y attendaient pas, et du coup nous non-plus).
L'incohérence est le dernier reproche que je feraient à cet album. Il comporte certainement des maladresses ou des facilités, mais vouloir absolument y trouver de l'incohérence (accusation grave, quand même) relève de la plus pure mauvaise foi.
Les autres occupants du vaisseau sont à l'intérieur parce qu'ils y ont été installés par les zorglhommes. Le Spirou-garou, lui, est montré en train de se précipiter vers l'appareil sur son pas de tir, apparemment prêt au décollage (c'est du moins comme ça que j'interprète l'onomatopée sur le dessin, bas de la planche 44). Ce qui veut dire qu'en moins de temps qu'il n'en faut, probablement, pour arriver au niveau des réacteurs et se faire carboniser, la bête, elle, escalade la fusée, se débrouille pour rentrer à l'intérieur (sans créer de dépressurisation qui tuerait tous les passagers), referme derrière elle, et attend ensuite bien gentiment que ses anciens copains, qu'elle voulait bouffer quelques pages plus tôt, se réveillent pour leur faire des léchouilles. Bah là, moi, à la lecture, ça m'a quand même un peu gêné. Alors si le terme d' "incohérence" te paraît trop fort, je veux bien le retirer, mais ça me paraît quand même extrêmement maladroit et symptomatique d'une fin expédiée à la va-comme-je-te-pousse. Ce qui, soit dit en passant, me paraît un peu plus grave que l'accusation d'incohérence.
En revanche, et personne ne m'a répondu là-dessus, je ne vois pas comment qualifier autrement ce qui relève de la question de la gravité lunaire. C'est pas extrêmement grave, parce que c'est bien fait, et qu'on n'y pense pas à la lecture, et que donc ça ne la gêne pas (moi en tout cas je n'y ai pensé qu'après, et comme personne d'autre ne l'a mentionné dans ce topic ou dans l'autre consacré à l'album.....). Mais quand même, qu'est-ce que ça aurait coûté de prendre une case pour donner une explication, fût-elle foireuse (genre une invention du comte...) ? La comparaison peut paraître lointaine dans le temps, mais elle s'impose un peu vu le sujet retenu : quand Hergé envoyait Tintin marcher sur la lune, il fignolait un peu plus les choses. Là on a des personnages qui se déplacent normalement, sauf quand ça arrange les auteurs pour faire un gag (le saut du lit, l'envol de la luge, la partie de basket...). Subjectivement, je trouve que c'est fait de façon suffisamment efficace pour qu'on n'y prenne pas garde "dans le feu de l'action". Mais objectivement, et en y repensant, c'est totalement illogique.
Alors, tout cela étant dit, je suis bien d'accord que, si ce n'est peut-être pas la dernière, ce n'est pas certainement pas non plus le premier reproche à faire à cet album (ce qui veut dire aussi qu'il y a d'autres choses qui me paraissent bien plus gênantes, hélas...). Et puis, on est dans
Spirou, territoire du GAG, du Marsupilami, du métomol et de la zorglonde, c'est pas comme si tout devait absolument y être ultra-réaliste et précis comme un mécanisme d'horlogerie. Mais quand même, il y a des choses qui ne tiennent pas trop là-dedans, et qu'on ne peut pas mettre uniquement sur le compte de la fantaisie de cet univers ou des auteurs.
Bref. J'ai pas non plus envie de m'éterniser dans ce débat à tirer sur une ambulance, à laquelle en plus je trouve des qualités (et de bonnes idées : le luna-park de Zorglub pour financer ses recherches, son retournement...), alors que j'ai l'impression que pour argumenter mes propos
(car si parler d’incohérence est une "accusation grave", qu'en est-il de celle de mauvaise foi que tu m'as gentiment envoyé dans les dents ? ) je suis poussé à ne m'appesantir que sur des aspects négatifs. Mais il est vrai que je suis Vehlmann depuis ses débuts, j'ai dû lire à peu près le tiers de sa production, je lui décernerais volontiers le titre de prince des scénaristes de ce début de siècle dans la BD FB... et que là, je suis plutôt déçu.
P.S.: une dernière remarque quand même. J'aimerais comprendre en quoi ma comparaison avec Trondheim te paraît impertinente ?
Panique en Atlantique a été assez mal accueilli à sa sortie mais moi je l'ai plutôt bien aimé (sans être totalement emballé par le dessin de Fabrice Parme). Dans les deux cas, on a Spirou et Fantasio qui se retrouvent à côtoyer une petite population de super-riches et de stars du showbiz' en vacances, lesquelles sont perturbées par une situation de crise. La ressemblance me paraît tout de même assez proche pour être signalée, même si après chacun est libre d'en tirer les conclusions qu'il veut sur la version qui a sa préférence.