Brian Addav a écrit:La partie sur la reprise de JDM et JLM, elle vaut son pesant de cacahuètes quand même...
J'ai lu cette partie, aussi, pour comprendre... des choses, mais on n'en apprend pas énormément plus, en fait (si ce n'est la panier de crabes qu'est une maison d'édition). On sent bien que les mots et les faits sont choisis et mesurés.
Pour les ressentis à posteriori de JDM et JLM, j'en retiens une chose : tout cela manque terriblement de simplicité ! Franquin n'aurait rien compris à tout ce galimatias. Et Fournier pas mieux, comme l'a remarqué Morvan...
On dirait que l'unique objectif du scénariste aura été de réussir à caser le maximum d'allusions et de symbolique (le passé le futur, l'immortalité d'un héros de BD ramené à une source de jeunesse, la contemporanéité du mythe de Spirou...) quitte à placer des allusions que l'on sait pertinemment que personne ne verra jamais (la maison de Morris ou un truc comme ça) !
Installer Spirou dans l'époque contemporaine est une très bonne chose (réussie, sur ce plan-là, même si T&J l'avaient déjà fait, pourquoi en aurait-il été autrement ?), mais éveiller l'attention du lecteur sur ce qu'il fallait absolument occulter : la jeunesse éternelle de Spirou, et ce par deux fois au moins, c'était maladroit. Il y a des choses qui ne doivent pas être remises en cause : l'impossibilité du voyage dans le temps, la quantité d'énergie immense qu'il faudrait pour faire voler une armure, la raison pour laquelle il y a tant de coïncidences dans les récits, l'âge de Spirou... tout ça, on s'en fout ! On y croit par défaut, et on ne veut surtout pas que ça change. Ou alors jouons à ce jeu là, mais dans d'autres séries (Marvel / Watchmen).
Les auteurs "pré-éclipse-de-Spirou" ne se posaient pas ce genre de questions : ils partaient d'une idée amusante et la déclinaient tout le long du récit, tout en découvrant eux-mêmes les réactions de leur héros au cours de la rédaction (bon... Tome est parfois parti un peu longuement sur les états d'âmes, et déjà, ça ne me plaisait guère). Mais au moins, les lecteurs suivaient.
Bref, si on retournait à un peu plus de simplicité scénaristique, au moins pour ce genre de BD, on redécouvrirait le plaisir tout simple qu'il y a à se marrer devant une BD qui accumule les gags dans une série d'aventure.
Le mieux est l'ennemi du bien.
Mais bon... C'est la passé, tout ça... Et on l'oublierait plus facilement si le présent était serein.