nexus4 a écrit:Azimov :
Je suis passé il y a un mois sur cette image et sur ce texte et depuis ils n'arrêtent pas de me courir dans la tête.
Je suis très embêté parce que d'un côté c'est quand même Asimov qui cause. Argument d'autorité. Et quelle autorité! C'est quand même l'auteur des trois lois de la robotique et le visionnaire qui a prévu qu'un jour quelqu'un prévoirait l'effondrement de l'Empire! Bref, c'est pas n'importe qui.
D'un autre côté, il utilise comme repoussoir une phrase qui, moi, me plait beaucoup. Il dénonce (au nom de l'anti-anti-intellectualisme) comme une idée trompeuse, celle que la démocratie signifierait
"Mon ignorance a autant de valeur que votre savoir."Oui, je trouve que c'est, souvent, une très bonne définition de la démocratie. Ce moment où, les arguments ayant été échangés (on est démocrate, quand même), il faut prendre une décision. Et où la voix de l'ignorant compte autant que celle du sachant ou de l'intello.
Bien sur, dans l'absolu et dans la vie courante, l'ignorance n'a pas autant de valeur que le savoir. Mais, en démocratie, au moment du vote, si : le gros con compte autant que le génie.
Et ça me plait. Parce que je suis démocrate et que j'estime qu'il n'est pas d'individu (même porteur du plus haut savoir) qui, en droit, soit supérieur à un autre (fut-il taré de l'ignorance la plus crasse).
Donc, si Asimov s'était contenté de contester
"L'ignorance a autant de valeur que le savoir", il aurait eu mille fois raison. Mais, dès lors qu'il incarne cette ignorance et ce savoir en deux individus distincts (
"mon", "votre"), en démocratie, au moment de l'exercice de celle-ci, il a tort. Fondamentalement.
Hugh!