Le Tapir a écrit:Cette controverse à deux francs serait-elle une tempête dans un verre d'eau d'exégètes?

Je pencherais plutôt pour un coup de pub magistralement orchestré et qui ne coûte pas cher puisque la polémique se développe d'elle-même et gratuitement sur les réseaux sociaux. Deux ou trois trolls pour lancer le truc et c'est parti.
@ brian addav : la polémique relative aux Melons de la Colère n'a pas dû aller au delà des discussions sur des forums parlant de BD, non ? Le bouquin était marginal, on ne le trouvait qu'au rayon Enfer des librairies spécialisées ou des grands distributeurs, sous blister. Comme un imbécile, je l'ai acheté. Cher et plutôt dénué d'intérêt. Depuis, je lis Vivès en médiathèque lorsque les ouvrages s'y trouvent, si j'y pense et que les bouquins sont encore propres et non abîmés, ce qui limite pas mal.
Alors que Petit Paul (que je n'ai pas acheté, un de mes critères d'achat étant d'être quasi certain de relire une BD pour l'amortir), je l'ai vu la semaine dernière sur le comptoir de ma libraire (une librairie généraliste dont le rayon BD est d'une rare indigence. Il me faut systématiquement commander des trucs aussi anodins qu'une nouvelle intégrale Lucky Luke ou Tillieux.
La polémique autour de Petit Paul devrait justifier qu'on en parle sur toutes les chaînes de télévision (si ce n'est déjà fait), que Ruquier le brandisse deux ou trois fois même si ses critiques vilipendent le bidule, etc... C'est comme cela qu'on fait la promotion d'un produit, aujourd'hui.

Glénat ne risque pas grand chose : une amende et le retrait (après que le stock aura été vendu, naturellement, le temps que la mesure soit exécutoire et exécutée) du bouquin. C'est peanuts en comparaison de la renommée grandissante de son nouveau poulain. Et pour Casterman, c'est également tout bénéf.
Sinon, de la pédopornographie, on en trouve chez tous les grands auteurs qui ont défriché la BD adulte : Pichard, Forest, Druillet, Moebius, Gotlib, Bretécher, etc... Peut-être Gillon et Poïvet, également. En revanche, ce n'était pas forcément récurrent ou obsessionnel. Il pouvait aussi y avoir une véritable volonté de dénoncer la chose en la montrant dans sa cruauté (Druillet, Pichard, Reiser, Cabu) ou dans sa connerie et d'en rire malgré tout (Gotlib, Reiser, Cabu).
En cherchant bien, en se plaçant sur la tangente, on pourrait en déceler quelques relents chez Jacques Martin et Paul Cuvelier.
Bien vu, Xof, pour Dodo 13 ans.
![Bravo [:flocon:2]](./images/smilies/flocon2.gif)
Ça illustre parfaitement mon propos.
Avec la libéralisation des moeurs post 68, un certain nombre d'intellectuels ont voulu s'affranchir de tous les tabous. L'émergence des petits formats pour adultes venus d'Italie y a fortement contribué (importés en France par Elvifrance et les Editions du Bois de Boulogne) mais aussi le développement du cinéma X par des réalisateurs qui se présentaient comme des contestataires voulant renverser l'ordre bourgeois tout en faisant de l'art (argument utilisé pour convaincre les filles lors des castings). Nombre de ces films en question (avant et après leur classement au moyen du label X) sont censés se dérouler dans des pensionnats avec des filles mineures. Bien sûr, les actrices étaient majeures, mais dans la fiction, ce sont des enfants qui sont censés subir les derniers outrages, parmi lesquels des viols (père qui assouvit ses pulsions avec sa fille, etc...).
Pour la question de Disney et Glénat, sait-on si Disney est entré dans le capital de l'éditeur grenoblois ? Sinon, Glénat est-il pour Disney plutôt un partenaire ou davantage un client qui achète des licences ? Un vendeur se soucie-t-il de la moralité ou du casier judiciaire d'un acheteur ?
Si Glénat est considéré comme un partenaire, Disney doit très bien savoir que l'éditeur du Mickey de Trondheim a aussi publié, entre autres choses libertines pouvant offenser des puritains :
https://www.bedetheque.com/serie-930-BD ... trope.htmlAinsi que cette adaptation d'Apollinaire (un texte de 1911 bien moins dur et bien plus drôle que les Onze mille verges du même Apollinaire) avec pédopornographie incestueuse au programme, fornication dans un confessionnal, etc...).
https://www.bedetheque.com/BD-Exploits- ... .html#reedJe ne connais pas Petit Paul, mais pour avoir lu les "Melons de la Colère" (un vrai nanar), je doute que le contenu de l'album de Vivès soit aussi licencieux, irrévérencieux et pervers que celui des "Exploits d'un jeune Don Juan" par Pichard d'après Apollinaire.
Mais Disney est de l'autre côté de l'Océan, il n'est pas tenu de s'informer de nos petites polémiques, ce serait une perte de temps et d'argent.
Donc, comme le dit le Tapir, il n'y a vraiment rien de nouveau sous le soleil.
Bon, je n'ai pas lu le bouquin de Vivès et il contient peut-être de véritables horreurs à faire se dresser les cheveux sur la tête (bien qu'on dise ici et là que ça ne casse pas trois pattes à un canard, fût-il un sex-toy), mais des horreurs on en trouve plein les rayons des librairies et des grandes surfaces et la télévision et le net en fournissent à profusion. Sans avoir besoin d'exhumer les textes des auteurs libertins des XVIIe et XVIIIe siècles comme ceux des auteurs du XIXe et du XXe siècle. Une croisade contre ce Petit Paul ne pourrait aller bien loin, à mon sens.
Et souvenons-nous aussi que dans les années 80, des intellectuels comme Gabriel Matzneff avaient lancé une pétition pour promouvoir la pédérastie (non sanglante, non violente et non létale, mais
supposée consentie 
). On doit pouvoir trouver le nom de certains signataires connus sur le web, en faisant des recherches.
Quelle que soit l'issue de la présente polémique et d'une éventuelle décision de justice, le monde sera toujours aussi dégueulasse après qu'avant.

Et un jour la grosse bibite de Petit Paul retombera dans l'oubli comme celle d'anciennes divinités (Bez, Priape, etc...).
Allez, circulez, y a rien à voir, c'est qu'une affaire de gros sous.
