Un petit retour sur les derniers ouvrages lus:
Ces plaisirs… de Colette ( Ferenczi 1934)
Sans doute pas le meilleur ouvrage pour commencer les œuvres de Colette, cet ouvrage n'est d'ailleurs pas un livre phare dans sa bibliographie. Souvenirs et réflexions sur l’amour, la jalousie, la sexualité, avec une galerie de figures gravitant dans le microcosme littéraire et culturel de la fin du XIX° jusqu’aux années 30. C’est assez décousu et difficile à suivre au final, car les sujets s’enchaînent au gré des réflexions de l’auteur, de sa pensée.
Les crimes de l’amour DAF de Sade (Crémille 1973 )
Plusieurs histoires courtes qui ne sont pas aussi cruelles et sadiques que des écrits comme Justine, et plutôt "morales" dans ces récits d’inceste et de libertinage. La dernière histoire Dorgeville ou le criminel par la vertu est assez tirée par les cheveux et en dessous des précédents.
Extorsion James Ellroy ( Rivages 2014 )

L’histoire fantasmée par Ellroy d’un détective ripoux alimentant la presse à scandale des années 50 des ragots bas de caniveau, dans sa quête de rédemption au purgatoire. Roman très court, servant d’introduction (d’annonce ?) à Perfidia.
Ellroy se met en scène comme le confident de ce personnage réel, Freddy Otash, en vue de la réalisation d’une série TV juste avant sa mort en 1992.
Les affres et la corruption d’une société rigide mais gangrenée par le vice, le crime et la politique véreuse au travers des grandes figures du cinéma, de la presse, de la politique et de la police de ce temps là. Ellroy définitivement fasciné par le crime et le vice de cette époque, s'insère lui-même dans le récit comme devenant l’incarnation, le porte parole d’Otash, exhibant comme un cadavre en putréfaction les moindres détails de ce qu’il voudrait dénoncer, mais se complaisant de manière constante dans cette exhibition qui finit par être dérangeante et malsaine en fin de compte.
Tetunébo le rois nègre, visite à l'exposition universelle de 1889 Jules Dorsay ( Firmin Didot -ca 1892-1894)
Livre pour enfant avec de belles gravures, avec un humour très daté et des expressions, un traitement de ce roi africain d’une contrée imaginaire des Ratapoilos qui feraient hurler les censeurs actuels. Tous les clichés de l’époque (fin XIX ) y sont présents. Le roi Tétunebo et sa suite vont donc visiter Paris, l’exposition universelle avec la Tour Eiffel, la ville, les Halles, prendre les bus, visiter les Tuileries rencontrer toutes sortes de gens et s’en finir par retourner au pays en ayant signé (avec un gros pâté d’encre) un contrat commercial avec les autorités françaises.
Un mois sous les mers- Tancrède Vallerey (Fernand Nathan -1933)

Dans la collection Aventures et voyages, de la science fiction française des années 30. On pense que la science fiction est née avec les auteurs américains des années 50, en oubliant le passage Jules Verne, mais si c’était bien un genre très mineur, le fantastique et la science-fiction sont bien présents dans la continuité de Verne, au début du XX°siècle et cette collection en est la meilleur preuve.
Après un naufrage terrible en plein Pacifique à l’époque contemporaine, deux rescapés, le narrateur et une jeune femme sont recueillis par un bateau expéditionnaire de savants et vont se retrouver non pas dans les océans comme le titre le fait penser mais
sous les océans, dans un monde étrange et différent de toute science connue dont on va connaître et comprendre l’origine en toute fin d’ouvrage. Rivière de lave, ciel radioactif, roches molles, arbres de cristaux comestibles, et peuple étrange ressemblant à de gros insectes. L’expédition du professeur qui s’est engouffrée dans les entrailles de la terre par la cheminée d’un volcan éteint va vivre une aventure extraordinaire pendant des semaines. A découvrir comme les autres ouvrages de cette belle collection d'avant guerre dont on parle sur ce site
https://www.papy-dulaut.com/article-nathan-collection-aventures-et-voyages-1929-1948-108193393.html.
La tour des miracles Georges Brassens ( JAR -1953)

- la-tour-des-miracles.jpg (45.14 Kio) Vu 496 fois
Un roman assez curieux du poète et chanteur bien connu. La tour des miracles, c'est un immeuble improbable peuplé d'une joyeuse communauté de personnages tout aussi fantasques les uns que les autres inspirés par la vie de Brassens à ses débuts dans la capitale. et des noms très inspirés comme corne d’aurochs, Annie Pan pan pan, Voirie Voirie (parce qu’il a été trouvé dans une poubelle !) , Passe Lacet, Pile-Face (dont le nom décrit bien l'activité comprend qui peut

) etc..
Un ouvrage très court et très déroutant par son aspect onirique et foutraque où l'on retrouve les thèmes chers à Brassens, les amis, l’anticonformisme, la mort, l’obscénité et la gauloiserie,et une propension à l’utilisation de termes fétiches (les pupazzi de pacotille reviennent ad libitum !). Des prémisses au style anarchique et sans queue ni tête qui va donner à l'aube des années 50 à la chanson l’œuvre unique que l’on connaît. Même pour un inconditionnel de Brassens, comme moi il est assez difficile d’y trouver son compte. C’est plus une curiosité à découvrir.