Je me permets de m'insérer pour écrire sur toute autre chose.
J'ai une pièce de la maison dédiée à la seconde guerre mondiale. Drôle de passion s'il en est, au regard de ce que l'on en sait
Mais bon, c'est ainsi.
Rien de violent à l'intérieur, elle renferme juste livres, dvd/blu-ray, objets soft ( voitures miniatures de collection, chars/avions dans l'équivalent des constructions Lego ).
Je me suis rendu compte assez récemment que j'arrivai au bout du parcours en terme de livres. J'en ai une centaine ( y compris polars exclusivement ancrés ), ça reste très modeste dans la production, mais à moins de plonger dans le régionalisme d'évocation ou de tomber sur un nouvel auteur de roman qui atteindrait le niveau d'un Philip Kerr ou Romain Slocombe, la voie est sans issue, car je pense avoir fait un tour exhaustif.
Bref, dernières salves :

Slocombe a délaissé son putride inspecteur Sadorski, le temps de ce roman assez court, dont le fil entre réalité et fiction est entretenu savamment.
Destin de deux femmes sous l'occupation, le postulat est totalement vrai :
Patronymes presque identiques. L’une, Aline Beaucaire, alsacienne, se retrouve, au gré de mauvaises rencontres, à frayer dans un milieu de bandits corses et de pronazis. L’autre, Aline Bockert, née en Suisse, est une collaborationniste zélée, tortionnaire, surnommée « la Panthère rouge », sûrement pour son goût du sang. Ces femmes sont-elles les mêmes ? La première joue-t-elle l’ingénue pour faire oublier la seconde ? Qui est réellement cette « sale Française » que la police recherche à la Libération ?Le "génie", en quelque sorte, de Slocombe, provient du choix narratif, dans son alternance des passages de l'une à l'autre : prégnance extrême concernant Beaucaire puisque qu'on lit stricto sensu des mémorandums de témoignages ou elle se raconte, en long, en large, et beaucoup en travers ; désincarnation fantomatique de Bockert, pour laquelle on découvre les procès verbaux d'enquête.
Beaucaire n'est pas contredite dans le récit qu'on découvre, Bockert nous apparait sous le prisme du langage de policiers.
Miroir déformé ou le vrai du faux, l'innocence et/ou la froideur sont indéchiffrables...
Slocombe est reconnu, mais il mériterait vraiment une audience supérieure.
J'ai aussi lu très dernièrement :
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La seconde guerre mondiale fait son cinéma de Benoit Rondeau, sympathique beau livre avec quantités de photos. On pourrait juste reprocher à l'auteur, connaisseur s'il en est, sa propension trop appuyée à débusquer les fautes dans les films, que ce soit en terme d'épisode raconté, en matériel ( uniformes, voitures, chars, canons, etc... ), pour ce qui reste des fictions ( mais bon, on connait aussi ces exigeants historiques dans la bd

).
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Les enfants d'Hitler, de Gerald Posner, qui n'est pas l'évocation de la jeunesse allemande et sa façon de vivre dans la période mais les témoignages de quelques enfants de dignitaires, et pas des moindres. Honte et condamnation filiales d'un côté, défense et révisionnisme de l'autre, édifiant de cette fracture d'après-guerre quant à la banalisation du mal.
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Trois ans dans une chambre à gaz, de Filip Muller. C'est le livre dernièrement qui m'a fait penser qu'il était temps de passer à autre chose, que le large tour arrivait à son terme. Je le gardai depuis longtemps, me doutant qu'il serait une conclusion ou presque. Il se passe de commentaires.
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Les furies de Hitler, de Wendy Lower.
L'autrice avait déjà écrit le remarquable "Le ravin", étude des massacres perpétrés par les Einsatzgruppen en Europe de l'Est, par le prime en forme de postulat d'une photo terrible, celle de la couverture du livre.
Pour ce nouvel ouvrage, elle nous montre que le régime nazi, mais aussi la Shoah, a laissé une bonne place à des femmes allemandes pour les faire "vivre". Elles ont eu leur rôle dans la machine, de tous milieux qu'elles soient.
Désolé de relater ces lectures très gaies. Je vais me distraire quelque temps avec des Conan Doyle et des Stephen King
