
je crois qu'on me l'a un peu survendu... à ce qu'il paraît, au fur et à mesure, les nouvelles se deployent pour former un ensemble de tout cohérent. Ben non, pas vraiment. S'il exite une certaine proximité dans le sujet, il n'existe aucun lien (au contraire des écrits fantômes, de David Mitchell, par exemple). J'ai peut-être passé un peu trop de temps à chercher ce moment où ces destins disparates se rejoindraient dans un tour de force littéraire.
Cela dit, ces nouvelles sont extrêmement bien écrites et toutes capturent un moment de la vie d'un personnage, lorsque, imperceptiblement, tout bascule. Parfois, l'effet est immédiat. le plus souvent, c'est après coup que l'on prend conscience que c'est à ce moment précis que tout a changé. J'y retrouve un peu de la science de l'entre-deux de Yoko Ogawa, qui raconte beaucoup cette état transitoire, juste avant le boulversement.
Je dois reconnaître m'être demandé si le titre original était "to be a man" ou "to be a human", les récits traitant surtout de femmes. Mais le titre original, qui est aussi le celui de la dernière nouvelle, est bien "to be a man", parfaitement adapté et qui se conclut sur des pages sublîmes sur le passage de l'enfant à l'homme.
Je pense qu'il vaut mieux picorer ce recueil au lieu de le lire d'une traite, pour éviter un effet de monotonie. Je dois aussi avouer que, comme souvent, l'autrice à cette capacité à penser que sa réalité est celle du monde et, à un moment, j'en ai un peu marre de retrouver une fois de plus des intellectuels juifs entre Tel Aviv et les USA (à l'instar des pubards et architectes parisiens qui rejoignents leur parents, retraités de la Sorbonne, dans la petite maison de famille en Aveyron -6 chambres et un parc de 3 hectares)- où le patriarche aime à s'asseoir sous le tilleul centenaire pour se replonger dans les Pensées de Pascal, en toute simplicité)