10 mai 1940. Le jour où Churchill est nommé Premier ministre, Adolf Hitler envahit les Pays-Bas et la Belgique. Au cours de l’année qui suit, l’Allemagne nazie mène contre l’Angleterre une campagne de bombardement d’une intensité inédite. Acculé, le « Vieux Lion » doit préserver à tout prix le moral de son peuple… et convaincre le président Roosevelt d’entraîner les États-Unis dans la guerre.
Si durant cette période la vie publique de Churchill est chaotique, sa vie privée ne l’est pas moins. Son épouse et lui doivent gérer leur fille qui se rebelle contre leur autorité, et leur fils, confronté à l’adultère de sa femme.Erik Larson est un adepte de la non-fiction ( au point de l'enseigner en université ), genre littéraire qui mêle une documentation sans faille sur les faits réels avec une part fictionnelle tentant de s'approcher de celle-ci ( souvent dans la part relationnelle des personnages ). 00
Le Diable dans la ville blanche et
Dans le jardin de la bête peuvent être ressentis comme ses deux meilleurs livres, mais celui sur Churchill en sera sans doute tout près avec le temps.
Une des caractéristiques formelles de l'auteur est d'élever dans ses bouquins la DIGRESSION à un niveau tel qu'il en perdait parfois le lecteur(
lusitania 1915 ).
A t'il ressenti certaines critiques à ce sujet ? Coup de bluff, il a fondu cette figure de style dans le sujet même de
La splendeur et l'infamie , par l'introduction de la vie de sa famille ( dont la sienne à titre privée ) dans le grand ensemble de la guerre 39-45, sur un an de sa vie de premier ministre.
Et c'est remarquable. Il réussit à mêler faits et décisions de guerre essentielles pour l'avenir du monde avec le quotidien de sa famille pour le moins "patraque" ( femme forte-tête, fils dépensier et trompant sa femme à qui mieux-mieux, fille frivole s'amusant de soirées dansantes, un Churchill buvant et fumant plus que de raison en proie lui-même aux soucis d'argent et d'agapes à entretenir ).
A partir d'une extraordinaire documentation réelle ( journaux intimes de protagonistes, par exemple. Mais aussi et surtout, une des bases de la non-fiction, l'attachement à décrypter certains documents semblant insignifiant, que l'historien classique ignore, qui fait entrer et dans la tête et dans la vie de ces gens )
Sacré journal de bord !