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[Aleksi]

Message précédent :


Conseillé par un ami qui sait que j'aime beaucoup Fabcaro. Et c'est vraiment chouette, c'est bien drôle

[toine74]

Je note, merci

[rennois]

J'ai commencé "l'anomalie ( 50 pages environ ), entre quelques chapitres de "Arnhem". Ma première impression est que ça semble......clinique !
Froid, du coup ? A voir par la suite...

En annexe, à noter que ce Goncourt est le 2eme le plus vendu, de tous temps, derrière "l'amant", de Marguerite Duras ( 1984, je crois ). Il est proche de 815000 à ce stade, et continue de se vendre fortement ( Duras avait atterri à 1,6 Millions )

[rennois]

Je l'ai fait l'an dernier, pourquoi pas cette année, même si je suis un poil en retard dans la félicitation...

Mon top 3 2020 des livres lus :

CONTINENTAL FILMS, cinéma français sous contrôle allemand, par Christine Leteux
UNDERGROUND, par Haruki Murakami
LE DILEMNE DU PRISONNIER, par Richard Powers

[unrefractaire]

Ambrose Bierce, Mauvaises pensées, Le Cherche Midi, 06/03/2003

"Scepticisme, dérision, causticité, lucidité, telles sont les vertus cardinales - ou les impardonnables travers - du père du dictionnaire du diable qui avait pour devise : "rien n'a d'importance".
Redoutable et redouté journaliste, dictateur littéraire capable d'établir ou de torpiller une réputation, brillant satiriste - peut-être le meilleur depuis Voltaire - mais aussi poète et nouvelliste, Ambrose Bierce (1842-1914) doit sa place dans la littérature américaine à un remarquable talent de conteur d'histoires aussi noires qu'hallucinées."

Bernard Sallé a traduit l'ensemble de son œuvre en 6 volumes de poche chez Rivages. Nouvelles, contes, fables, aphorismes, la forme courte est exclusive - à l'exception d'un court roman de 100 pages assez étrange, écrit en fait à partir du roman d'un écrivain allemand qui l'a fait traduire en anglais et envoyé à Bierce pour qu'il le re-rédige entièrement. Bierce n'a ajouté que le twist final.
Bierce manie le macabre et l'humour noir jusqu'à l'extrême, et le pire, c'est que ça nous fait rire... La fonction cathartique de l'humour est pleinement assumée (et merde pour les censeurs)...

Après la partie Dictionnaire, il y en a plusieurs qui regroupent des aphorismes.
Quelques définitions : c'est à la fois fin et vachard à souhait, tout le monde en prend pour son grade, aucune institution n'échappe à la volée de bois vert. Et une écriture d'une grande précision.

Occasion n. - Circonstance favorable pour s'emparer d'une déception.

Opportunisme n. - Le père de toutes les vertus.

Ordonnance n. - Conjecture d'un médecin sur ce qui prolongera au mieux la situation sans trop nuire au patient.

Ordonnance n. - Arrêt de mort.

Plébiscite n. - Vote populaire pour établir la volonté du souverain.

Politique n. - Moyens d'existence fort prisés par la plus vile fraction de nos classes criminelles.

Religion n. - Fille de l'Espoir et de la Peur qui explique à l'Ignorance la nature de l'Inconnaissable.

Responsabilité n. - Fardeau détachable, aisément reporté sur les épaules de Dieu, du Destin, de la Fortune, de la Chance ou de son voisin. À l'époque de l'astrologie, l'usage voulait qu'on s'en décharge sur une étoile.

Responsable adj. - Exposé à une diminution du plaisir, du profit ou des avantages, comme au risque d'une sanction.

Réversible adj. - Une plate-forme politique.

R.I.P. - Abréviation négligente de requiescat in parce qui témoigne d'une indolente bienveillance à l'égard des morts. D'après le distingué Professeur Drigge, ces lettres à l'origine ne signifiaient rien d'autre que reductus in pulveris.

[toine74]

Roman tardif de Jules Verne (paru en 1905, l'année de sa disparition), Le Phare de bout du monde est surtout très mineur dans l'oeuvre du grand Jules. Récit basique autour d'un phare posé au sud de la Terre de feu, heureusement qu'il y a une bande de brigands pour avoir quelque chose à raconter.

Pour l'anecdote, il y a eu une adaptation cinéma avec Yul Brynner et Kirk Douglas (une coproduction USA-Liechtenstein-Espagne-Suisse qui sent bon le montage financier avantageux )

[Thierry_2]

Roman tardif de Jules Verne (paru en 1905, l'année de sa disparition), Le Phare de bout du monde est surtout très mineur dans l'oeuvre du grand Jules. Récit basique autour d'un phare posé au sud de la Terre de feu, heureusement qu'il y a une bande de brigands pour avoir quelque chose à raconter.

Pour l'anecdote, il y a eu une adaptation cinéma avec Yul Brynner et Kirk Douglas (une coproduction USA-Liechtenstein-Espagne-Suisse qui sent bon le montage financier avantageux )

tu oublies de citer Samantha Eggar

[Aleksi]

J'ai essayé de lire Poul Anderson (à cause de la couverture de Vatine ), j'ai arrêté au bout de 60 pages, pas accroché.
J'ai largement préféré les Traquemort (rien à voir si ce n'est que Vatine a aussi dessiné les couvertures )


Bon et sinon pendant ma pause des livres d'Anonyme (Bourbon Kid et compagnie), je tente laZone du Dehors de Damasio, dont j'avais adoré La Horde du Contrevent. Pour l'instant, j'ai un peu plus de mal à y rentrer dedans, on verra bien

[Freebird]

Jules Verne, Autour de la Lune

La suite de De la Terre à la Lune ; ni plus ni moins que l'acte de naissance de la Science-Fiction. Ce roman date de 1869.

[Thierry_2]

Emmanuel Carrère voulait écrire un petit livre souriant sur les bienfaits de la pratique du yoga, dont il est adepte depuis plus de 30 ans. Mais, chasser le naturel... l'auteur finit par se rappeler qu'il est un peu dépressif. En fait, un peu plus que ça...
J'ai toujours envie de rapprocher Emmanuel Carrère de Jean d'Ormesson: un certaine image de l'aristocratie littéraire française qui, l^'âge venant, ramène tout livre au seul sujet qui l'intéresse vraiment : son nombril. Mais là où Jean d'O pourrait résumer son oeuvre à "je me suis tant aimé", il y a une beaucoup plus grande force d'introspection chez Carrère, sans doute plus ouvert sur le monde (ses reportages pour XXI, entre autres) que l'encrouté de salon. Et aussi insupportable qu'il puisse paraître par moment, il reste un plaisir à lire.

[rennois]

L'auteur: " aucun plan de bataille ne survit au premier contact avec l'ennemi" ( page 675 )

A la même page, du général de brigade Hackett, bien après la guerre : " Tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourner"

Je résume comme je peux une telle somme, impossible de rentrer dans les détails...

Beevor est un grand historien de cette 2eme guerre mondiale, je l'ai déjà évoqué.
Son livre étant monstrueux de précisions ( la préparation de cette opération Market garden, les hommes, les grades, les lieux, les affrontements... ), c'est abrupt à lire au premier abord.
Il faut se laisser porter par les "histoires" d'hommes et de lieux et, souvent, ne pas s'arrêter au détail des précisions de l'auteur.
Ainsi, l'éclairage du livre définitif sur le sujet apparait !

Sur le fond, c'est l'histoire d'une suite d'incuries des deux camps, mais principalement des alliés avec des conceptions radicalement différentes entre anglais et américains, des inimitiés entre généraux et commandants, et surtout un Montgomery loin de passer à la postérité ici.
Tous, pourtant, dénieront le droit de parler de "fiasco", tellement satisfaits d'eux-mêmes, malgré le nombre d'hommes qu'ils ont faits tuer par suffisance, dans leur importance !

[toine74]

Nécrologie de Paul Cleave, polar/thriller venu de Nouvelle-Zélande qui passe rapidement de l'humour noir à noir sans humour. Un privé cassé par un terrible passé tout récent, des tombes dont les contenus ne correspondent pas aux pierres tombales, des flics à la ramasse et un tueur qui rôde. C'est glauque, un peu répétitif et quand même bien boulonné (tous les éléments sont là et on est quand même surpris). Rien n'à vraiment reprocher, mais rien n'à mettre de l'avant pour autant.

[monsieur burp]

Tous les livres d'Anthony Beevor sont bons.
Il faut absolument lire celui sur le débarquement.


Je recherche toujours son livre sur la chute de Berlin...

[fanche]

Tous les livres d'Anthony Beevor sont bons.
Il faut absolument lire celui sur le débarquement.


Je recherche toujours son livre sur la chute de Berlin...

Stalingrad

[monsieur burp]

Aussi...

[rennois]

Christian Delporte fait autorité dans l'histoire culturelle française ( me semble ), et principalement celle des médias.
Il propose un ouvrage tout à fait sérieux et précis sur l'histoire de "Charlie".

J'avoue ne jamais avoir été un lecteur du journal, ayant pris tôt le parti du "canard enchaîné" ( il n'y a pas de clivage à voir entre les deux titres ). Il n'en reste pas moins que c'est passionnant, malgré que Delporte ne s'autorise aucun délire. On n'en n'attendait pas moins avec la bande d'allumé(e)s qui ont fait "Charlie..."

Je me suis à un moment imaginé fidèle lecteur depuis toujours, afin de me mettre dans la peau d'appréciation de l'évolution éditoriale. Les fidèles de toujours sauront mieux en parler, mais personnellement, je pense que j'aurai décroché avec les orientations qu'a imposé Val.

[edgarmint]

Amateurs de Simon Hanselmann ou de Peter Bagge, c’est pour vous.

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C’est fouinant dans le catalogue de la belle maison d’édition La fosse aux ours que j’ai découvert Alain Turgeon, auteur Québécois résidant en France depuis quelques décennies. Le titre a suffi : Préambule à une déclaration mondiale de guerre à l’ordre. De ces livres qui déclenchent l’irrépressible fou rire frappé au coin du bon mot, dont il a un usage des plus singuliers. La première confrontation avec son style peut déconcerter, mais une fois que la mayonnaise a pris, c’est délice des sens.

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J’ai attaqué ce WE En mon faible intérieur, l’écrivain n’a rien perdu de sa manière de faire. Il y raconte la cure de désintoxication de son moi - réel ou fictif, franchement on s’en balance - prétexte à toutes les digressions avec un ton bien à lui qui relève du foutage de gueule en mode candide, laissant au lecteur la lourde tâche de décider ce qui vaut mieux, en rire ou en pleurer.

Deux petits extraits pour illustrer :

Hospitalisé, il part fumer en cachette « à l’angle du couloir, j’entends l’infirmière qui hurle monsieur Turgeon plusieurs fois. Comme je suis très responsable et très concerné par ce qui m’entoure, je me dis que je vais prévenir le monsieur en question si je le croise. »

Quelques minutes après, vautré défoncé dans le hall d’attente de l’hôpital « Je décide de regarder par dehors, ça va me changer des idées. Et qui je vois-t-y pas qui descend du bus ? Mon fiston, mon fiston chéri qui vient visiter son ptit papa. C’est pas possible, il va pas me voir dans mon état. Il sait pas que je fume des bédos tout comme moi je ne sais pas que lui aussi. »

[rennois]

Le journal en parle comme de la « victime 2117 » : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l’ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l’Europe. Mais pour Assad, qui œuvre dans l’ombre du département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d’être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgir de douloureux souvenirs. Il est temps pour lui d’en finir avec les secrets et de révéler à Carl Mørck et à son équipe d’où il vient et qui il est. Au risque de les entraîner tous dans l’œil du cyclone.

Après Rose au tome précédent, Olsen dévoile l'histoire de Assad, qu'on attendait depuis longtemps.
C'est brutal, mais c'est en partie ratée.
La réussite et le succès de cette série ont toujours résidé dans la partie de ping-pong que l'auteur orchestre à chaque livre, passant sans vergogne de l'humour à l'action la plus violente.
Ici, peu de légèreté au global, beaucoup de rythme, pour un suspense très relatif. Et ça enfonce un peu des portes ouvertes. J'ai eu l'impression par moments de lire du Patterson, ce qui est loin d'être un compliment.

Assurément pas le meilleur "département V" !

[toine74]

Ca faisait des années que je n'avais pas lu un Calvino, quelle erreur ! Extraordinaire roman oulipesque que Si par une nuit d'hiver un voyageur ! Un hommage aux lecteurs doublée d'une réflexion de tous les instants sur l'effet de la lecture sur l'individu. C'est d'une intelligence imparable, drôle, charmant, suprenant et d'une habilité stylistique hallucinante (à ce niveau là, la mise en abime est intersidérale).

[Thierry_2]

un premier roman très réussi qui plonge ses racines dans la quête d'identité d'une femme iranienne dont la famille a fui la révolution islamique pour trouver refuge en France. Ne lisez surtout pas la quatrième de couverture qui en révèle trop, comme souvent. Sur 3 générations, c'est l'histoire de l'Iran sur un siècle qui est abordée, avec un mélange de tragique et d'humour. Il y a sans doute un petit air de Persépolis par moment (pas lu depuis longtemps), mais aussi une vraie réflexion sur la mémoire et l'appartenance à une culture. C'est aussi sortir l'Iran de son image de république islamique pour rappeler qu'elle fut autrement plus moderne et ouverte.

[Freebird]

Un des monuments de la littérature américaine, le troisième des cinq romans de F. S. Fitzgerald (1896-1940) publié en 1925. Dans cette nouvelle traduction de 2013, c'est envoûtant : sa manière de présenter ses personnage, le côté incisif des dialogues, la poésie de sa perception du monde. Beaux et damnés m'avait déjà emporté ; Gatsby, plus dense et moderne, a encore plus de charme. Comme tout bon roman ça se termine mal...