LeMoineFou a écrit:Deon Meyer a fait son roman post-apo! Cela reste une sorte de polar, mais dans un monde où une maladie a tué 98% de la population. On suit une communauté qui se développe et fait face à tous les dangers et problèmes qu'on peut imaginer dans cette situation. Rien de bien original, mais il n'y pas de zombies, et encore moins de Rick!
C'est quasiment le seul auteur de polar que je lis régulièrement (à cause de ma proximité géographique et familiale avec l'Afrique du Sud), et je commençais à me lasser. Mais là, il s'est bien renouvelé et je me régale. Je n'en ai lu que la moitié environ, mais j'ai vraiment du mal à le lâcher.
D'ailleurs j'y retourne tout de suite...
Thierry_2 a écrit:
étrange de mettre en avant le translation prize alors que ce livre a surtout remporté le Pulitzer en 2016. C'est quand même plus vendeur.
Lecture en cours pour cette confession d'un "amérasien" qui débute par "je suis un espion, une taupe, un agent secret..."
le ton est donné. Le narrateur rédige cette confession dans ce qui semble être une prison américaine. Il commence son récit par la chute de Saigon dans les griffes des communistes. Ou plutôt par la libération de Saigon par les sauveurs communistes. Tout est question de point de vue. La narrateur est l'aide de camp du général en charge de la police secrète. Cette chute est une catastrophe. Mais il es surtout un agent infiltré par le nord-vietnam. Cette libération serait plutôt un gage de victoire. Sauf qu'on lui demande de rester avec le général, de l'accompagner en exil aux USA pour continuer de surveiller les restesde l'ancien régime. Récit d'un exil, d'un déracinement, d'une quête d'identité pour cet agent qui présente en permanence un double visage tout en devant assume la double culture de ses origines. Le sunet est inéressant et ça démarre vraiment bien.
thyuig a écrit:Thierry_2 a écrit:
étrange de mettre en avant le translation prize alors que ce livre a surtout remporté le Pulitzer en 2016. C'est quand même plus vendeur.
Lecture en cours pour cette confession d'un "amérasien" qui débute par "je suis un espion, une taupe, un agent secret..."
le ton est donné. Le narrateur rédige cette confession dans ce qui semble être une prison américaine. Il commence son récit par la chute de Saigon dans les griffes des communistes. Ou plutôt par la libération de Saigon par les sauveurs communistes. Tout est question de point de vue. La narrateur est l'aide de camp du général en charge de la police secrète. Cette chute est une catastrophe. Mais il es surtout un agent infiltré par le nord-vietnam. Cette libération serait plutôt un gage de victoire. Sauf qu'on lui demande de rester avec le général, de l'accompagner en exil aux USA pour continuer de surveiller les restesde l'ancien régime. Récit d'un exil, d'un déracinement, d'une quête d'identité pour cet agent qui présente en permanence un double visage tout en devant assume la double culture de ses origines. Le sunet est inéressant et ça démarre vraiment bien.
Pour ma part, ce roman m'a surtout mis mal à l'aise. Tu pourras lire la chronique que j'en avais fait quand tu auras fini ta lecture.
thyuig a écrit:Thierry_2 a écrit:
étrange de mettre en avant le translation prize alors que ce livre a surtout remporté le Pulitzer en 2016. C'est quand même plus vendeur.
Lecture en cours pour cette confession d'un "amérasien" qui débute par "je suis un espion, une taupe, un agent secret..."
le ton est donné. Le narrateur rédige cette confession dans ce qui semble être une prison américaine. Il commence son récit par la chute de Saigon dans les griffes des communistes. Ou plutôt par la libération de Saigon par les sauveurs communistes. Tout est question de point de vue. La narrateur est l'aide de camp du général en charge de la police secrète. Cette chute est une catastrophe. Mais il es surtout un agent infiltré par le nord-vietnam. Cette libération serait plutôt un gage de victoire. Sauf qu'on lui demande de rester avec le général, de l'accompagner en exil aux USA pour continuer de surveiller les restesde l'ancien régime. Récit d'un exil, d'un déracinement, d'une quête d'identité pour cet agent qui présente en permanence un double visage tout en devant assume la double culture de ses origines. Le sunet est inéressant et ça démarre vraiment bien.
Pour ma part, ce roman m'a surtout mis mal à l'aise. Tu pourras lire la chronique que j'en avais fait quand tu auras fini ta lecture.
Thierry_2 a écrit:[Révéler] Spoiler:le grand projet et que l'entité nuisible qui attend sur le seuil de faire son grand come back s'incarne dans le corps du prince Edward, le petit fils de la reine Victoria. Oui, celui qui passe pour un pervers, inverti, malaisant, abruti congénital et j'en passe (à chaque fois que le prince Charles se qu'il passe pour un con, il peut se consoler en se disant qu'il y a a bien pire dans sn ascendance). Après un intermède pas clair qui préfigure Jack L'éventreur (le docteur Gull est sur la liste), un gros caméo indigeste avec Bram Stoker qui apprend une drôle d'histoire de cercueils débarqués d'un bateau mystérieux (peut-être faut il y voir une référence à un truc), en ça foire. Le proto-Holmes poursuit le méchant-Némésis, qui est aussi son frère, jusqu'aux chutes de Reichenbach. Ils tombent tous les 2, disparaissent et ... fin. Epilogue avec un Doyle qui décide de rendre hommage à son cher ami disparu en le recréant comme personnage de fiction (me demande bien de qui il s'agit). Et Epilogue post générique qui nos tease le fait que le grand projet, il a réussi, mais avec un petit enfant autrichien qui répond au doux prénom d'Adolf. Raaaaah que c'est vertigineux et terrifiant, surtout que je ne vois pas trop qui pourrait être cet Adolf potentiellement maléfique
Le Complot a écrit:thyuig a écrit:Thierry_2 a écrit:
étrange de mettre en avant le translation prize alors que ce livre a surtout remporté le Pulitzer en 2016. C'est quand même plus vendeur.
Lecture en cours pour cette confession d'un "amérasien" qui débute par "je suis un espion, une taupe, un agent secret..."
le ton est donné. Le narrateur rédige cette confession dans ce qui semble être une prison américaine. Il commence son récit par la chute de Saigon dans les griffes des communistes. Ou plutôt par la libération de Saigon par les sauveurs communistes. Tout est question de point de vue. La narrateur est l'aide de camp du général en charge de la police secrète. Cette chute est une catastrophe. Mais il es surtout un agent infiltré par le nord-vietnam. Cette libération serait plutôt un gage de victoire. Sauf qu'on lui demande de rester avec le général, de l'accompagner en exil aux USA pour continuer de surveiller les restesde l'ancien régime. Récit d'un exil, d'un déracinement, d'une quête d'identité pour cet agent qui présente en permanence un double visage tout en devant assume la double culture de ses origines. Le sunet est inéressant et ça démarre vraiment bien.
Pour ma part, ce roman m'a surtout mis mal à l'aise. Tu pourras lire la chronique que j'en avais fait quand tu auras fini ta lecture.
Cela m'intéresse ta chro mais je ne la trouve pas sur ton blog, je veux bien le lien direct.
Thierry_2 a écrit:oui, elle est où, cette chronique
j'a cherché sur le sujet, mais pas envie de me fader les dizaines de pages du sujet, et la recherche avancée ne m'a pas avancé beaucoup
perso, je n'ai pas été mal à l'aise, même si la fin est très rude. Tout ce que je supposais au début se touve bien dans ce roman, avec une belle férocité, entre autres lors des passages du tournage du "Sanctuaire" qui démontre la puissance du soft power. Pour le reste, la batardise du narrateur lui permet de dénoncer avec une même acuité les travers des 2 camps, quitte à passer un peu vite sur sa propre hypocrisie. Pour moi, c'est une très bonne lecture.
SYMPATHISANT : n. m. : personne qui approuve les idées et les actions d'un parti sans y adhérer.
Le narrateur est une taupe, un animal clandestin embarqué dans un camp qui n'est pas le sien. Pourquoi une taupe ? Il faudrait rechercher l'étymologie spécifique de celui qui se fait passé pour ce qu'il n'est pas pour pouvoir vivre sereinement auprès du camp qu'il combat. C'est là toute l'ambiguïté du roman. Viet Thanh Nguyen a inventé un narrateur omniscient - puisque informé par les deux camps - tout à fait conscient de son impuissance - puisque obligé à agir dans l'ombre et rarement directement.
"Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double. Sans surprise, peut-être, je suis aussi un homme à l'esprit double. Bien que certains m'aient traité de la sorte, je n'ai rien d'un mutant incompris, sortie d'une bande dessinée ou d'un film d'horreur. Simplement, je suis capable de voir n'importe quel problème des deux côtés".
Ainsi s'ouvre le Sympathisant, par des mots dont la limpidité cachent autant qu'ils ne livrent. Le narrateur dont nous ne connaîtront jamais l'identité est un bâtard, le fruit de l'amour irrespectueux d'une Vietnamienne et d'un curé français. Il espion du Nord auprès des américanophiles du Sud, capitaine de la police secrète. L'idée de Viet Thanh Nguyen est intéressante, jouer sur le double langage, la double culture, la bâtardise qui guette chacun de nous, cette peur de tout perdre des deux côtés que l'on se penche. Il cherche à être le plus précis tout en oubliant le flou de façon tout à fait consciente. Viet Thanh Nguyen a les idées claires, ne dit-il pas : " en tant que non-Blanc, il savait, comme moi, qu'il fallait être patient avec les Blancs, lesquels étaient facilement effrayés par les non-Blancs. Même avec les Blancs progressistes, on pouvait aller trop loin ; avec les Blancs moyens, on ne pouvait aller à peu près nulle part."
Difficile de se remettre d'une telle sentence. Comment prendre ce roman ? Il y a de multiples manières. En tant que Blanc, non-Blanc, Occidental, Oriental ? le narrateur est un bâtard mais si les deux camps marquent le même irrespect à son égard, il se revendique comme non-Blanc. Implicitement, alors mêmes les bâtards sont dans la bonnes catégories, non ?
La bonne idée de Viet Thanh Nguyen est alors une idée follement dangereuse. Sous couvert d'une prose aussi limpide qu'elle tend à éviter toute nuance, le roman cherche alors à racheter aux yeux occidentaux un mal qu'ils auraient TOUS commis envers le Vietnam. Eh oui, ici aussi le bien et le mal s'affrontent puisque nous l'avons compris, seule la double culture du narrateur lui confère l'omniscience. Pour tous les autre c'est l'enfer : une seule vision pour eux, un seul paradis, un seul bonheur. le Sympathisant, c'est notre mea culpa, le roman que l'on autorise et qui nous ridiculise - il n'y a pas d'autre mot - en bloc.
Au delà de cette critique, quel bonheur de lecture ! La prose est tout à fait réjouissante, pleine de métaphores, emplie de liberté de ton et d'un humour percutant. Les pages consacrés à Apocalypse Now, si elles confèrent là aussi au ridicule en finissant par honorer l'oeuvre, sont vraiment réussies. Elles marquent un tournant notable dans le roman en instillant un peu de drame, ce dernier étrangement absent depuis la scène inaugurale de toute beauté : la chute de Saïgon.
Même si je ne partage pas l'ambition de l'auteur et si je me trompe quant à sa vision des choses, le Sympathisant est un moment rare de lecture. Pour moi il est sujet à débat, on ne peut pas tout en aimer. Cette façon un peu facile de limiter les protagonistes et de les faire se rencontrer aux moments opportuns est un réflexe un peu simpliste, cinématographique. C'est d'ailleurs la belle ironie du roman. Il étrille Apocalypse Now et sa vision on ne peut plus caricaturale du peuple vietnamien et propose en contre-pied une intrigue dans laquelle Hollywood s'engouffrerait sans en changer un seul signe. La pierre de rosette permettait une traduction en trois langues, le Sympathisant offre une solide seconde version du mythe vietnamien, le roman rassembleur n'a pas encore été écrit.
(merci à Belfond et Balelio pour l'envoi)
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