
(auto)biographie composée par David Lynch et Kristine MacKenna.
Pourquoi les parenthèse ? parce que le projet est construit de manière originale. Chaque chapitre s'articule en 2 parties distinctes. Dans la première, la critique et amie de longue date Kristine MacKenna dresse une biographie classique à partir d'interviews d'une centaine de proches de l'artiste. Chaque chapitre est ensuite soumis à Lynch qui rédige à son tour sa perception de la période couverte par le chapitre, corrigeant ce qui devrait l'être, éclairant l'un ou l'autre point et parlant de ce que les souvenirs des autres ravivent chez lui. Le résultat (je n'en suis qu'un début) est un objet hybride, Lynch par Lynch et Lynch par les autres.
Ce livre n'a visiblement pas pour but d'expliquer le cinéma de Lynch, mais comment ne pas, dès les premières pages, détecter les influences profondes qui l'habite. Le dinner RR de Twin peaks semble surgir directement de on enfance à Boise. Sa fascination des arbres est directement héritée de son père. Ses déambulations dans Alexandria renvoye à la scène d'ouverture de Blue Velvet ou la vie de communauté trop polissée de Twin Peaks. Surtout lorsqu'il raconte l'apparition soudaine d'une femme nue et en pleurs dans un quartier d'apparence si bourgeoisement paisible, qui m'a directement évoqué celle de Ronette Pulaski titubant (pas revu la saison 1 de Twin Peaks depuis des lustres, mais cette image reste étrangemment présente, même si la représentation que je m'en fais est sans doute faussée... il me semble qu'elle marche en combinaison déchirée sur une voie ferrée, mais je me trompe peut-être -merci google, c'est bien sur un pont de chemin de fer).