
Ammaniti est un grand fou, et c'est remarquable !
Folie du postulat :
Une petite bande de satanistes transalpins, les "enragés d'Abaddon", qui ne sont plus que quatre, cherchent un gros coup, afin de ne pas faire péricliter ce qu'il reste du groupe. Pieds nickelés patentés, en mal de célébrité, ils ont besoin d'une "star" italienne, sur qui pratiquer rituel, puis meurtre, afin de s'établir pour l'éternité aux yeux de leurs rivaux.
Leur chef, "mantos", dans la vie courante chiffe molle dominée par sa femme et son beau-père ( qui l'emploie dans un magasin de meubles ), pète un plomb tout à coup grâce à deux non-évènements qu'il prend comme annonciateur ( il devient d'un coup De niro, "taxi driver", voyez ? ), ce qui donne lieu à une scène de sodomie tordante avec sa femme pour commencer ( si, si, je vous assure ).
En parallèle, les "stars" de la ville de rome : politiques, entrepreneurs à succès, footballeurs, starlettes du ciné, musiciens, écrivains. Fabrizio Ciba en particulier, vedette en panne sèche de l'écriture de son prochain roman, poseur patenté ayant une haute opinion de lui-même, courant tous les fêtes de cette haute partie de la société.
Arrive un très, très riche un peu mafieux par son passé, qui avait acheté Villa Ada, bien connu à Rome, énorme domaine. Pour l'inauguration, il a organisé la "fête du siècle" pour épater les caciques. Une orgie, de boissons, mets, spectacles. Mais surtout, selon lui un coup de génie, des safaris dans le domaine. Il a acheté ce qu'il faut en animaux pour proposer des chasses fermées.
"Mantos" a connaissance de cette soirée ultime. Il apprend surtout que la pop star Larita, honnie de tous les satanistes parce que passée du métal de son ancien groupe à la guimauve musicale, va s'y produire. Il a choisi l'objectif !
En parallèle vient se greffer les JO à rome en 1960, via des sportifs russes ayant fui le régime du pays à l'occasion, et qui ont pris demeure dans les catacombes de villa ada pour se cacher ( et qui continuent, croyant 50 ans après que les communistes sont toujours au pouvoir ) !
Tout ce petit monde va se croiser à la soirée, et plus si affinités...
Folie de la suite :
Tout est dans mon résumé.
L'auteur défouraille dans tous les sens, car vous aurez compris que rien ne se passe comme prévu, pour personne !
Un jeu de massacre énorme ou pour commencer, les animaux sauvages nous rappellent à notre condition d'humain, un peu de chose face aux évènements.
Une vaste farce qui dézingue à tout va, autant la fatuité, la veulerie et la lâcheté des gens qui comptent, que la triste vue des gens d'en bas, qui ressentent le besoin d'exister à tout prix.
Quand l'apocalypse tombe, suite à une avalanche de situations imprévues, il ne reste plus personne pour mettre le parapluie. Les illusions de chacun tombent les unes après les autres sur l'échiquier...
Je ne vais pas en ajouter plus, c'est énorme !
Ps : Pour info plus sérieuse, ce livre, comme l'a précisé l'auteur, était, aussi, une manière de dénoncer autre chose ( il y a 10 ans ) : l'abandon de la villa ada, qui partait en friche il y a entre 10 et 15 ans, alors que c'est un lieu symbolique pour les romains...