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[crepp]

Message précédent :

il est déjà dans mon panier amazon avec la maison des feuilles de Mark z. Danielewski

Pour info , dans Juana Vera , tu retrouveras les deux nouvelles du folio à 2 euros que tu as lu.

[Torelli]

Carnaval de Ray Celestin

Carnaval.jpg

Un bon petit thriller qui se passe dans les années 20 à la Nouvelle Orléans. L'ambiance est parfaite, l'histoire classique mais efficace et surtout Celestin brosse une Nouvelle Orléans tellement réussie qu'on s'imagine y être. Les personnages sont assez travaillés et le récit nous tiens bien en haleine.
Une bonne petite surprise.

[edgarmint]

la maison des feuilles de Mark z. Danielewski

Intéressé par ton avis une fois que tu l'auras lu (j'ai tourné autour sans franchir le pas à l'époque de sa sortie).

[thyuig]

la maison des feuilles de Mark z. Danielewski

Intéressé par ton avis une fois que tu l'auras lu (j'ai tourné autour sans franchir le pas à l'époque de sa sortie).

c'est à lire !

[edgarmint]

Mais tellement de livres à lire, de choses à faire, si peu de temps !

[rennois]

Rambo pendant la "grande dépression" !
Cavalcade à travers l'amérique d'un homme victime de la grande crise ( et qui se venge en tuant le banquier qu'il estime responsable ) et d'une jeune bourgeoise ( qui a vu la mafia mitrailler l'ensemble de sa famille ), afin de tenter de rejoindre le Mexique.
Malgré l'aspect loup solitaire à la Rambo qui permet au gars de se sortir de tout, ce livre est très loin du ridicule. Décrivant la situation de pauvres, de riches, ou se mêlent sales actions politiques et mafia, Graham fait un portrait hallucinatoire de "la grande amérique" en 1931 pendant la crise, ou l'expropriation des petites gens se décide selon des lots à devoir absolument récupérer ( la mafia y veille ) par les pontes politico-financiers. ça défouraille à tout va, "le sang des hommes valant moins que les balles qui les emportent".
Graham a un style certain dans l'esthétisme de la violence.

Prenant et bluffant, malgré des passages cousus de fil blanc...

[LeMoineFou]

Oui, je te rejoins là-dessus: ce livre est intéressant pour sa description de la Grande Dépression.
Et puis ça se lit bien, sans être un chef d'œuvre.

[Mirdhynn]

[nexus4]

Vous allez peut-être pouvoir m'aider. Je cherche le nom d'un livre qu'un ami m'avait prété, littérature américaine a priori assez célèbre, que j'avais lu en VO. C'est l'histoire d'un noir qui tue accidentellement la fille de la famille blanche pour qui il travaille. Il la découpe et la brûle dans la chaudière de la cave pour faire croire à une disparition et, mauvais idée, on découvre l'affaire il passe forcément pour un monstre. Ca se passe dans le Chicago des années 20-30 ou 40, je crois. C'est l'époque où on paye les noirs pour allez voter. Et il y a un pasteur qui a un accent à couper au couteau, t'es obligé de lire à voix haute pour capter ce qu'il dit. C'est moins un polar qu'un tableau social.

Ca vous cause ?

[nexus4]

C'est Native Son.

C'est assez ahurissant comme coincidence.
J'écoute l'interview d'Edouard Louis sur mediapart. Je pense sans doute inconciemment "littérature sociale" et je me rappelle que je voulais vous demander le titre de ce livre depuis pas mal de temps déjà. Dix minutesplus tard, dans la même interview, ils passent un extrait d'une interview de James Baldwin. Je me dis "Ah ben c'est peut-être lui". Je googleulise le bonhomme, je vois que ce n'est pas lui mais qu'' il a écrit un livre qui s'appelle "Note of a native son". Là, je percute et je me dis "Mais c'est peut-être native son", je vérifie sur Amazon et c'est bien ça !

J'en déduis qu'en écoutant l'interview d'Edouard Louis, j'avais la prescience que j'allais trouver ce titre.

Je vous donne les numéros du loto si vous voulez.

[BOBetBOBETTE]

Un homme est retrouvé mort dans une ruelle. Maigret va chez sa femme pour lui apprendre la nouvelle. Là, en regardant le corps, elle dit à Maigret que ce ne sont ni ses chaussures, ni sa cravate !
De plus, on trouve dans ses poches des billets de cinéma mais il devait être au travail à l'heure de la représentation!
Maigret se rend à son travail et y apprend que l'endroit n'existe plus depuis 3ans !
Bref, bcp de questions pour Maigret...

J'ai toujours bien aimé les Simenon (je le préfère à AgathaChristie).
Toujours bien écrit, relatant les ambiances à la perfection, toujours le bon adjectif.

[Le Complot]

C'est sûr...

[thyuig]

C'est Native Son.

C'est assez ahurissant comme coincidence.
J'écoute l'interview d'Edouard Louis sur mediapart. Je pense sans doute inconciemment "littérature sociale" et je me rappelle que je voulais vous demander le titre de ce livre depuis pas mal de temps déjà. Dix minutesplus tard, dans la même interview, ils passent un extrait d'une interview de James Baldwin. Je me dis "Ah ben c'est peut-être lui". Je googleulise le bonhomme, je vois que ce n'est pas lui mais qu'' il a écrit un livre qui s'appelle "Note of a native son". Là, je percute et je me dis "Mais c'est peut-être native son", je vérifie sur Amazon et c'est bien ça !

J'en déduis qu'en écoutant l'interview d'Edouard Louis, j'avais la prescience que j'allais trouver ce titre.

Je vous donne les numéros du loto si vous voulez.

Excellent !

Et surtout, ravi de t'avoir aidé !

[rennois]

Grand moment de solitude de nexus sur ce topic, la lumière est à gauche en sortant de l'ascenseur

[nexus4]

Tu rigoles mais la probabilité pour que je pose aujourd'hui la question sur un livre que je cherche depuis plusieurs années et qu'en 10 mn en regardant l'interview d'un écrivain blanc homo je tombe sur l'interview d'un professeur de sociologie noir des années 50, homo également, certes, qui a publié plusieurs ouvrages dont le titre d'un des plus célèbres fait référence au titre du livre que je cherche, écrit par un autre noir 10 ans plus tôt, c'est infime.

Bon, ok, en cherchant un peu, Native Son c'est un peu Les Misérables de la littérature noire en terme de notoriété.

[sergent latrique]

C'est bientôt l'été et vous délaissez la lecture bande de galopins ?
Voici trois dernières lectures piochés dans mon stock

1 - Les exilés de la forêt vierge ou le grand complot de Jean-Pierre Makouta Mboukou (Congo -édition Oswald - Paris - 1974)

Exilés.jpg (8.61 Kio) Vu 353 fois

Un ouvrage assez représentatif de la période post-coloniale qui décrit l'exil et la rédemption d'un dictateur tyrannique et sanguinaire dans un pays imaginaire d'Afrique centrale. On retrouve cette atmosphère déroutante qui mélange la réalité sordide de la misère, de la politique et du fantastique venu des pratiques ancestrales et de la sorcellerie. On peut donc croiser des soldats aux fusils automatiques en treillis ou des dirgigeants crachant leurs discours dans des hauts-parleurs cotôyant des créatures fantastiques, des personnages transformés en crocodile ou de simples paysans des campagnes à la vie paisible. C'est totalement imprévisible et inconnu dans la littérature contemporaine occidentale, peut-être pourrait-on retrouver ce type de mélange dans les ouvrages d'Amérique du Sud qui baigne parfois dans ce genre à la fois fantastique et réaliste, ou bien dans les récits très anciens du moyen-âge, du genre chevalerie qui ne se gênaient pas pour introduire une part de merveilleux dans le récit.
Après un début un peu long, le dictateur, personnage cruel qui a éliminé sans états d'âme tous ses adversaires politiques à l'exception d'un seul se retrouve à l'occasion d'une révolte entre les mains de ce dernier. Son principal opposant, seul exilé qui a pu s'échapper dans la forêt et dont le peuple opprimé attend le retour. Loin de se venger, l'exilé va épargner le tyran et lui proposer de retrouver le chemin du pardon avec lui contrairement aux désirs de meurtre de son entourage. Les différents phases de la rédemption sont accompagnées par le changement de nom du dictateur qui porte dans ce livre tour à tour quatre dénominations différentes. Le livre tourne donc autour de cet appel à la réconciliation pour sortir de la spirale de la violence entre les ethnies et concourir à l'harmonie entre ennemis, situation qui arrive rarement. L'auteur était un prof, homme politique, exilé qui a terminé ses jours paisiblement dans le Val D'Oise en 2012.
La morale de ce livre, au delà de la repentance et de la réconciliation, porte aussi sur le respect et l'intégration de l'homme dans la nature (la foret et sa faune) et pourrait s'aligner sur celle de Candide où il lui faut cultiver son jardin. Kinalonga l'exilé, lui, tresse des paniers de rotin pour apaiser le monde fou et haineux des hommes.

[sergent latrique]

2-Je termine actuellement un autre ouvrage: Suce Canelle par Léon et Frantz Beauvallet et Saint-Vrin (1879 -PAris)

Suce-canelle.JPEG

Comme je suis friand des romans populaires du XIX° je ne pouvais pas passer à côte de celui-ci au vu de son frontispice bien qu'écrit par des auteurs que je ne connaissais pas.
Loin des auteurs célébrés, j'apprécie cette foule d'auteurs en vogue qui sont pour la plupart tombés dans l'oubli. Loin des Balzac et Zola, ils ont souvent le "défaut" d'avoir su décrire et divertir avec la verve inhérente à leur époque et souvent avec beaucoup d'humour ou de gauloiserie, les scènes de la vie quotidiennes d'un passé pas si lointain mais totalement perdu. Leurs écrits considérés comme trop légers ou sordides n'ont pas perdurés dans les oeuvres étudiées dans les
universités ou collèges. A la traîne des Rocamboles, on retrouve ainsi ces Pipelet, Mimi Pinson, ou dans le cas présent Suce-Canelle, dans le milieu des ouvriers, grisette, pierreuses, petites gens des rues et faubourgs cotoyant souvent de près le beau monde et la bourgeoisie par des auteurs ayant pour unique but de divertir le lecteur. L'écriture reste nénamoins d'une grande qualité qualité.
Or donc, dans cette ouvrage de grande dimension (format A4 environ avec des pages sur deux colonnes, vous pouvez le lire en numérique sur Gallica) Suce-Cannelle, au hasard des rencontres, farces, aventures galantes, maris ou femmes cocus, roublardises, duels, sorties à la campagne, aux courses, dans les restaurants de rendez-vous, traverse les chapitres en philosophe humoristique et s'en sort toujours les poches légères mais avec une confiance pleine. Rien n'y manque, le fâcheux trompé, l'avare escroqué, le sergent de ville ou le bourgeois tourné en ridicule, les femmes légères et une légèrete de ton qui frise l'insolence et s'attaque à la bienséance d'une société qu'on imagine rigide et qui ne l'était pas autant. Rafraichissant et à lire comme on sirote une boisson en prenant son temps, chapitre après chapitre sur la terrasse un jour d'été.

[sergent latrique]

3 - Dernier ouvrage: Contes de la folie ordinaire de Bukowski (Erections, Ejaculations, Exhibitions and General Tales of Ordinary Madness, nouvelles traduites en français 1972, édition livre de poche, 1981) acheté 20 cts dans un vide-grenier ....

contesfolies.jpg (17.19 Kio) Vu 346 fois

Attention, accrochez-vous pour un tour sur le grand huit de la littérature foutraque avec Hank, et n'ayez pas peur de vous en prendre plein la tronche avec son lot de dégénérés, tarés en tous genres, taulards, paumés, parties foireuses, putains et filles faciles à tringler, flics retors, fous-la merde et lui au milieu qui se murge, se marre et s'embrouille avec tout ce monde. Et n'ayez pas peur surtout d'attraper la gerbe à force de le voir picoler à tous les coins de page. On deviendrait alcoolique à juste lire sa prose tellement elle dégouline de bourbon, de mauvais pinard et de bières, de bières, de bières jusqu'au coma éthylique. L'écriture est féroce, dans le style cru, très cru, direct et cradingue. Voilà, vous êtes prévenus.
Du Henry Miller, en concentré maximum et sans filtre. Les nouvelles sont parfois sans queue ni tête, c'est donc assez
inégal, mais ça se lit vite. Ce sont des scènes de la vie de Bukowski, de ses rencontres, errances, journées de biture ou de sexe.
Ce genre de type déjà décrié dans les années 60 et 70 serait aujourd'hui définitivement en taule dans son pays avec balancetonporc. Un auteur controversé et un type proprement invivable qu'il vaut peut-être mieux lire sur papier qu'inviter chez soi.

[rennois]

Eh bien voilà un auteur foutrement doué pour son premier roman !
Certes, il ne part pas de loin. Journaliste d'investigation pour de gros journaux américains, en particulier concernant l'industrie pharmaceutique, il a la tournure de phrase et la formule qui tâche.

Néanmoins, créer cette fiction ( certains diront politique-fiction ), chapeau.
Je suis peu amateur de digression innombrables, et assez souvent innommables d'ailleurs, mais il en a fait un art dont on se délecte.

Le titre et la couverture dit tout. le peech de départ résume tout :

"URSS, février 1953. Alors que les purges antisémites font rage, trois émissaires du gouvernement soviétiques débarquent au beau milieu de la nuit chez le vieux Solomon Chimonovitch Levinson, ancien acteur du défunt théâtre yiddish de Moscou. A leur grande surprise, Solomon s'avère un adepte hors pair du close-combat et sa réaction est aussi inattendue que douloureuse"

Quand l'iconoclasme et l'humour se mêlent au sérieux, ça donne ça. Ou les tribulations d'une troupe de vieux amis qui avancent inexorablement vers le vieux polochon qui mène le pays, à coups de sabre, que le héros manie comme l'acteur théâtral qu'il est resté.
C'est doublé d'une réflexion sur le monde saisissante, mêlant pauvreté, condition des juifs, illogisme politique...

Je goûte peu les digressions qui, dans les romans, transforment les petites histoires en un pavé boursouflé qu'une aiguille suffirait à affadir. Là, bien qu'elles soient innombrables, elles sont extrêmement bien intégrées au récit, mélange de réflexion sur l'état du monde et loufoquerie maîtrisée.

Joli premier essai !

[rennois]

Le dernier Vargas enfn sorti en poche

[nexus4]

Dans les romans historiques avec une belle langue, de la saga et une pointe d'humour (Ruffin, Rambaud, Folco) vous avez d'autres pistes ?