
certainement pas un grand livre, mais un livre roublard qui joue habilement des peurs générées par le big data.
Il suit une jeune femme qui rejoint "le cercle", compagnie fictive qui combine la hype de Apple, la puissance de réseau sociale de facebook, l'intrusion perpétuelle de google et l'innovation dans tous les domaines à la Elon Musk. Dans un premier, elle apprend à faire sa place dans un monde ultra-codifié où l'usage forcené des réseaux sociaux a aboli les limites entre vie privée et vie professionnelle, faisant de chaque employé une sorte de VRP permanent qui est aussi jugé sur sa capacité à influer sur les réseaux sociaux. elle découvre une société-monde dans laquelle tout est fait pour que les emplyés n'aient plus envie de quitter le campus, mélant l'injonction à se croire comme faisant d'une partie d'une élite, les incitants plus ou moins attarctifes et une forme de culpabilisation sournoise. Et rapidement le cercle englobe tout dans la vie de ses employés, jusqu'à cette "complétude du cercle", le grand projet qui approche de son achèvement.
Ce roman se situe entre thriller et satire. L'aspect satirique est franchement très bien maîtrisé. Pour travailler dans l'high tech depuis des années et pour avoir fait des passages chez des clients en tous genres, je peux confirmer que Dave Eggers ne fait que légèrement grossir les tendances existantes et le fait avec suffisamment de retenue pour qu'on ne tombe pas dans l'excès (comme, dans un autre genre Thank you for smoking qui grossissait tellement le trait qu'il finissait par rater sa cible), et derrière le ricanement (la multiplication des écrans sur le bureau de Mae, sorte de running gag, en est le meilleur exemple) il subsiste une inquiétude sourde.