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[fleur]

Message précédent :
ça m'intéresse aussi

[Thierry_2]

retour dans le Cycle des Contrées de Jacques Abeille. Toujours aussi bon et subtilement politique. Et je me rends compte à quel point Jacques Abeille constitue une oeuvre riche et imbriquée, ce livre renvoyant indirectement aux Jardins Statuaires (une merveille absolue, évoqué parce que le narrateur a traduit cet ouvrage de la langue des barabres à celle en cours à Terrèbre), mais aussi au Veilleur de Jour (évoqué comme manuscrit que le narrateur est amené à relire) et aux Voyages du Fils (du fait que le personnage principal intervient dans ce livre) et fait même référence à Leo Barthe, pseudonyme de Jacques Abeille pour des récits érotiques, dont une chronique de Terrèbre.
De la littérature de l'imaginaire vraiment originale et très bien écrite.

Première fois que je lis quelque chose sur cet auteur que je découvre à l'occasion de ton post. Je vois qu'il a commis pas mal du bouquin, y'a un ordre pour pénétrer dans sa biblio ou on pioche au hasard ?

tu ne vas pas assez sur mon blog
http://labdmemmerde.blogspot.be/2012/09/le-cycle-des-contrees-les-mers-perdues_18.html
Je ne peux que te donner l'ordre dans lequel j'ai abordé le monde des contrées, un peu par hasard.

J'ai commencé avec Les Mers Perdues, qui est un livre un peu à part mais dont la genèse est intéressante (puis, les illustrations de Schuiten valent le détour).

j'ai ensuite lu dans l'ordre
les jardins statuaires
les barbares
la barbarie

Perso, je pense que les jardins statuaires est une bon point d'entrée. Premier roman de Jacques Abeille (et qui a l'avantage d'exister en folio, au contraire des autres), il peut se lire de manière complètement indépendante.
Les barbares et la barbarie se suivent. Je pense qu'on peut les lires indépendamment des Jardins Statuaires, mais il vaut mieux l'avoir lu pour saisir certains détails.

Le prochain auquel je vais m'atteler est "le veilleur de jour" et plus tard, ce sera sans doute "les voyages du fils"

Pour la suite, je verrai en temps et en heure. Trop de trucs à lire pour le moment

[thyuig]

Nickel, merci !
J'avais vu pour l'édition Folio....mais ce serait manquer de respect à Schuiten, pas vrai ?

[Thierry_2]

Nickel, merci !
J'avais vu pour l'édition Folio....mais ce serait manquer de respect à Schuiten, pas vrai ?

Attila fait de beaux livres, autant les félicité pour la qualité de l'édition

[thyuig]

Oui ça fait vraiment partie de mes plaisirs de lecteur. Autant je lis sans problème du poche, autant ces bouquins à l'édition pensée et chiadée font souvent tilt avec moi.

[Thierry_2]

marre de cette violence. Je veux des trucs mignons et inoffensifs.
on va tenter le lapin

[rennois]

Absent depuis quelques temps ici, j'ai pris le temps "d'avaler" ce pavé de 1100 pages et quelque...
A graver dans la pierre, c'est du lourd, dans tous les sens du terme.
Theo, 13 ans, perd sa mère, qui décède à la suite d'un attentat au "Metropolitan Museum of Art". Il en sort, lui, indemne. Un mourant dans les décombres, antiquaire, supplie le garçon de quitter les lieux avec une peinture, "le chardonneret", de Fabritius. Autant que la mort de sa mère, cette subtilisation va transformer sa vie...

Tartt ne se dépare pas de son style habituel, tout de précision d'horlogerie dans la description du cheminement et de l'état de l'âme de ses personnages.
Littéral est le premier adjectif qui nous vient à l'esprit, cette espèce d'orfevrerie des sentiments s'exprimant à chaque ligne par des lettres, donc des mots, rongés jusqu'à l'os de leur expressivité. Et sans discontinuité, ce qui est le plus marquant, l'auteur nous donnant à penser qu'elle a écrit tout de go, vomissant phrase après phrase indéfiniment, jusqu'à l'épuisement. Unité remarquable.
Extrêmement littéraire ( ça peut donner lieu à 2/3 moments de lassitude du lecteur ), ce livre montre toute la lie humaine prenant corps autour de notre "héros", les moments heureux ne trouvant leur chemin que sous son joug.
On est happé par le singulier destin de Théo, d'ou ressort comme une permanence le vide abyssal après la perte maternelle.
Entre l'adoption, la découverte de "l'ami pour la vie" qui le fera flirter avec les bas-fonds du "truandisme" et les quartiers les plus louches, la drogue, les retrouvailles avec un père alcoolique et acteur raté, l'amour impossible, le mentor extraordinairement humble humainement, notre jeune garçon grandit, déroule et contemple le parchemin de sa vie qui n'aura de cesse d'être illuminé, mais aussi noirci, par la présence de ce fameux "chardonneret", petite peinture l'ayant maintenu à flot tout du long pour ne pas sombrer dans les abîmes de la folie, voir de la mort. L'objet d'une vie...

Du GRAND ART, rien de moins. N'ayant pas lu "le maître des illusions", je ne puis dire si Donna Tartt a écrit et jeté là sa grande oeuvre. Mais ça y ressemble.

( PS : J'ai un certain étonnement de pensée de savoir que ce livre a fait l'unanimité dans la caste des critiques littéraires, car on peut ne jamais y entrer, rejetant sa forme d'expression. J'en soupçonne certains d'avoir fait voeu de silence pour ne point donner d'avis, ne voulant pas aller contre le fait établi, et refiler le bébé à des collègues... )

[Olaf Le Bou]

Theo, 13 ans, perd sa mère, qui décède à la suite d'un attentat au "Metropolitan Museum of Art". Il en sort, lui, indemne. Un mourant dans les décombres, antiquaire, supplie le garçon de quitter les lieux avec une peinture, "le chardonneret", de Fabritius.

Il est pourtant au Mauritshuis de La Haye le Chardonneret de Fabritius.

[rennois]

Je ne comprends pas le sens de ta phrase. J'ai décrit un roman, qui n'était pas le cheminement de l'oeuvre de Fabritius dans la réalité connue. A aucun moment je n'ai évoqué un quelconque réalisme de situation, hormis celui des sentiments ( bien que ) ...

[Coldo3895]

Bal tragique à la Concorde
Auteur : S.P.Q.R
Éditeur : Balland, 1985
_________

Ca alors !!!! Je l'ai lu ce bouquin à l'époque !!! Il m'était totalement sorti de l'esprit ces 30 dernières années !!

Finalement, c'est la même histoire que la série Designated Survivor de cette année.

[Le Complot]

Tu parles de l'expérience quasi christique de Dick ??

[MLH]

Un récit autobiographique agrémenté de réflexions sur la vie et l'amour, cela ne m'a pas plus emballé que ça.

[MLH]

Un grand classique de Levi Strauss mêlant souvenirs et considérations philosophiques. C'est intéressant à lire.

[thyuig]

Perso le Latium m'est tombé des mains.

[thyuig]

Non, c'est un exemplaire qui m'a été offert par l'éditeur.
Je n'avais pas lu la nouvelle dont tu parles. J'ai surtout été embêté par le style que j'ai trouvé lourd, très affecté. De même, l'abstraction dans laquelle ce monde évolue ne correspondait pas à ce que j'avais envie de lire, et j'avoue méconnaître tout ce pan de littérature SF. Je suis d'ailleurs très embêté pour faire la critique parce que le livre vaut surement mieux que son lecteur mais il faut admettre quelques fois qu'on n'est pas la bonne cible.

[fleur]

Or donc, double programme aujourd'hui (Pour en savoir +).

…. Le style, en littérature, c’est comme le temps pour Saint Augustin ; De si tendres adieux de Romain Lucazeau offre la possibilité de sortir de cette aporie et d’en faire l’expérience sans avoir à l’expliquer, tant la limpidité de ce que peut être le style saute aux yeux de quiconque s’aventure dans les pages de cette nouvelle.

Parue dans l’excellent quatre-vingt-quatrième numéro de la revue Bifrost (Pour en savoir +), elle est à la fois une belle introduction au diptyque de l’auteur – Latium – et la pente savonneuse qui ne peut qu’y conduire.
En 26 pages, le romancier a réussi la gageure de me faire vivre en « temps réel » ce que vit Béréniké, personnage « précipité dans un monde horrible, un monde sans couleurs [..]. » qui « ne peut ressentir aucun étonnement, aucune surprise, aucune nouveauté. »
Lire De si tendres adieux est comparable à feuilleter les pages centrales d’un numéro du magazine Playboy ; captivé par ce qu’il voit, l’esprit divague de conserve alors que le corps s’enthousiasme.
Un enthousiasme tout ce qu’il y a de plus platonicien s‘agissant de la nouvelle de Lucazeau, mais tout aussi jouissif (si je puis dire).

Il y a peu, le grand public fut sommé de prendre partie.
En effet, l’Education Nationale voulait enterrer deux des langues mortes qu’on pratiquait jadis ou naguère (je ne sais plus) dans ses succursales dédiées au Savoir & à l’enseignement : collèges, lycées et tutti quanti. Romain Lucazeau montre d’une manière élégante et érudite, comment faire de ces langues du passé (et des cultures qui y sont associées) le viatique innovant d’une science-fiction ambitieuse - à la fois incrémentale et disruptive – et captivante ; même pour ceux dont les connaissances dans ce domaine sont nulles (ou presque).

…. Narration « maximaliste », cognitive estrangement, sense of wonder, les mots me manquent pour décrire l’expérience que j’ai eue en lisant cette courte nouvelle, mais si l’auteur tient la distance sur les deux tomes de Latium (presque 1000 pages à eux deux tout de même) dont le récit dont il est question ici (je le rappelle) fait partie, l’anamnèse de Philip K. Dick (Pour en savoir +) risque de compter pour du beurre par rapport à ce que je m’apprête à vivre en les lisant.

Je dois dire que ça fait un peu peur ! [-_ô]

Il y a plein de mots que je ne comprends pas dans ce que tu dis.

J'ai surtout été embêté par le style que j'ai trouvé lourd, très affecté. De même, l'abstraction dans laquelle ce monde évolue ne correspondait pas à ce que j'avais envie de lire, et j'avoue méconnaître tout ce pan de littérature SF.

J'aime la SF mais je dois jouer dans la même cour que toi.

[rennois]

La 4ème de couverture vante que Danielle Thiery a été la "première femme commissaire divisionnaire de l'histoire de la police française"...
On applaudit l'allusion, ne serait-ce que pour la condition de la femme qui continue à être malmenée de nos jours, sous des apparats de modernité véhiculés par des hommes politiques libidineux jusqu'à l'extrême......mais ça ne suffit pas à faire de Thiery un auteur majeur de polar original.
Si un certain réalisme ne peut être occulté dans les rapports entre flics, et entre flics/justice ( on pense à la série "engrenages" assez souvent, sur ces plans ), il y a une espèce de lithanie d'enquête qui ne relève pas le dessus de la moyenne.
La vie d'Edwige Marion est un peu cousue de fil blanc, selon les canons du genre, en sus.
Genre de livre qu'on lit sans déplaisir profond, tout en comprenant vite qu'on n'a pas à y chercher midi à quatorze heures. Question d'envie quand on entame un livre !

[rennois]

Il est peu de dire que Thilliez a distordu le le ruban de Möbius pour construire son "anneau", autre dérivé officiel du "ruban", soit dit en passant.

Un peu sur la réserve au commencement du livre, le nom de Thilliez étant associé à la starisation du polar, je me trouve devoir dire que c'est du bon, au final, dans l'histoire, la description des personnages, la maîtrise du sujet, le suspense et l'emballement du postulat.

On assiste à une espèce de "jour sans fin" ( jusqu'à ce que... ), qui ici est communié en 6 jours et quelques heures. Et c'est peu de dire que Thilliez a maîtrisé son ouvrage. On a beau avoir certains aboutissants très tôt à l'esprit, cela ne nous empêche pas d'être fébrile devant d'autres.

Pour creuser un peu l'auteur, il va falloir lui concéder la lecture d'un autre bouquin, histoire de voir ce qu'il faut attendre de lui à moyen/long terme...

[Le Complot]

Une soixantaine de pages du dernier Vigan, ba y'a pas à dire, ça claque ! Après faut s'intéresser à l'aspect famille des choses !

[rennois]

Délicieusement sympathique !
C'est un roman dont on se fout totalement du meurtre induisant l'appellation "polar", et on se demande si l'auteur ne s'en bat pas la manivelle lui-même...
L'intérêt est dans la musique, la vraie, puis celle des mots.
Avec un humour positivement suranné, Todorov nous décrit rien moins que les relations entre "rois" de la musique, faîtes de respect/haine/admiration/dédain, entourés d'une cour ou se partagent admiration, courbette, et d'un passé ou Beethoven est omniprésent dans les mémoires.
Nous sommes au 19ème siècle en allemagne, à Dusseldorf, mais on ne peut s'empêcher un parallèle contemporain avec nos Led Zep/Rolling Sones/Beatles, et tutti quanti, belle malice de l'auteur quand le roman évoque Brahms, Schumann,Liszt, et autres maestros.
Subtil...

[fleur]

Il y a plein de mots que je ne comprends pas dans ce que tu dis.

[..]

Moi aussi ça m'arrive, mais je peux peut-être t'aider ?

D'après ce que j'ai compris de ton intervention, je ne suis pas sensible aux même choses que toi. (en particulier pour Playboy )
Quand j'ai le sentiment que pour moi ça vaut le coup de décrypter, je recherche le sens des mots que je ne comprends pas. Ce n'est pas que ce que tu as dit n'ait pas de valeur, c'est juste que je fais des choix pour ne pas trop m'attarder sur le net.

Mais merci de ta proposition d'aide.