Elle et lui, sans doute encore assez jeunes, peut-être pas tant que ça, sont en couple depuis quelques années déjà. Ils vivent retirés dans une maison perdue, loin de tout, qui présente tous les symptômes de la décomposition.
Livre d’une journée, il fait nuit noire quand s’ouvre le roman, il fait nuit noire quand il se clôture. Entre les deux, et je parle là tant de la journée en question que des deux protagonistes, l’ennui et le néant et, peut-être, surtout, l’habitude. L’habitude qui à force dévitalise le quotidien et rend fou celui qui s’attarde à trop y penser ; ne pas trop y penser, s’abriter dans cette habitude. Cercle aussi vicieux que monotone, qui s’étire le temps d’une journée sans fin, lentement mais surement, à travers l’écriture dans le ton de Myriam Chirousse qui parvient à perdre son lecteur dans les pensées erratiques de ses deux protagonistes, tant ce qu’elles expriment, au fond, se rejoint : un vide sidéral, une absence.
Constat en fin de journée, lequel parle, peut-être les deux tout simplement : «
À moins qu’ils n’aient fait que ça depuis ce matin, des corvées, des gestes rébarbatifs exécutés par devoir et habitude, parce qu’il le faut bien, parce que c’est samedi et que personne n’y échappe… »
Faut-il le préciser, ça m’a beaucoup plu, d’autant que la fin fait sens.