Cabarezalonzo a écrit:
Pendant que l'intégrale Dupuis est au point mort (momentanément, espérons-le...), Hachette vient de sortir une intégrale qui sera des plus exhaustives — puisque incluant les albums de Ran Tan Plan et ceux du môme Lucky — jusqu'à la parution du prochain chef d'oeuvre d'Achdé et Jul.
Je viens livrer quelques remarques ici à propos de cette collection. Je préfère ne pas poster mes réflexions sur le topic spécialement dédié aux collections à frise d'Hachette, Altaya et compagnie pour ne pas doucher l'optimisme et l'enthousiasme de ceux qui ne jurent que par ces collections. Notamment, par ailleurs, mes arguments auront peu de poids vis-à-vis de ceux pour qui l'essentiel reste la frise visible depuis le canapé du salon.
Et tu as tort de ne pas poster cette analyse sur le topic dédié, car c'est extrêmement précis, détaillé, et enrichissant !
Cabarezalonzo a écrit:Je n'ai rien contre ce type de collection (dans ma jeunesse, sur le principe du prélèvement mensuel, j'avais souscrit aux intégrales Hergé et Franquin de Rombaldi. Pas de frise, mais à peu de choses près, un fonctionnement identique sur le plan financier, avec étalement de la dépense.
Personnellement, je ne suis pas abonné (et non, Ocatarina ). Je compte faire comme pour Iznogoud ou les Schtroumpfs, réserver les albums à mon libraire parce que les "cadeaux" ne m'intéressent pas (les possédant déjà).
Si je fais cette collection, c'est pour 2 choses :
1/ Le côté exhaustif (renier la période Rantanplan, c'est renier une partie de ce que voulait Morris, à savoir développer l'univers de sa série comme Peyo par exemple).
2/ L'homogénéité de la collection. Je possède beaucoup d'albums sous formes et tailles différentes. Et c'est extrêmement moche dans une bibliothèque. Là, l'avantage c'est de possèder la collection complète avec ses spin-off sous un seul et même habillage.
Et dans une bibliothèque, c'est quand même très beau (après chacun ses goûts).
Mais surtout, l'avantage c'est de me forcer à aller au bout. Si j'avais choisi les intégrales, j'aurai commencé par le Tome 1, puis le 2 etc ... en finissant par espacer les achats, parce que d'autres choses à acheter, et au bout d'un moment j'aurai été au point mort. C'est toujours comme çà, et c'est pourquoi j'hésite toujours à me lancer dans de grandes collections.
Cela fait très longtemps que je veux attaquer Spirou, et je repousse toujours.
Bref, là, je sais que j'irai au bout.
Cabarezalonzo a écrit:1./ La solidité procurée par un dos toilé bleu (c'est un plus, je l'ai dit) a son corollaire du côté des inconvénients : en débordant d'un bon centimètre au niveau du mors, dans la partie gauche du premier plat, cette bande bleue foncée créée un contraste marqué et une légère dissymétrie qui affectera l'ensemble des couvertures avec plus ou moins d'impact en fonction des teintes dominantes en fond d'image.
Dupuis, lorsque cet éditeur avait décidé dans les années 80 d'abandonner la formule des albums à couverture souple au profit d'un cartonnage dur, avait résolu à sa manière le problème esthétique consistant à dénaturer le moins possible les couvertures de Morris. La solution avait consisté à créer une bordure blanche entourant le dessin d'origine. La largeur de cette bordure, pour un même album, pouvait varier de 4 à 7 mm (la plus grande largeur étant celle au niveau du mors). Ainsi, l'équilibre de l'ensemble se trouvait assez respecté ; l'album se trouvait traité comme un tableau ou une estampe paré d'un cadre discret.
Très bonne remarque.
D'ailleurs, l'illustration de couverture est légèrement recadrée afin de rentrer dans ce format.
Et possédant les tomes 1 et 2, la blanc de la frise n'est pas aussi éclatant sur le 2 ...
Cabarezalonzo a écrit:2./ Plus regrettable pour moi est l'abandon de la calligraphie d'origine dans le titre lui-même.
Non seulement le titre, originellement sur deux lignes se retrouve désormais tracé dans le bandeau jaune sur une seule ligne... Mais en outre, le lettrage n'est plus celui effectué à l'origine de la main de Morris !!!... On peut faire le même constat, d'ailleurs, concernant la page de titre...
A partir du moment où l'éditeur prend cette liberté, peut-on lui reprocher d'avoir créé une maquette discutable non validée par Morris ?
Je me suis fait exactement la même réflexion.
Mais partant de là, que dire des intégrales dont la couverture n'a elle strictement rien de validé par Morris ?
C'est ce qui me gêne avec les intégrales LL. Parce que la couverture dans cette série est très importante, + que dans beaucoup d'autres.
Cabarezalonzo a écrit:3./ Nous arrivons au principal grief.
Que diriez-vous si on vous déclarait que les silhouettes en noir de Lucky Luke et du colonel de cavalerie (page 15 case n°7) de ce Dalton courent toujours ainsi que les éléments de décor sont en réalité parfaitement visibles avec les traits des visages, les plis des vêtements et tous les détails de la lampe à pétrole dans d'autres éditions et notamment l'eo ? Mais pas dans la vôtre, évidemment.
Là encore, merci de cette info.
C'est important de le savoir.
C'est d'autant + étonnant que pour Billy, le fameux "révolver biberon" figure, et l'histoire de sa censure est d'ailleurs commentée dans les bonus ...
Je continuerai cependant cette collection pour les raisons invoquées, mais un grand merci à toi pour ces informations !