silversurfer a écrit:Je m'étonne un peu qu'on semble accorder plus d'importance à un commentaire bas du front sur le mouvement Occupy qu'au fond de "Holy Terror" qui est assez insupportable. C'est quand même un bouquin où la torture de l'ennemi est présentée comme allant totalement de soi, genre "bon maintenant on passe à la torture" comme on passe au fromage après le dessert. C'est bien pire que par exemple les candidats républicains qui débattent de savoir si certains types de torture devraient être autorisés dans certains cas (ce qui est déjà ignoble), ici il n 'y a pas l'ombre d'un début de questionnement moral.
En fait le seul questionnement dans le bouquin, c'est une vague émotion de Catwoman quand Batman lui explique qu'il faut liquider un flic qui s'avère être un agent double -
(pas besoin de balise spoiler ici je pense, comme nombre d'éléments du "scénario", ce truc est mentionné une fois puis ne joue plus aucun rôle par la suite). Ça lui passe vite. Le reste du temps, les deux héros sont des tueurs sans le moindre état d'âme.
Impossible ici de se replier sur la ligne de défense "il faut distinguer les personnages de l'auteur" puisque l'auteur lui-même qualifie son bouquin de propagande. Difficile aussi de faire appel à la jurisprudence Céline, il faut juger l'oeuvre et non les idées de l'auteur, tout ça : si on enlève les idées de Miller sur la "war on terror", il ne reste pratiquement rien. D'ailleurs cette jurisprudence devrait selon moi marcher dans les 2 sens. OK, le Voyage est un chef d'oeuvre, peu importe que Céline ait écrit ensuite les pamphlets. Mais les pamphlets sont aussi des saloperies, même si l'auteur est aussi celui du Voyage. De même, Holy Terror est une catastrophe, même si c'est de Miller à qui l'on doit The Dark Knight Returns, Born Again, Year One etc etc etc
cher SILVER SURFER, l'une des raisons pour avoir commencer ce post (dans la joie) c'est pour avoir vu ce qui c'est passé autour de 300 et de voir les gens s'écharper autour du réalisme de MILLER ou pas dans la Grèce Antique.
alors je vais redire ce que je dis à chaque fois.
MILLER N'A JAMAIS ÉCRIT UNE SEULE HISTOIRE RÉALISTE. JAMAIS. tout est de la fiction et de la fiction HEROIC FANTASY au sens brut du terme (fantasme héroïque - mythologie de super héros) et pas juste sa variante "DONJON & DRAGON" qui a cristallisé le genre.
donc porter un jugement sur le réalisme d'un bouquin où la MOSQUÉE ressemble à un repère de HYDRA avec des statues qui ressemblent à la déco piqué dans ses ANNUAL SPIDERMAN quand DOCTOR DOOM va chercher DORMAMU pour qu'il lui file un alchimiste pour péter la gueule à DOCTOR STRANGE... je pense que tu vas vite voir le ridicule de la situation
. on peut avoir un regard sérieux sur les thèmes de HOLY TERROR mais plus on avance dans le livre plus ça s'enfonce dans la farce... on dirait TRUE LIES de CAMERON. les ISLAMISTES sont fringués comme les méchants PERSES de XERXES de 300, on a des PISCINES de PRODUITS CHIMIQUES multicolores et l'architecture c'est du n'importe quoi. j'ai pas pris ça au sérieux une seconde et j'ai bien vu le coté COMICS de PROPAGANDE à la CAPTAIN AMERICA par KIRBY, ce que MILLER (qui a beaucoup d'HUMOUR quand il est en forme) avait annoncé que HOLY TERROR devrait être...
le passage dont tu fais référence où THE FIXER bute du terroriste en disant "
MAINTENANT ON COMMENCE LA DIPLOMATIE POSTMODERNE" je ne peux pas le prendre plus au sérieux que "
MAKE MY DAY, PUNK". j'ai d'ailleurs beaucoup ri quand je l'ai lu. MILLER a produit une farce.car c'est impossible de prendre son livre au sérieux. après si il "A PRIS SON LIVRE AU SÉRIEUX" et qu'il tente de le vendre comme une baston à enfoncer dans le cœur de la nébuleuse AL QEADA, il est mal barré... donc je tente de vous faire prendre (si c'est possible) un peu de distance avec les événements actuels... je respecte vos avis, hein... et de voir la nature profonde de ce livre.
MILLER a pris gout depuis SIN CITY HELL AND BACK de revisiter son œuvre (les vieux font ça souvent... bin parce qu'ils ont une œuvre à revisiter déjà et puis se toucher le zizi tout seul , c'est sympa aussi. ça fait des jeux de pistes pour tes fans). dans le passage où WALLACE se fait piquer par la drogue et où tout est couleur... MILLER a revisiter TOUTES ses influences directes ou inconscientes et elles sont toutes là. on a CAPTAIN AMERICA, mais aus RAMBO et DIRTY HARRY qui est le lien direct avec HARTIGAN ^^etc... tu as tout MILLER pour les nuls dans cete épisode, ED 209... HAGAR DUNOR, WONDER GONZESSE, etc... HOLY TERROR est un peu ça aussi.
300 n'était pas un brulot FASCISTE qui voulait mettre le feu au Moyen Orient en faisait l'apologie de la race blanche. c'était UNE HISTOIRE DE VOLONTÉ. de sacrifice, de courage, d'honneur. une lutte d'un homme contre la bigoterie et la corruption des dirigeants, un combat pour la liberté qui passe (en temps de guerre) par le sacrifice (quand le combat est juste, pas pour le pétrole, pas pour avoir plus de terre...)
après si des cons s'approprient une œuvre, on y peut rien. quand CHAPMAN a tiré sur REAGAN pour avouer son amour à JODIE FOSTER... c'était la faute de SCORSESE, DE NIRO ou SCHRAEDER ? non. CHAPMAN était un fou... amoureux d'un personnage de pute de 13 ans dans un film de fiction qui a montré avec une grande justesse un homme à la dérive qui cherchait un but à sa vie... quitte à ce que cela soit le dernier truc qu'il fera.
HOLY TERROR est un mauvais MILLER car il ne tient pas debout tout seul comme les autres œuvres de MILLER qui sont de scénarios géniaux. HOLY TERROR est une grosse blague prise sérieusement qui commence à devenir de moins en moins drôle car maintenant MILLER est "l'homme qui un crayon dans la tête"
l'ambition graphique du projet fait plaisir à voir, presque un plaisir coupable car on a un mix de 300/SIN CITY/BATMAN avec des corps qui bougent comme dans DAREDEVIL.
mais comme on l'a souvent dit aussi, ce livre a le coté pathétique d'une femme qui a été belle et qui ne l'ai plus. une fois j'ai croisé CLAUDIA CARDINALE dans la rue, elle avait 66 ans, je me suis fait mal en cou en la voyant, le yeux comme des ballons. je suis rentré chez moi, j'ai foutu IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST dans le DVD et là j'ai réalisé les ravages du temps. mais dans la rue en vrai, j'étais sous le charme.