marone222 a écrit:@Sysy77
Pas tout à fait d'accord avec cette analyse...
Si les ventes Internet ne décollent pas tant que cela, c'est parce que le maillage du territoire par les librairies (de centre ville, Fnac, centres commerciaux,...) est très large et permet presqu'à tout le monde de faire ses achats.
Oui les grandes surfaces alimentaires et spécialisées sont des concurrents, souvent complémentaires géographiquement, mais pas des ennemis n°1.
Les grandes surfaces, comme les libraires, emploient du personnel local, paient des charges sociales et des impots en France...à la grande différence d'Amazon (modulo les dépots logistiques)
Selon l'article :
Part de marché des libraires : 32% en 1994, 27% en 2006, 24,5% en 2008 et 22% aujurd'hui.
Part des ventes sur internet (Amazon compris) : 9,6% en 2008, plus de 20% aujourd'hui.
=> Donc si, les ventes internet "explosent".
Même si on peut imaginer que des libraires de centre ville vendent un peu sur internet et en captent une petite part, les +10% sur internet total ne peuvent pas correspondre aux seuls -2,5% des libraires sur la meme période.
Les principales victimes de cette montée en puissance du e-commerce? La vente par correspondance, les clubs de livres, les maisons de la presse et les grandes chaînes comme Virgin ou Chapitre.
Ensuite, sur ces 20% de vente internet, la moitié, donc 10% du total, est vendue par Amazon, donc pas seulement les -2,5% des libraires.
Part de marché des GDA/GDS : 25% en 1994, 45% aujourd'hui (et dont les groupes captent aussi une part de la moitié des ventes internet).
L'article n'est pas totalement complet car :
- On ne connait pas la part de tous les acteurs au départ. Internet n'existant pas en 1994, qui vend les 100-32-25=43% restants ?
- Quelle répartition complète en 2008 ? Il manque la part des GDA/GDS à cette date.
- On ne connait pas non plus les volumes de vente ou CA chaque année, qui pourraient expliquer des baisses de part de marché par "dilution" en cas de marché croissant. C'est très probablement le cas (cf phénomènes littéraires majeurs depuis 1994 qui ont amené de nombreuses personnes à la lecture : Seigneur des Anneaux, Harry Potter puis Young Adult, 50 nuances de Grey puis Momy Porn, BD dont grandes séries, humour et professions...), mais alors, les libraires n'en ont pas bénéficié en proportion.
Tout cela montre qu'aujourd'hui, clairement, le grand vainqueur des parts de marché et le fossoyeur des libraires, depuis 1994, est bien les GDA/GDS.
Et entre des libraires à 22% (en chute), Amazon à 10% (en hausse) et les GDA/GDS à 45% (+ventes internet), l'ennemi N°1 est donc bien encore les grandes surfaces.
Celles-ci s'organisent pour contrer la hausse de Amazon, et conserver/capter encore plus de part de marché.
Et non, il n’y a pas de « complémentarité territoriale », car leur stratégie pour cela est bien de cibler les villes moyennes avec des espaces dédiés en zones commerciales (Leclerc par le passé) ou des GDS en zones commerciales (Cultura), formes de magasins qui ont tous des surfaces ENORMEMENT plus grandes que les libraires de centre-ville (aucune comparaison possible), voire des enseignes petites/moyennes en franchise carrément en centre-ville ou zone de chalandise (FNAC) donc directement voisines des librairies (cf exemples dans l'article).
PS : Cette discussion aurait peut-être plus sa place dans le topic C'est la crise ?