L'Ombre Jaune a écrit:Tout à fait d'accord. Cette dernière intervention est sans doute un peu rébarbative, surtout au début, mais vers les 5 dernières minutes, il démontre bien l'écart entre certaines hypothèses actuelles alarmistes et la réalité de la mise en perspective de plusieurs facteurs, dont notamment la différence énorme entre le nombre de cas "positifs" détectés et la mortalité finale induite, pour les plus récentes observations, par rapport à la proportion bien plus drastique qui fut observée en mars avril entre ces deux valeurs. Un cas "positif" n'étant pas nécessairement un malade atteint sévèrement, (constaté à posteriori de la détection, après guérison - ou pas), mais aussi un asymptomatique complet, un légèrement symptomatique, un malade développant des symptômes nécessitant une prise en charge éventuellement en milieux hospitaliers, ou un malade qui requiert des soins "intensifs".
De là à simplifier outrancièrement en disant que le virus a muté et est devenu bien moins mortel, il y a un pas qu'il faut sans doute prudemment éviter de franchir directement, mais on n'aura fort probablement pas, (je l'espère) un taux si élevé de mortalité en automne/hiver, que ce qu'on a eu au printemps.
Dire d'un tel scientifique que c'est un "charlatan", alors qu'il éclaire justement certaines controverses sur la manière d'appréhender cette pandémie, c'est pour le moins léger, voire suspect en matière d'honnêteté intellectuelle et d'objectivité.
En mars et avril, on testait beaucoup moins parce qu'on n'en avait pas les moyens.
On ne testait pratiquement que les malades atteint sévèrement et qui nécessitaient une hospitalisation (le but, c'était juste de trier les covid et les non-covid dans les hôpitaux). C'était comme ça en tout cas en Belgique.
Les capacités de testing et d'analyse des tests sont incomparables aujourd'hui, ce qui permet de tester de manière beaucoup plus large.
Affirmer dès lors que la mortalité relative au nombre de tests pratiqués est très nettement inférieure aujourd'hui à ce qu'elle était en mars et avril, c'est juste répéter quelque chose qui relève de la simple évidence.
En déduire par contre sur dette seule base que le virus serait moins virulent aujourd'hui, ça relève par contre de quelque chose qui me semble proche de l'escroquerie intellectuelle. D'autant plus que la baisse de mortalité est aussi due au fait qu'aujourd'hui les techniques de prises en charge des malades sévères ont bien évolué et permettent de réduire de 30% la mortalité des malades en soins intensifs.
Le nombre de cas positifs est un indicateur parmi d'autres, qui ne permet évidemment pas, à lui seul, ni de proférer des menaces d'apocalypse ni a contrario de se mettre les doigts de pieds en éventail en se disant que tout va bien.
Il faut associer cet indicateur avec le taux de positivité, avec le R0 et surtout avec le nombre d'entrées à l'hôpital et en soins intensifs et puis enfin avec le nombre de morts.
Sachant que le nombre de cas recensés est un indicateur qui précède de plusieurs jours l'indicateur des admissions en hôpital et de plusieurs semaines l'indicateur des décès. C'est uniquement parce qu'il est chronologiquement le premier indicateur qu'il possède un intérêt. Même si, comme le relève bien le gars interviewé (j'ai oublie son nom), cet indicateur est une auberge espagnole qui englobe des gens malades, des asymptomatiques, des gens guéris, des contagieux, des pas contagieux, des faux négatifs,...
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"