Lettre ouverte au Ministre de la Culture.

[reddef]

Message précédent :
http://syndicatbd.blogspot.fr/2014/06/compte-rendudu-rendez-vous-26-juin-avec.html

[Blueskin Pierre]

En clair, c'est "démerdez-vous, on n'intervient pas et on s'en fout".
Déçu pour les auteurs, mais pas surpris outre mesure...

[nexus4]

Oui c'est un peu ça. Voyez avec le RAAP, c'est lui qui nous dit quoi faire. Du coup, le RAAP n'étant pas une organisation politique, il en a rien à carrer. On peut savoir qui était présent parmi le SNAC-BD ?

[tzynn]

J'en reste à penser que le combat n'est pas au bon endroit... Il me semble normal que tout le monde participe au financement des pensions sans faire 483 petites exceptions pour les uns ou les autres. Par contre, le combat des auteurs de bds doit alors se tourner vers les éditeurs. Pourquoi ne prendraient ils pas sur eux cette évolution des 8%? Pourquoi ne pas renégocier ou négocier de nouvelles formes de contrats entre éditeurs et auteurs? En plus c'est plus facile, ils sont dépendants des auteurs de bd alors que ceux-ci ne représentent pas gd chose pour le gouvernement.

[Anianka]

Par contre, le combat des auteurs de bds doit alors se tourner vers les éditeurs. Pourquoi ne prendraient ils pas sur eux cette évolution des 8%? Pourquoi ne pas renégocier ou négocier de nouvelles formes de contrats entre éditeurs et auteurs? En plus c'est plus facile, ils sont dépendants des auteurs de bd alors que ceux-ci ne représentent pas gd chose pour le gouvernement.

parce qu'actuellement, les éditeurs sont en position de force, il y a beaucoup d'auteurs par rapport a ce qui est réellement nécessaire aux éditeurs ... donc je vois mal les auteurs obtenir qq chose des éditeurs quand ils ne peuvent pas faire pression sur eux ...
les éditeurs ne bougeront que s'ils voient qu'ils ont vraiment qq chose à perdre, ce qui est loin d'être le cas pour l'instant.

[PHILGUZZ]

Je ne pense pas non plus que ce soit la solution, car les éditeurs iront rechercher de plus en plus d'auteurs, serbes, croates, italiens, Espagnols... qui sont certainement encore moins bien payés que les auteurs Français.

[Cooltrane]

Je ne pense pas non plus que ce soit la solution, car les éditeurs iront rechercher de plus en plus d'auteurs, serbes, croates, italiens, Espagnols... qui sont certainement encore moins bien payés que les auteurs Français.

Sans doute valable pour les dessinateurs, mais niveau scénaristes, si tu dois commencer à payer des traducteurs pour les scénars et storyboardings...

[nexus4]

[Anianka]

C'est sûr que ne plus leur fournir de planches du tout, ce n'est pas du tout un excellent moyen de pression...
Mais après, c'est pas avec un syndicat gentillet comme le SNAC pour appuyer réellement les auteurs que les choses risquent de vraiment bouger.

combien d'auteurs peuvent se permettre de se passer de revenus pendant ne serais-ce que 1 mois ?
les éditeurs savent bien que les auteurs sont tellement pressurés qu'ils ne peuvent même plus se permettre de faire la grève, donc je ne pense pas que les éditeurs aient peur d'une quelconque grève des auteurs.
les clients non plus ne peuvent pas grand chose, vu qu'un boycotte des éditeurs signifierais un boycotte des auteurs ...

tant que les éditeurs restent indispensables dans la chaine de production, il n'y a aucune raison pour qu'ils cèdent quoi que ce soit, à moins de se le faire imposer par une loi (vous pouvez toujours rêver ...).

[Anianka]

En fait, c'est le principe de la grève : si tu n'es prêt à rien (à aucun sacrifice)... tu n'auras rien de ce que tu demandes, c'est certain.

c'est totalement utopique de croire qu'une grève des auteurs puisse faire avancer quoi que ce soit :
- les auteurs ont déjà la tête sous l'eau et ont besoin de tout l'aregnt qu'ils peuvent pour tenir, et beaucoup n'ont pas les moyens financiers de tenir une grève bien longtemps
- une grève pour qu'elle fonctionne dans le secteur des auteurs, devrait avoir un taux de participation très important, et c'est pas avec un taux de 15% qu'ils feront bouger quoi que ce soit. ils ne sont pas comme la scnf qui peut bloquer la moitié du pays avec un taux de participation aussi faible
- quoi que les auteurs fassent, tant que les éditeurs seront le passage obligatoire pour la publication (sauf les très minoritaires et anecdotiques édition participative), les éditeurs auront le pouvoir.
- les clients ne peuvent pas soutenir les auteurs vu qu'il ne peuvent pas boycotter les éditeurs sans boycotter les auteurs
- le problème du paiement des auteurs vient également du fait qu'ils sont bcp trop nombreux a devoir se partager un gâteau qui a certes augmenté ces dernières décennies, mais beaucoup moins que leur nombre d'auteurs. Le principe de l'offre et de la demande fait que ce sont les auteurs qui cherchent des éditeurs, alors que ça devrait être l'inverse, et donc que ce sont les éditeurs qui peuvent imposer leur système.

le financement de nouvelles mutuelles pèsent effectivement très lourd, je suis sûr qu'au final, on va en arriver a les faire payer par l’éditeur, qui les re-facturera sur les BD (en augmentant sans doute sa marge au passage).
mais ça ne règlera en aucun cas la situation ultra précaire des auteurs de BD.
Les auteurs ont réussit à réunir une très grosse majorité de la profession contre cette réforme, il faudrait peut être faire de même afin de mettre en place un organisme, géré par leurs soins, qui permettrait de se passer des éditeurs classiques.

[patrick gely]

Et une grève des festivals comme les intermittents du spectacle, c'est pas jouable ?
Du coup la pression change de camp non ?

[Malnati]

Anianka a compris tout le problème des auteurs : les éditeurs.
C'est tout. Ils ont abusé de leur position centrale et sont allé au delà de leur compétence.
C'est toute l'origine du problème.
Un éditeur au départ est un mécène qui croit en un (ou plusieurs) artiste(s). Aujourd'hui c'est juste des mecs incompétents qui abusent de leur position.
Loïc.

[Croaa]

Je ne suis pas sûr qu'il y ait jamais eu beaucoup de mécènes dans le métier. Je parle chez les éditeurs principaux (pour ne pas dire grands). Il faut avoir un minimum de titres qui rapportent pour permettre l'édition d'albums plus confidentiels.
Pour moi, un bon éditeur viable, c'est quelqu'un qui sait faire un mix entre les deux et présenter un catalogue avec des blockbuster et des oeuvre plus intimiste moins grand public. Et il est tout à fait possible de faire des blockbuster de qualité.

[Malnati]

Gallimard, il y a longtemps, avait cette image de promoteur de talents...
Notre monde est tenu par des marchands de quantité, alors que les gens n'attendent que du rêve et de la qualité. .. T'as qu'à voir les tomates, elles n'ont plus de goût ! Les cochons prennent des anti de presseurs pour que leur viande ne sente pas la pisse. .. Ben les éditeurs sont des éleveurs de porc ou des producteurs de tomates.
Ils sont corrompus. Et ils devraient eux aussi changer de voie. (Prendre la porte d'à côté, ou ils seraient plus heureux et auraient, enfin, le sentiment d'être utiles !).
Guy D., si ça se trouve, serait un grand agriculteur bio, dont les radis feraient pâlir d'envie José B.

[tzynn]

Si les éditeurs croyaient en leurs auteurs, ils pourraient leur fournir des contrats d'employés, et pas un truc d'avances récupérables qui ne les engage quasi à rien et pour lesquels ils ne prennent pas de risque. J'ai toujours appris qu'on était mieux rémunéré lorsqu'il y avait un risque. Hors les éditeurs sont arrivés à une position qui, grâce au numérique et aux réductions de couts, permet de ne quasi plus prendre de risque. Donc le revenu devrait être réduit également...

Pour la pression, il suffirait que la Snac la mette, ou que quelques auteurs qui font dans les best sellers s'associent au mouvement pour ne plus livrer. Les éditeurs riraient un peu moins. Mais je crois que les auteurs restent des gens solitaires qui ne sont pas nécessairement prêts à s'associer avec les autres une fois qu'ils ont réussis.

De plus, tout le monde crie à la surproduction, mais il faut bien que qlq'un la créée cette surproduction. N'y a t'il pas trop d'auteurs pour pas assez de lecteurs?

[LeJoker]

.

[scuineld]

Je me demande si la solution ne serait pas une sorte de "coup d'éclat"...
Du style:
- les auteurs qui le peuvent (car ils ont trouvé un autre job rentable) arrêtent purement et simplement la BD (au détriment des lecteurs, car leurs séries ne seraient pas nécessairment terminées) ==> de moins en moins d'auteurs ==> moins de parutions ==> les éditeurs se cassent la pipe. Bien sûr, ils pourront toujours aller voir dans les pays de l'Est (comme dit précédemment) ou publier plus de comics/mangas/manwhas/... mais ça leur feraient certainement mal au portefeuille
- D'un autre côté, les lecteurs que nous sommes se limitent dans leurs achats (achat de plus en plus sélectif, plus de tome 1, plus de continuation de série par habitude, ... ) ==> ça ferait moins mal à notre portefeuille et permettrait de relire nos vieilles séries ou, pourquoi pas, cultiver des radis

Bien sûr, c'est probablement très simple comme raisonnement et ne se ferait pas du jour au lendemain...
Mais je ne vois pas vraiment d'alternative...

[nexus4]

J'en pouffe :

[nexus4]

Ah je suis pas d'accord. Je pense que c'est du à la structure du métier et à la masse très très réduites des personnes concernées, très individualistes.

[reddef]

Et une grève des festivals comme les intermittents du spectacle, c'est pas jouable ?
Du coup la pression change de camp non ?

La pression sur qui ?
La plupart des festoches de BD sont le fait d'asso de passionnés, de projet de libraire ou d'une municipalité. Franchement, qui ça va emmerder à part les organisateurs ?
Le seul festival médiatisé, c'est Angoulême et ce ne sera qu'en Janvier 2015....
Il y a St-Malo début octobre mais sa couverture médiatique est de moindre envergure.
Si les festoches étaient créer par les éditeurs, là, il pourrait y avoir pression mais c'est pas le cas.

Mais pour ça, il faudrait avoir un syndicat "qui en ait [...]". CGT Spectacles est autrement plus (ré)active/efficace que le SNAC. En fait, la plupart des syndicats sont plus efficaces que le SNAC.

Mais c'est quoi cette lubie sur le SNAC ?!
Comment comparer le mouvement des intermittents avec celui des auteurs ?!!
Comment comparer le milieu du spectacle vivant où ça se brasse à mort avec celui des auteurs où on bosse chez soi ?

[nexus4]

Tu proposes quoi ?