Mr Hubert a écrit:Dans le Spirou spécial BD de 1996, Cauvin avait déclaré que si on devinait la fin d'une histoire dés les premières pages c'est que c'était raté.
C'est justement tout le problème avec les Tuniques Bleues des dernières années.
Le dessin reste bon, le scénario ne surprend pas mais reste carré avec des anecdotes historiques, mais tout est effectivement très prévisible.
On sait déjà ce qu'il va se passer dans un nouveau TB : Alexander qui allume son cigare la tête baissé tout en confiant une mission à B et C "qu'ils ne peuvent pas refuser sinon c'est Stark" -> B et C s'engueulent en route -> C s'investi dans la mission tandis que B traine des pieds -> Cancrelat arrive en faisant Yerk Yerk-> la mission rate -> Alexander est furieux mais garde B et C, retour au point de départ avec les personnages blasés.
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Un autre truc récurent qui m’agaçais est que, lors de leur missions d'espionnages & d'infiltrations Blutch et Chesterfield ne se faisaient pas démasquer par les grosses maladresses qu'ils commettaient, mais par des petites erreurs... les grosses, les sudistes n'y voyaient que du feu.... Il y avait aussi le coup, dans Grumbler et fils, avec Blutch qui faisait tout pour empêcher Chesterfield de déserter chez les mormons (qui, au passage, n'étaient pas la communauté toute gentille que veulent nous faire croire les auteurs).
Autre chose qui ma fait décrocher de cette série, la dérive manichéenne... Au début, rien à redire, les auteurs étaient féroce avec les deux camps - l'album Black Face en était l'un des exemples les plus réussit - mais progressivement ont commencé à nous faire un "Sud" moins méchant que le "Nord", un Sud qui n'aurait que quelque "vilains-pas-beau" (Cancrelat, Quantrill,...) dans ses rangs.
Ce manichéisme était devenu particulièrement flagrant dans Émeutes à New York, où tout les sales agissements des autorités Nordistes étaient montré (conscription pas du tout équitable, utilisation de mitrailleuse gatling contre les émeutiers,...) alors que les violences des émeutiers contre la population noire était trrès édulcoré - non, ces petits-blancs en colère ne se sont pas contenté de leur jeter des cailloux, certain noirs ont aussi été battus à mort, pendus à des arbres et à des réverbères. D'autre furent brûlés vif... et ils ne s’arrêtèrent pas la, ils brûlèrent aussi des maisons occupées par des noirs et Le Colored Orphan Asylum, un orphelinat qui accueillait près de 400 enfants noirs.
Manichéisme que R.Cauvin a fini par exprimer ouvertement dans une interview paru dans le "Casemate" n°98, où il dit "les noirs dans le sud agricole, étaient bien mieux traités que dans le nord industriel où leurs conditions de vie étaient épouvantables"....Ce qui est une vision digne d"Autant en emporte le vent" - Oui les conditions de vie des ouvriers noirs dans le nord industriel étaient épouvantables (tout comme celles de la plupart des ouvriers blancs), mais celles des esclaves des plantations étaient tout comme... voir pire !.. ne serait-ce que par les châtiments corporels auxquels ils étaient soumis... sans parlé des jeunes femmes noires qui subissaient viol sur viol de la part de leur "bons" maîtres - lire, entre autre, sur le sujet "Une histoire populaire des États-Unis" de Howard Zinn et l'interview de Léa Chrétien ("Louisiana") dans le "Casemate" n°126.