Cooltrane a écrit:Alors, pourquoi Alix et pas les autres? Beeen je suppose que mes lectures précoces dans le JdT m'ont fortement impacté, mais mes tomes préférés étaient déjà quasi tous paru quand j'ai commencé en 69 le JdT. Lefranc - moins présent dans JdT dans ces années charnières - ne m'a pas frappé de la même manière. Pour Xan & Vaso (Ok, c'est pas du JM, mais celà s'en rapproche terriblement) dans le JdT, il était déjà trop tard pour moi >> puis c'était les années unifs.
Par ailleurs, cette fascination (toute relative) pour la série mère ne se reporte pas sur les séries Sénator(j'ai suivi au début) ou Origines (totalement ignoré), ni les Voyages ou Odyssées. J'ai bien qqes ouvrages annexes sur l'auteur (2) ou des HS (2 aussi, je crois), mais sssééétou.
J'ai également grandi en lisant les Alix, quoique plus tard que toi (années 80), et en bibliothèque (pas dans le JdT). Ils m'ont beaucoup marqué à l'époque. J'ai découvert (et, contrairement à toi, apprécié) Jhen et surtout Lefranc un peu plus tardivement.
Ce n'est que récemment que j'ai découvert les séries "annexes" (Orion, Khéos, Arno, etc.); ce sont des séries parfaitement anecdotiques, à mon humble avis.
Il me semble que la qualité de l’œuvre de Jacques Martin, toutes séries confondues, commence à décliner dans la deuxième moitié des années 1980; on sent qu'il peine à se renouveler en termes de scénarios, et je me demande dans quelle mesure la multiplication de séries parallèles ne découle pas de ça.
Puis, en 1990-1991, il rencontre des problèmes de vue qui l'obligent à lâcher le dessin. Manifestement, il n'est plus capable de relire les découpages non plus, car les scénarios partent complètement en vrille, et les albums publiés à partir de 1991 sont parfois à la limite du lisible (et je n'exagère pas, certains sont franchement pénibles à lire, je le dis en connaissance de cause puisque j'ai relu tous les Alix/Jhen/Lefranc de ma collection ces 6 derniers mois).
Puis vient la période des reprises (à partir de 2006), sur lesquelles les avis sont contrastés. Voici le mien.
Côté Lefranc, la volonté d'ancrer les reprises dans les années 50, âge d'or supposé de la série, va à l'encontre de ce que Jacques Martin avait conçu: un héros moderne, ancré dans son époque. Le résultat est une série d'albums qui vont du nullissime au correct, qui sentent la naphtaline, plats, assez peu inspirés. Le seul auteur qui s'en est sorti avec brio est Michel Jacquemart (3 albums entre 2006 et 2011). Le reste, de façon générale, ne présente guère d'intérêt même si quelques albums sont moins médiocres que les autres. J'ai personnellement presque tout revendu.
Côté Alix, c'est à mon avis encore pire. Aucun repreneur n'a franchement réussi à reproduire le caractère dramatique, voire tragique des aventures d'Alix, caractéristique centrale de la série. Les albums sont généralement plats (comme pour Lefranc), et le manque de continuité d'un album à l'autre n'arrange rien. Il y a quelques albums "honnêtes" mais, paradoxalement, seuls ceux de David B., qui ont fait presque l'unanimité contre eux, on retenu mon attention (mais ils s'éloignent assez franchement des canons martiniens). A part ça, comme pour Lefranc, on oscille entre le médiocre et le pas bon du tout. Je n'ai pas non plus gardé beaucoup de ces reprises à l'issue de mes relectures.
Paradoxalement, j'ai trouvé que la série qui s'en est le mieux sorti en termes de reprises est Jhen, la moins connue des trois. Même si les styles diffèrent (aussi bien sur le plan scénaristique que, surtout, du dessin), même si les albums présentent des défauts plus ou moins prononcés, je retrouve l'esprit des albums de Jhen et l'ambiance de la série dans la plupart des reprises, avec un album au niveau des meilleurs du maître (
Le Procès de Gilles de Rais).
En conclusion, je ne recommande que les trois séries principales de Jacques Martin:
- Alix jusqu'au
Cheval de Troie (tome 19, en 1988).
- Lefranc jusqu'à
L'Apocalypse (tome 10, en 1987), avec éventuellement les trois reprises par Jacquemart.
- Jhen, sans limite de date (sauf
L'Archange (tome 9, en 2000), le dernier signé de Jacques Martin, qui est franchement mauvais).
Tout le reste est, à mon humble avis, réservé aux collectionneurs ou aux aficionados...