Hé ben, je ne pensais pas susciter un tel débat en suggérant la lecture de
La stratégie Ender comme enchaînement possible après celle du young adult
Hunger Games.
Je ne connaissais pas non plus les positions de
Orson Scott Card sur l'homosexualité
, même si on peut facilement imaginer qu'un mormon sera plus rigoriste sur le sujet qu'un anarchiste ou un libertarien. Le fait qu'il ait rendu publique ses positions est le plus problématique, car elles passent alors de convictions religieuses à message politique et prosélyte.
Je garde vraiment un très bon souvenir des 2 premiers tomes d'
Ender, dont le propos ne m'avait pas paru spécialement xénophobe ni réactionnaire, au contraire. A la différence d'un
Heinlein, jouissif mais bien plus ambigü (
Etoiles, garde à vous : premier degré patriotique bas du front ou second degré parodique, personnellement j'ai toujours un doute...
), il me semble que leur message est franchement pacifiste et humaniste, tolérant et nuancé. Après une relecture il y a quelques années, j'avais même été étonné par les réflexions profondes sur le pouvoir autoritaire et ses dérives accordées par l'état d'urgence militaire dans la guerre contre les doryphores, développées lors des discussions entre Ender et son frère (qui deviendra le héros de
La saga de l'ombre, trilogie que je n'ai pas lue, ni
Alvin d'aileurs, mais le thème me tente moins).
Je classe toujours ces 2 bouquins dans mes lectures indispensables, le premier étant même dans mon "Top Ten" sans aucun doute.
Pour ce qui est de
Dan Simmons, les 2 premiers
Hypérion (autre Top Ten !) et
L'échiquier du mal sont pour moi des monuments, érigés hélas par un type puant. Là encore, je les ai lus sans connaître les convictions politiques de l'auteur (J'aime bien la défense de Nexus, que je partage : "avant internet, votre honneur"), même si elles percent déjà sous forme de thèmes récurrents ou d'ironie grinçante dans les 2 bouquins. Depuis que je connais celles-ci, je me suis abstenu, par exemple sur Ilium et Olympos. Car c'est une chose d'évoquer amèrement Hitler comme un homme politique du XXème siècle ou de faire un parallèle entre 2 génocides à grande échelle, celui de la Shoah et celui fomenté par les IA au service de l'intrigue (dans Hypérion), et une toute autre d'utiliser le sionisme comme leitmotiv et ressort fondamental explicite d'une oeuvre.
Merci à tous pour les échanges, en tout cas.
Je retourne à ma lecture en cours :
Eversion d'
Alastair Reynolds.
Pour l'instant, c'est bien malin et du tout bon
Un prochain retour ici, dès la dernière page tournée.