J'ai fini il y a 15 jours le
premier cycle des Princes d'Ambre de Zelazny, en me disant quand meme qu'il était temps que ça s'arrête.
Bien que les chapitres soient courts et le style assez vif, je ne l'ai pas lu très rapidement, preuve que je ne me suis pas "fondu" dans cet univers. Je me suis senti plutôt comme un observateur détaché de l'action, sans identification ni empathie pour les personnages. J'ai d'ailleurs toujours un léger doute, si l'auteur a vraiment pensé à l'ensemble de l'histoire d'un seul tenant dès le premier tome, ou bien si il a improvisé au fil de l'eau en se raccrochant aux branches (certaines péripéties sont tout de même capillo-tractées et il ressasse plusieurs fois le passé en récitatif, ce qui pourrait passer pour un artifice destiné à prouver a posteriori la cohérence de son univers). Enfin, j'en avais un peu marre à la fin des glissements dans les ombres, de plus en plus nawak, jusqu'à éprouver des difficultés à modéliser les paysages décrits et univers traversés...
Peut-être à mettre sur le dos d'une traduction difficile et au final, pas folichonne ?
Mais il y a bien un style à part, une audace et des fulgurances métaphysique : les réflexions complètement "méta" d'un personnage secondaire ami de Corwin dans l'Ombre Terre, sur son propre rôle dans l'histoire, sont géniales et vertigineuses (les lecteurs de Deadpool, biberonnés aux clins d'oeils aux lecteurs, pourraient en prendre de la graine !).
Bref, une lecture dépaysante et une expérience singulière, mais je vais attendre un peu avant de la prolonger par la lecture de la suite, le deuxième cycle dit "de Merlin".
Depuis, je suis resté dans dans la fantasy en attaquant
Les Rois du Monde de Jean-Philippe Jaworski avec le premier tome
Même pas mort.
Après avoir relu 3 fois (!) le premier chapitre, j'ai enfin accroché à cet univers de fantasy celtique gauloise.
Cela devrait me faire mon été !
A ceux qui pourraient buter, comme moi, sur l'introduction, le style et le vocabulaire, sans dictionnaire ni documentation archéologique à portée de main, je conseillerais de passer sur les mots exotiques (qui ne nuisent pas à la compréhension), et de lire le début presque à mi-voix : l'écriture apparait alors musicale et puissante, portée par un souffle épique qu'exalte l'emploi de la première personne.
Plus qu'à se laisser porter par l'histoire et les mots...