Lu ces derniers jours :
Ils sont quatre. Quatre étudiants qui ont décidé de s’assurer l’immortalité physique, fût-ce au prix d’une terrible ascèse. Ils sont partis à la recherche du monastère de la Fraternité des Crânes dont ils ont découvert l’existence par accident dans le Livre. Mais pour atteindre l’éternité, il leur faut se découvrir. A la lisière du fantastique, de la fantasy, de la science-fiction, de l’horreur, un des chefs-d’œuvre absolus d’un des plus grands écrivains américains de notre temps, Robert Silverberg.
Des livres de Robert Silverberg m'ont souvent accompagné sur la table de chevet depuis que je lis de la SF, c'est à dire il y a plus de 25 ans, même si j'en ai lu beaucoup tardivement par rapport à leur première parution.
L'oreille interne , daté de 1972, avait été un véritable coup de foudre.
L'homme dans le labyrinthe, de 1970, au propos un peu plus "daté" avait aussi été une belle expérience humaniste.
Quant à celui-ci, écrit pile entre les 2 autres, je tournais autour sans trop savoir pourquoi. Peut-être par peur du volet horrifique, que je n'apprécie habituellement pas. J'ai sauté le pas en pleine canicule, et, coïncidence, c'était la météo idéale pour cette lecture (il se déroule en grande partie dans le désert de l'Arizona) !
Autant dire tout de suite que, pour qui n'est pas fermé à la lecture d'époque, ce texte est à la fois terriblement marqué par son temps, et d'une modernité totale, preuve absolue de la puissance de vision de ce maître écrivain. Ecrit sous l'inspiration de Dostoïevsky, les chapitres alternent les points de vue entre les 4 protagonistes, sans exposé objectif extérieur, ce qui rend l'expérience enivrante et déstabilisante. Comme eux, le lecteur doit faire un acte de foi pour s'immerger totalement dans l'œuvre, accepter ou être rejeté. Lorsque la forme et le fond se rejoignent, un immense ouvrage !