corbulon a écrit:
Encore une fois dans une utopie où les autrices seraient traitées sur un pied d’égalité avec les auteurs, effectivement on n’aurait pas besoin de ce sujet. Mais ce n’est pas le cas, voir le lien que j’ai posté un peu plus haut de ton intervention. Autrice ce n’est pas féminiser, c’est rendre visible. Parce que ce que tu proposes, c’est un peu comme obliger tous les hommes à porter du rouge à lèvres sous prétexte qu’ainsi on ne sépare pas les hommes des femmes. Alors oui je sais Robert Smith adorait en porter mais je ne suis pas sûr que Cooltrane apprécierait par exemple.
Et oui bien sûr que le regard n’est pas forcément le même que l’on ait un point de vue féminin ou masculin. J’ai cité deux bandes dessinées ayant pour thème des sociétés ayant comme problème l’extinction de la population masculine, Y the Last Man et le Pavillon des Hommes, qui ont des scénaristes de sexe différent, et je te garantie que le traitement n’est pas le même. Et ça marche aussi avec les autres minorités au hasard Captain America The Truth et Strange Fruit.
On va très loin là mais ton exemple sur le rouge à lèvres est hors-propos.
Ce que je dis, c'est qu'un mot a un genre mais pas de sexe.
Quand on dit "Combien de personnes y a t'il dans la pièce ?", le terme "personne" est féminin même s'il n'y a que 3 hommes dans cette pièce (et aucune femme).
Bon nombre de termes sont féminins et prêtés aux hommes. Çà ne me choque pas et on imagine mal les hommes demander à ce qu'on masculinise le terme "personne".
D'alleurs, l'exemple le plus flagrant est :
wikipedia a écrit:sage-femme homme \saʒ.fa.m‿ɔm\ masculin ou féminin (l’usage hésite)
Homme qui aide à l’accouchement et qui prend en charge le nouveau-né.
D'ailleurs, on parle de "féministes" mais jamais d'équivalent masculin, ce serait considéré comme sexiste et macho.
Bref, tout çà pour dire qu'un mot est un mot, çà n'a pas de sexe.
Quand je vois mon médecin, je dis "bonjour docteur". Pour moi, ce terme n'a pas de sexe et convient aux hommes autant qu'aux femmes.
A vouloir tout féminiser, on détourne le vrai combat. On arrête l'opinion publique sur des détails insignifiants qui n'ont de conséquence que de dénaturer encore + notre langue, déjà si compliqué.
Vous croyez que les anglo-saxons s'emm*** autant que nous sur les genres ?
De l'autre côté de la manche, les autrices sont des WRITER comme les hommes, mais à la tête du pays on retrouve 2 femmes (Thérésa May et la Reine).
En France, on est très loin d'avoir une vraie égalité professionnelle, économique ou politique homme-femme, et pourtant, au lieu de s'attaquer à ce problème là, on perd notre temps sur des réformes linguistiques qui ne font absolument pas avancer la cause des femmes.
C'est çà la France
Pour le deuxième point (le fait qu'il existerait une sensibilité féminine et que la production d'une "autrice" serait différente de celle d'un auteur), c'est intéressant.
Et cette réflexion d'ailleurs prouve que oui, il existe des différences entre un homme et une femme, et qu'il faut arrêter avec tout cette polémique nauséabonde sur la théorie du genre, etc ...
Bleu, c'est pas vert.
Le sucré, c'est pas du salé.
Un docteur, ce n'est pas un maçon.
Et un homme ... ce n'est pas une femme !
On tend aujourd'hui à gommer toutes les différences et à mon sens, çà va dans le mauvais sens et fait du tord à la cause des femmes.
Après je le redis, auteur ou autrice ou auteuse, ou auteure ou je ne sais quoi, quand je lis, je lis. Je ne lis pas différemment parce que c'est une femme qui écrit.