Un lien
Maudites autrices!
Auteur, comme professeur, est un métier bloqué dans sa forme masculine. Il s’est récemment féminisé en auteure, qui est là encore inaudible à l’oral, alors que le féminin d’auteur existe: c’est autrice. Mais il a disparu de l’usage alors qu’on a bien traductrice, éditrice, actrice, locutrice, créatrice, oratrice, spectatrice, amatrice, agricultrice, factrice, tutrice, sénatrice, inventrice, fondatrice. Et même, torréfactrice.
Autrice vient du latin auctrix, féminin d’auctor qui a donné auteur en français. Une variante genrée que l’italien a su conserver avec autrice, féminin d’autore (auteur) ; tout comme actrice se dit attrice, féminin d’attore. Autrice a donc une vraie légitimité historique et linguistique, contrairement à auteure, qui est un néologisme récent.
L’emploi du mot autrice en France est attesté dès le Moyen-Âge. Il est défini dans le Dictionnaire du moyen français (DMF) comme «femme qui compose un ouvrage». La plupart des linguistes et historiens imputent sa disparition à la création de l’Académie française en 1635. C’est le moment où autrice devient l’objet de violents débats qui aboutiront à l’utilisation d’auteur en terme générique.
L'argument en faveur de "auteure" est généralement "autrice c'est moche". Parce que dans autrice, on entend le féminin, qu'on n'entend pas dans auteure.
Edit : la preuve, j'ai oublié le "e" à l'écrit. C'est corrigé.