Sillage a écrit:Non, nous ne vous considérons pas tous comme des esclaves qui nous devez quelque chose sous prétexte que nous avons acheté une de vos œuvres.
Mister Crety, je comprend votre point de vue.
Personnellement, je viens au festival autant pour découvrir l'ensemble de la production d'un éditeur, que pour bouffer/disserter avec des auteurs qui, au final, me dédicacent (ou pas) selon leur envie du moment... et je ne leurs en veux surtout pas.
Car l'échange, principalement sur des sujets tout autre que la Bd (débattre de ses priorités dans la vie de tous les jours, ses passions annexes, ses expériences antérieures, ce qui l'interpelle et le révulse, etc) me parait plus intéressant et m'en apprend parfois plus sur son ouvrage que le trait-ragnagna, l'encrage-ragnagna, son scenar-pourquoi-là ?-ragnagna (les 9/10èmes ne sont pas des "techniciens" spécialistes mais... de pov' lecteurs en manque d'aventure, de rêve, etc), même si toutes mes attentes précédentes ont quand même comme fil conducteur son volume/carrière.
En un mot, c'est le parcours de la personne qui m'intéresse : et si l'on a bien échangé, si l'on s'est bien marré pendant un petit bout de temps, c'est du bonheur (comme avec Yoyote, Bonnet, Jouannigot, Lacaf, Edika). C'est exactement le même intérêt pour n'importe quelle autre noble profession (charpentier de marine, médecin dans l'humanitaire mais aussi infirmier/ère, dév./secu/réseau informatique, horloger, etc).
C'est aussi une entrée en matière qui permet ensuite de les contacter, si nécessaire, en dehors de tout capharnaüm pour lui demander de faire un petit (ou grand) travail sur demande, à son rythme (ce qui permet aussi de se ramasser un petit travail bénéficiant d'une qualité minimale).
Je dois dire aussi que je prend un malin plaisir à entendre certains "clients" se lamenter parce que l'auteur a gribouillé rapidos' un bidule qui ne lui plait pas.
Car finalement, certaines dédicaces sont (obligatoirement) dégueux, faute à la pression de la file, du temps, de la fatigue/ras le fion...
La Bd est bien sûr une grande passion pour beaucoup, mais je crois que vous parliez de dignité et de respect (pour sa propre personne), et le fait de se comporter ainsi en troupeau, à l'affût d'un hypothétique crobard pendant des heures, est d'un ridicule, à la limite de l'"humiliant"...
Sur un festival comme St Malo, si je repars avec 4/5 dédicaces, c'est que j'ai profité à donf' de toutes les opportunités (je préfère aller voir une expo, conf. que de poireauter 1 heure) ou que j'ai vraiment beaucoup acheté...mais je ne les cherche pas à tout prix. Du coup lorsqu'il m'arrive de vendre 1 Bd, elle est proposée parce que je ne désire pas la garder/en recherche de place (ma maison est petite et j'ai d'autres passions), en aucun cas parce que la valeur financière est supérieure du fait d'une dédicace (elle est en quelque sorte "transparente").
Je suis bien sûr pour le fait de balancer les sacs dans le port (ou de profiter de la réglementation concernant les colis suspects), car un beau drop bien botté entre 2 bateaux, c'est vraiment kewl
Maintenant, en festival, les mecs paraissent toujours pressés/stressés : ça fonce à gauche, à droite, ça bouscule, ça s'engueule pour des broutilles, ça pigne.
La Bd reste quand même un pur moment d'évasion favorisant la détente... haaa les souvenirs de gamin avec le volume sur les genoux, rejoindre les persos présents dans les petites cases pour de purs moments de rêverie qui duraient parfois longtemps après la fermeture du bouquin, etc...
Je suis souvent très déçu par le fait qu'un lectorat de forum détruise l'imaginaire au profit du "job", des "cotes", etc. Le lecteur est devenu trop technique (est-ce aussi pour justifier l'importance de son implication dans sa passion ?)
Rappelez-vous les réflexions apaisantes (néanmoins mémorables) de Maureen Dor à propos d'une musique relaxante :
"ça c'est de la musique à écouter quand on roule en voiture, on ferme les yeux et on oublie tout !"