La pratique de la dédicace existe de longue date en bibliophilie, et son commerce ne soulève aucune réserve de quelqu'ordre que ce soit, éthique ou économique.
Evidemment, le marché du livre dédicacé est plus actif lorsque l'auteur n'est plus de ce monde. Toutes les ventes aux enchères ou les ventes sur catalogues l'établissent clairement.
Dans les salons du livre ou lors des séances de dédicaces en librairie, des centaines d'auteurs bien vivants dédicacent à tout va, comme peuvent le faire les dessinateurs de bandes dessinées, et force est de reconnaître que le marché de la revente "intéressée" et dans la foulée, de ces livres avec envois est assez réduit ( exception faites pour ceux d'une poignée d'auteurs de grande notoriété, ne dédicaçant que rarement, comme Modiano).
Il existe des structures qui vendent principalement des livres avec dédicaces ( à Paris, la librairie le Feu follet, par exemple)sans que cette activité ne suscite de réactions particulières.
Si un libraire de bandes dessinées proposait majoritairement ce type de vente, en serait-il de même ?
A parcourir ce topic et au vu des réactions, ça m'étonnerait.

Ceci exprimé, j'observe qu'il n'existe pas d'équivalence totale entre les marchés du livre dédicacé et celui de l'album dédicacé, la différence principale résidant dans la présence d'un dessin agrémentant le texte de la dédicace, et créant ainsi une valeur supplémentaire.
Mais à cette réserve près, les démarches sont semblables : le lecteur rencontre son auteur chéri, lui présente le livre qu'il a acheté, et se voit gratifier d'une dédicace personnalisée...livre dont il peut se séparer en le revendant, y compris sur les sites en ligne de ventes aux enchères ou de type Priceminister, ou à un bouquiniste ( la masse de livres dédicacés en vente est cent fois plus importante que celle des albums dédicacés : c'est logique, eu égard aux productions respectives).
Mais , comme pour la revente des albums dédicacés qui suscite le juste courroux de certains, la revente "intéressée" est plus qu'ultra-minoritaire, voire anecdotique . L'arbrisseau du spéculateur que nous conchions tous ne doit pas masquer la forêt luxuriante des amateurs désintéressés.
