zourbi le grec a écrit:Je viens également de terminer le Spirou de Frank Pé et je suis très emballé par ma première lecture.
On trouve tout l'univers de Frank, à savoir l'écologie, la difficile relation parents/enfants, l'exploitation de l'animal par l'homme, le gout de l'onirisme, et pourtant c'est un Spirou pur jus plein d'actions, de rebondissements et d'humour (le contrepoint comique de Champignac et ses champignons maléfiques).
C'est vraiment un album ambitieux, une vison très personnelle de Spirou mais quoi demander de plus à un one-shot. On sent que les auteurs ne se sont pas foutus de nous, et qu'ils ont peaufiné le scénario et les dessins.
A chaud, c'est peut-être mon one-shot préféré avec celui de Bravo
Je me demande si on a lu le même album ?
A la lecture des premières pages, je croyais qu'on allait s'orienter vers l'aventure avec un grand A dans un univers de forêts luxuriantes peuplées d'une faune exotique, plus on avançait dans le récit, moins on s'orientait vers cette option, privilégiant plutôt une ville dystopique (guerre, virus, attentats chimiques ou bactériologiques ... ? ) dans le cadre d'une non-aventure.
Le message écologiste comme d'autres personnes l'ont signalé est vraiment très, très simpliste, en somme , assez soixante-huitard.
En ce qui concerne les rapports filiaux entre Noé et sa fille, ça sonne faux, un personnage misanthrope qui ne s'était jamais occupé de son enfant et ne s'intéressait pas trop à son devenir, va subitement trouver l'instinct paternel sans qu'on en sache trop la raison, manifestation de l'esprit saint ?
L'épisode des champignons et les rapports conflictuels de Spirou et Fantasio avec le Moustique étaient certainement de bonnes idées de départ, mais rapidement, Frank se rend compte qu'il se trouve dans une impasse, et ça se termine en eau de boudin.
Si je devais le classer dans sa production, il occuperait l'avant dernière place devant un 'Faune sur l'épaule' qui était une oeuvre très (trop) ambitieuse, mais où il s'était complètement perdu dans des fondements métaphysiques (je pense que son lectorat également), ce qui expliquerait la simplification de ce récit.
Mais néanmoins, je sauve son dessin qui est tjs magnifique (Ce qui n'est même pas le cas dans la production de la série-mère).