Je ne suis toujours pas convaincu par tes arguments. Si l'on compare le dynamisme et la variété de la bd franco-belge à ceux de la bd américaine, il me semble que la première est beaucoup plus créative alors que le marché américain est nettement plus vaste (300 millions d'habitants sans compter le monde anglophone).
A mon avis, une des raisons de la qualité franco-belge tient au fait qu'après guerre, on a vu éclore des magazines bd de qualité, qui ont permis à des générations d'auteurs de faire leurs dents et de murir tranquillement tout en pouvant vivre de la bd. Par exemple, un auteur aussi original et novateur que Fred a eu beaucoup de mal à imposer son univers aux amateurs de bd. Et il doit beaucoup à l'acharnement de Goscinny dans Pilote. Je suis sûr que des auteurs aussi géniaux que Fred existent aux usa mais je doute qu'ils arrivent à vivre de leur art et avoir un public.
Pourquoi toujours vouloir opposer l'Europe (le franco-belge ici) avec les USA ? Il y autant de diversité (si ce n'est pas plus) dans la BD américaine que celle d'Europe. Chacune a ses forces et ses faiblesses mais les deux directions sont aussi intéressantes et riches. Renseigne-toi un peu, les américains ont mis la BD moderne sur les rails et on nourrit le genre pendant 25 ans. Combien de journaux français publie de la BD quotidienement ? Aucun, aux USA, à part le New-York Times,
tous les journaux ont de la BD dans leur pages tous les jours. Tous les créateurs européens, y compris les plus grands comme Hergé ou Franquin, ont rendu hommage aux artistes américains comme modèle et inspiration. Aux USA, le mouvement de l'auto-édition est un des meilleurs laboratoire à talent existant, rien de pareil existe en Europe
Contrairement à ce que tu dis, Fred a fait une très belle carrière aux USA, via l'illustration. Comme Sempé toujours aujourd'hui, il a été un collaborateur régulier de The New Yorker.