euh... si vous le dites a écrit:
Je trouve ça intéressant au contraire.
Ca nous permet par exemple de nous questionner sur le fait que sans que cela nous dérange le moins du monde l'iconographie classique occidentale représente toujours Jésus sous les traits d'un blanc alors qu'historiquement il était certainement assez loin de l'être.
Ce type de productions remettent en cause nos modes de représentation et nous poussent à nous interroger sur leur validité.
On ne tique jamais par exemple quand un acteur sexy joue le rôle d'un personnage historique dont on sait qu'il était laid.
Dans ce cadre, la fidélité historique ne nous préoccupe pas. Pourtant le décalage peut être très important.
Par contre, dès qu'il s'agit de la couleur de la peau, ce décalage est vécu comme une frontière infranchissable.
Dès lors que des thématiques raciales n'interviennent pas dans le corps de l'oeuvre, on pourrait tout simplement très bien considérer qu'une humaine peut représenter une humaine.
Et pour désamorcer un peu plus cette éventuelle polémique, je dirais qu'il y a déjà des dizaines d'années, la cantatrice noire américaine Jessye Norman jouait sur scène quantité d'opéras (dont plusieurs rôles wagnériens) dans lesquels son personnage était tout sauf noir de peau sans que cela suscite le scandale.
Sans doute parce que dans le monde de l'opéra la qualité de sa voix et son talent faisaient tomber la barrière de la couleur de peau. Pourquoi n'en serait-il pas de même aujourd'hui dans le domaine de la télévision ou du cinéma?
Ton point de vue est intéressant.
Pour Jésus, je suis d'accord. Et je suis aussi choqué de la représentation blanche d'un homme noir que l'inverse.
Et je suis également d'accord pour la représentation "sexy" de personnes laides. C'est ridicule.
Par contre, ton exemple sur Jessye Norman, comme celui de Samuel L.Jackson pour Fury, sont presque HS avec le mien.
Les personnages incarnés par Jessye Norman sont il me semble, fictifs. Tout comme Fury.
Je mettais en avant le fait de travestir une réalité historique. Anne Boleyn était blanche. Il était impensable à cette époque que femme noire devienne reine d'angleterre (ou même épouse du roi). Déjà qu'aujourd'hui, c'est difficilement imaginable apparemment.
Donc, non seulement les auteurs de cette série commette une erreur, mais en plus, il sont à la limite du révisionnisme.
En supposant qu'une femme noire puise accéder au trône d’Angleterre au 15ème siècle, çà remet en cause toute l'histoire noire. Çà gomme l'esclavage, la ségrégation, le racisme. Et donc, çà annihile le principe-même de la cause anti-raciste puisque il n'y a plus d'inégalité.
Il FAUT représenter l'histoire dans sa réalité, et non l'édulcorer. Ce n'est pas une option.
Il FAUT expliquer quelle était la place de l'homme noir en Europe et aux États-Unis pour justifier les combats de Martin Luther King et l'importance de ce combat.