de The Wolf » 09/02/2013 11:13
J'ai terminé la lecture de l'intégrale Rob-Vel puis de cette Véritable Histoire de Spirou et je tiens à féliciter les auteurs, parce que j'ai passé, d'abord, un bon moment... même si, comme ça a déjà été signalé, mais pas tant que ça, j'ai aussi hurlé régulièrement devant les fautes d'orthographe et parfois de typo, qui sont vraiment très très très nombreuses. Les Éditions Dupuis sur Twitter m'ont répondu que cet ouvrage serait relu pour une réimpression, mais le mal est fait (même si ça veut dire qu'une réimpression pourrait arriver, un jour).
La distribution a fait que j'ai commencé par le Rob-Vel et je pense que c'est sûrement le mieux, parce que son contenu est, fatalement, beaucoup repris dans la VHDS et que ce n'est pas réciproque. Je connaissais mal Rob-Vel (comme je connais globalement mal la bande dessinée d'avant la guerre), j'y ai donc appris plein de choses, notamment la récurrence du groom en livrée rouge dans son œuvre, mais sans forcément mesurer leur portée éventuelle (par exemple, j'ai du mal à concevoir le standing de travailler sur Bicot, même si ça devait être un peu glorieux). Ensuite, toute cette enquête sur Davine (que je ne connaissais que de nom), sur son mystère et, plus largement, ces analyses du style semaine après semaine pendant que Rob-Vel était prisonnier, était vraiment passionnante à lire (et donnait de l'intérêt à la lecture de ses aventures de Spirou, d'ailleurs, en poussant à s'attarder sur le style plus que sur le contenu). Visiblement, malgré tout, il reste encore des choses, des noms à découvrir (même si, maintenant, ça va sûrement être compliqué de retrouver encore des noms de collaborateurs anonymes).
La manière dont le rôle de Lafnet est présenté dans la VHDS, avec ces faux dialogues entre les intervenants, m'a vraiment beaucoup plu, notamment par les remarques de Thierry Martens qui, parfois, semble apprendre des choses ou remettre des certitudes en doute. Que même lui ait appris des choses sur l'histoire de Spirou prouve que cette enquête a été poussée comme ça n'avait encore jamais été fait et que faire parler les gens a fait ressortir des informations que les écrits officiels avaient pu occulter.
Quant au reste du récit, étant tellement habitué au personnage de Charles Dupuis, j'avais fini par oublier qu'il était le fils de son père et le frère de son frère, c'était vraiment très intéressant, encore une fois, de lire comment cette entreprise a été créée, puis gérée et comment elle a passé la guerre, alors que le patriarche était loin de toute sa famille. J'ajoute, par ailleurs, que dans ce récit de l'exode, comme dans le récit du nom de Spirou, j'ai eu l'impression (mais peut-être à cause d'un relâchement passager dans ma lecture sur le moment) de voir des noms débarquer comme si on les connaissait, en me demandant, du coup, un peu qui ils étaient... (le syndicaliste qui aurait nommé Spirou, le petit-neveu qui parle anglais...) Des détails, simplement, à côté de tout ce qui est raconté sur Doisy, sur Moons... La façon dont le journal a passé la guerre et survécu à son arrêt par les Nazis est vraiment impressionnante. Je ne sais pas s'il faut y voir une œuvre de résistance quelconque, mais sur un plan purement marketing, c'était vraiment une manière très habile de faire vivre la marque et d'espérer un retour triomphal du journal à la Libération.
Il y a sûrement d'autres éléments notables, d'autres découvertes que j'aurais pu souligner, mais vraiment, pour conclure, je ne peux qu'applaudir un tel travail, en espérant vite la suite (et en espérant qu'elle sera relue une fois toute sa mise en forme effectuée, cette fois...).