zourbi le grec a écrit:J'avoue avoir beaucoup de mal avec ce premier Spirou qui à en croire le dossier de présentation, était assez original avec son style "américain" à la mode en ce temps-là. Personnellement j'y vois plus des influences de la bd française de la fin du 19e ou début du 20e siècle comme les oeuvres de Christophe (Sapeur Camember ...) ou les pieds nickelés. Graphiquement, c'est assez sommaire et c'est nettement inférieur à ce que faisait Hergé par exemple à la même époque ou même Saint-Ogan quelques années avant, et l'absence de scénario se fait cruellement sentir.
Comme le premier Tif & Tondu de Dineur, j'y vois un
intérêt historique mais pas plus.
En fait Rob-Vel s'inspire de Martin Branner et son Winnie Winckle, Bicot, en français, et j'y reconnais ( je lisais dans les années 50 les albums Bicot parus avant-guerre chez Hachette) les mêmes farces et le même burlesque. Rob-Vel
ayant travaillé deux ans avec Branner, il n'y a donc là rien d'étonnant.
Comparer ce Spirou débutant avec le Tintin de Hergé ou le Zig et Puce de St Ogan n'est effectivement, comme le souligne Zourbi, pas à l'avantage de Rob-Vel, dont les "maîtres" français seraient plutôt Mat ou Forton.
Cependant, ce jeune Spirou inaugural présente des qualités d'inventivité, et est graphiquement honorable, avec par moment de grandes faiblesses et à d'autres un dynamisme de bon aloi. Tout ceci est fort bien détaillé dans
l'Intégrale et la
Véritable Histoire de Spirou. Sans complaisance, mais avec précision.
C'est bien effectivement dans sa
dimension historique que cet oeuvre de Rob-Vel (et ses "aides") prend toute sa valeur, qui n'est pas mince.
C'est pourquoi j'ai acheté cette intégrale, que je suis en train de lire avec la curiosité de l'historien du 9ème Art que nous sommes tous ici.