Appolloo a écrit:C'est pourtant un a-priori intéressant : le choix d'un éditeur est une bonne piste de réflexion. Une oeuvre s'inscrit aussi dans un catalogue, participe d'une politique éditoriale, et ça peut être pas mal d'en tenir compte, de voir si on est dans une continuité ou une rupture. Si Bamboo édite demain JC Menu, ce serait à tous les coups quelque chose à relever et à analyser.
Et bien, me concernant non. Ce qui m'intéresse chez un éditeur, n'est absolument pas sa politique éditorial, ni le contenu de son catalogue, mais les gens avec lesquels je vais travailler directement, mon projet de série et les moyens qu'on me donne... Les gué-guerres éditeurs, les étiquettes je m'en fiche totalement, et encore plus en tant que lectrice. Je n'achète jamais de BD à cause de l'éditeur (et je suis à la base une grosse lectrice de BD).... je m'en fiche royalement.
Au contraire, un auteur, s'il est déjà connu, construit une oeuvre. Pour un critique, c'est passionnant de voir s'il creuse le même sillon, s'il bifurque, si on retrouve des échos d'anciens livres dans l'actuel, s'il déçoit, s'il progresse, etc. La réputation d'un auteur est bien un élément à envisager, de mon point de vue.
De ce point de vue là, je suis parfaitement d'accord, néanmoins, même les auteurs les plus éclairés peuvent se planter. Et ça, ce point là précisément, n'est pas assez mise en avant, ou trop facilement gommé, par les autres succès, hors la critique d'un livre est avant tout la critique de ce livre là, et pas de l'œuvre globale.
Et pourtant, là aussi c'est quelque chose qui peut enrichir la réflexion critique : pourquoi une oeuvre marche ou pas ? Qu'est-ce qui fait qu'un bouquin rencontre ses lecteurs ? S'agit-il d'un effet de mode, le livre répond-t-il à des attentes du moment, etc ?
Il me semble que tout ce qui concoure à éclairer une œuvre, sa lecture, sa réception, est utile, non ?
De mon point de vue, le souci là-dedans, c'est que peut de gens prennent suffisamment de distance pour prendre en compte tous ces éléments, à la place qui sont la leur, c-a-d : de simples "indicateurs". Et se font bien plus souvent "polluer" au lieu de garder leur propre jugement... tous ces indicateurs sont nécessaires mais dans un second temps, à mon sens.
--> Au moins ce qui est intéressant du coup, c'est de constater toutes les différentes approches, opinions sur la question de la critique