Troisième extrait (traduction semi-brute) :
La quatrième de couverture du nouvel album, avec un clin d'œil à Tintin.
Pourtant, vous semblez avoir une préférence absolue. Vous pouvez le voir sur la quatrième de couverture qui, soit dit en passant, est un excellent clin d'œil à Tintin.
Schwartz : (rires) "Je suis arrivé récemment en Belgique et les gens connaissent leurs classiques là-bas. En France, on tourne autour du pot avec doute ou on ne sait pas. Le dessin de la quatrième de couverture est en effet une parodie du dessin de la quatrième de couverture de Tintin. Au fait, la couverture est ma version sous-marine de The Black Rocks."
La quatrième de couverture est un collage de toutes sortes d'objets et d'animaux issus de la riche histoire de Spirou. Le chapeau de l'homme de la mort de Fournier, les monstres zombies de Yoann, le Snuffeleir de La Comète du temps de Janry, ...
Schwartz : "... L'épée japonaise de Munuera. Il y a des passants qui ont également laissé peu de preuves tangibles (il n'y a rien de Nic Broca, par exemple, nvdr).
Tous les autres hochements de tête font référence à Franquin. Est-ce là l'exemple à suivre ?
Schwartz : "C'est logique, n'est-ce pas ? Nous aussi, nous nous rabattons sur les plus grands. Nous développons l'idée géniale de Franquin de la ville sous-marine de Korallion des Bobble Men. Nous ne devons pas être hypocrites. Tous les lecteurs pensent que Franquin a dessiné les meilleures histoires."
Oui, ils le font. Mais j'ai grandi avec Fournier et surtout Tome & Janry. Ils étaient initialement ma référence. Les Franquins, je les ai lus entre les deux et, en fait, je les ai relus le plus souvent.
Schwartz : "Voilà, c'est mon point de vue."
Ce n'était pas un ordre de l'éditeur que vous deviez construire sur Franquin ?
Schwartz : "Non, pas du tout. Mais je ne peux pas cacher le fait que mon travail a été fortement influencé par cet homme."
Est-ce la raison pour laquelle vous êtes maintenant le nouvel illustrateur de la série parentale ?
Schwartz : "Peut-être bien. Mon travail dégage le confort reconnaissable de l'école franco-belge de Marcinelle, mais aussi un peu de l'école bruxelloise d'Hergé. Ce mélange vintage a plu à l'éditeur. Mais là encore, les scénaristes Sophie Guerrive et Benjamin Abitan ont été choisis pour leur innocence juvénile. Tous deux sont des trentenaires au visage frais. Sophie vient du monde de la bande dessinée alternative indépendante, mais elle sait écrire une histoire. L'énergumène, Benjamin, vient lui aussi du monde de la radio et du théâtre, mais il est le plus grand connaisseur de Spirou de nous trois. Nous abordons tous les trois la même bande dessinée de manière si différente que nous pouvons désormais proposer un ensemble complet."
Cela a été un succès sur toute la ligne. Il est devenu un album frais qui peut être lu par tout le monde. Des connaissances préalables sont utiles, mais pas nécessaires, à mon avis. Était-ce l'intention ?
Schwartz : "Absolument. Nous expliquons le cadre très rapidement. Nous avons la chance que Franquin n'ait dessiné l'enchanteur Korallion que dans quelques tirages, à la fin de Spirou et les Bobble Men. Tout ce que nous avions à faire était de créer ce lien. C'était suffisant."
Il vous a offert la possibilité de créer cette ville sous-marine par vous-même.
Schwartz : "Cela montre déjà comment vous le regardez. Je n'ai pas tardé à comprendre pourquoi Franquin n'en a tiré que quelques cartes de prière. C'est juste l'enfer de dessiner ça. Un enfer diabolique, M. Franquin ! (rires) J'ai dû dessiner toutes ces machines. Je déteste ça. (rires) J'aime dessiner les gens et les animaux. Mais ne me faites pas dessiner de grands bâtiments architecturaux complexes. Et qu'est-ce que je devais dessiner en abondance ..."