La Mémoire dans les Poches - Brunschwig, Le Roux - Futuropolis

[MLH]

Message précédent :

Lu hier soir, et j'ai vraiment beaucoup apprécié.
C'est émouvant sans être misérabiliste, très délicat, remarquablement structuré, les personnages sont riches et vivants, vraiment bien...

La qualité du dessin est remarquable, ni trop réaliste, ni trop "gros nez", ça me convient parfaitement

Je suis d'accord avec toi, cet album me laisse cette même impression. C'est une histoire sensible qui est très touchante. Futuropolis nous propose vraiment de très bonnes choses.

S'il fallait comparer à d'autres albums (oui, parce qu'il faut toujours comparer, en fait...), je le placerais quelque part entre Le Combat Ordinaire et La Vie de ma Mère (de Chauzy et Jonquet).

Je suis par contre moins d'accord pour la comparaison avec La vie de ma mère. En effet, même si le fond de chacune de ces 2 histoires s'appuie sur un contexte social qui peut sembler présenter des similitudes, cette comparaison me semble exagérée. La vie de ma mère est vraiment très dure comme histoire, voire violente et même parfois glauque, ce qui n'est pas le cas de La Mémoire dans les Poches.

[lololyon69]

Très belle couverture, très belle histoire, très beaux dessins, très belles couleurs, bref, c'est un très bel ouvrage que voilà ! L'histoire se déroule lentement, on prend son temps et on apprend ainsi à bien cerner la vie et les idéologies des différents protagonistes. C'est interessant et surtout, ça change un peu ! Et puis en ce qui concerne les fautes d'orthographes, je m'en fiche, je ne les vois pas !

[Coldo3895]

La vie de ma mère est vraiment très dure comme histoire, voire violente et même parfois glauque, ce qui n'est pas le cas de La Mémoire dans les Poches.

Je trouve pourtant qu'il y a beaucoup d'éléments très durs dans La Mémoire... certes ça n'est pas montré de façon aussi "visible" que dans La Vie de ma Mère, mais tout de même...
Le fils qui se fait tabasser par les squatters, la grossesse de la fille, la réaction violente de la mère, on n'est pas dans l'Ile aux Enfants...

Bien sûr La Vie de ma Mère est plus "gore", mais j'ai perçu une certaine parenté quand même...

[jeremie]

chronique en ligne :
http://www.bdgest.com/critique_1553.html

[youkabd]

C'est tout simplement très très beau !!!!!! J'ai adoré !!!!



Le 1er plat est splendide

et bravo pour la qualité du papier utilisée

[luc Brunschwig]

Heu... bon, quitte à passer pour un méchant grognon... je suis un peu anéanti (ok, le mot est un peu fort, mais là, je n'en trouve pas d'autre) par la chronique de Jim. Sous ces dehors élogieux, elle me touche terriblement par l'idée que je sur-appuie certains éléments d'émotions... Il a peut-être raison, je ne sais pas, je ne suis pas le mieux placé pour le savoir... mais j'ai fait beaucoup relire à la fois le dessinateur, mon entourage, les gens de chez Futuro pour justement ne pas tomber dans ce travers ou du moins m'assurer que je n'y avais pas versé...
J'ai voulu faire une bd sensible sans tomber dans la sensiblerie. Je suis vraiment très touché par ce qu'à dit Jim...

[jahukhan]

Concernant les personnages dans le bar qui écoutent avec attention, j'avais aussi noté que ça me paraissait un poil "invraisemblable" ?
Cela dit je ne trouve pas qu'il s'agisse là d'un travers, au contraire ça fait partie du charme de l'album et j'ai bien accroché, la sauce prend bien.

[Coldo3895]

J'ai voulu faire une bd sensible sans tomber dans la sensiblerie. Je suis vraiment très touché par ce qu'à dit Jim...

Disons que c'est une critique "mesurée"... Et puis une critique, ça n'est jamais qu'un avis. Comme le disait l'Inspecteur Harry: "un avis, c'est comme un trou du cul, tout le monde en a un...".

D'ailleurs à titre personnel, j'ai trouvé que cet album tenait bien l'équilibre, frôlant parfois le gnangnan, mais sans jamais y tomber. Ca aurait été tellement plus facile de faire du larmoyant, eh bien là, non.

Au fait, j'achèterai bien entendu la deuxième partie. Il y a une date ?

[luc Brunschwig]

Pas de date pour l'instant en ce qui concerne le tome 2... c'est trop tôt et surtout, ce sont de très gros albums.

[pff_blutch]

Bah c'est qu'un avis d'une personne qui d'ailleurs est tres étonnante vu que dans sa chronique, d'un coté il casse un peu la bd sur son coté sentimentale et de l'autre il donne une tres bonne note ...

Luc regarde plutot l'avis des gens sur le coté de la chronique et le vote du top 5 du mois dernier et les notes des autres chroniqueurs, je crois que tu n'as aucun soucis à te faire au sujet de ta bd !! elle plait à tout le monde

Puis pour moi les sentiments et les émotions c'est ce qui fait la force de tes scénarios, moi je dis bravo aux bd qui reussissent sans faire dans le sensationnel et autre sujet facile qui plaisent aux plus grands nombres.

Luc as tu les chiffres ou des echos sur la bd en terme de vente etc ... est ce un gros carton ?

[marone222]

J'avais hésité à l'acheter, étant plus porté sur les polar/thriller du type MAkabi, Sourire du Clown voire même Mic Mac Adam, mais finalement j'ai cédé et c'est sans regret !
Le format (plus de 80 pages) a sans doute permis d'aborder le sujet en profondeur.
Quant aux personnages du bar, le coté invraisemblable ne m'a pas gêné ; au contraire je trouve que cet artifice a permis de donner du rythme, mais aussi au lecteur de mieux comprendre les états d'âme du père du héros.

[nexus06]

Bravo encore pour cet album qui est vraiment trés subtil et émouvant,et pour ceux qui ont vécu des situations similaires l'exactitude du propos prend aux tripes, et vous percute comme un uppercut chirurgicalement délivré ! l'immersion dans la lecture est totale! Encore bravo et merci...

[jimmypage]

Pour les scenes du bar, j'ai vu ça avant tout comme un procédé narratif permettant de mettre en place un point de départ pour tous les flash-backs. On peut trouver ça artificiel ou irréaliste, mais c'est un système souvent utilisé au cinéma ou en littérature sans que personne n'y trouve à redire. Et je n'ai vraiment pas ressenti une quelconque sensiblerie, consciente ou non.
Trés bon album pour ma part, en attendant le second, qui mettra cette fois en avant le point de vue du fils (cf: interview de L.B dans suprême dimension).

[pff_blutch]

Bon je l'ai relu, ce qui m'a réconforter dans mon sentiment que c'était une excellente bd pour ce qui est du comportement des gens dans le bar, les pleurnicheuries etc .. qui peuvent paraitre exagerées mais pour moi au contraire ça renforcent l'histoire et l'interet de l'album c'est comme dans un film d'action ou les scenes d'action sont exagerées on y remarque meme souvant des invraisemblances mais on les acceptes sans rechignés parce que sans ces exagerations on se ferai chier dans les films d'action

En relisant j'ai noté 2 trucs qui me chiffone si Luc peux m'apporter des explications ça serai sympa, d'abord en etant frontalier avec la belgique, l'évocation des prenoms julie et mélissa sur le tract dans le bar m'a "perturbé" me rappellant de suite l'affaire Dutroux et songeant aux malheurs des familles étant moi meme pere, de fille de surcroit, L'as tu fait expres, pour X raisons ?? ça n'aurait pas été plus simple de prendre d'autre prénom ??

2eme chose J'ai un probleme avec l'age de Laurent au debut de l'album Sidoine nous parle de l'année 1976 pour l'année de naissance de son fils ensuite planche 19 il nous dit qu'il a 24 ans donc par déduction au moment ou Sidoine dit ça l'action devrait se dérouler en 2000 MAIS planche 15 sur le papier qui sert de carte d'invitation il est indiqué la date du 5 septembre 2002 ce qui situe l'action en 2002 ce qui fait que Laurent n'aurait pas 24 ans mais 26 ans !! est ce une erreur Luc ?? ou est ce moi qui ai rien compris ??

A noter que j'ai beaucoup aimé l'effet de style avec le reflet de Sidoine dans le mirroir planche 17

Maintenant j'attends avec beaucoup d'impatience la suite pour voir ce que Luc va pourvoir nous raconter pendant plus de 80 pages (vu qu'on connait l'histoire du bébé) qu'elle va etre l'intrigue principale du tome 2 ... d'ailleurs peut tu nous dire ou tu en es au niveau scénario de ce tome 2 ?

Derniere chose au final j'ai quand meme une préférence pour le sourire du clown de par son intrigue et ses multiples interrogations qu'il pose, mais bien entendu les 2 albums sont a posseder dans toute bibliotheque qui se respecte

[Jim]

Luc, déjà merci d'avoir lu la chronique
J'ai vraiment aimé cet album, mais j'ai fait un blocage sur ce côté mélo. Peut-être n'aurai-je pas été si virulent si ça avait été un autre scénariste : j'apprécie particulièrement ton travail et tu fais partie de ces auteurs dont je lis quasi systématiquement les oeuvres. Peut-être aussi que ce sentiment sera moins fort lors d'une autre lecture...
Mais je dirais que dans l'ensemble de tes scénar, si je devais te faire un reproche, c'est que tu as tendence à trop vouloir forcer les sentiments. Dans d'autres conditions, ça passe mieux, mais ici, pour un récit plus intimiste, je trouve que ça sonne moins bien et que ça perd en crédibilité.

J'ai essayé d'en parlé un peu autour de moi et c'est un sentiment que je retrouve, même si ce n'est pas forcément ce qu'on retient le plus.

Ensuite, je dirais que si le récit devait continuer sur surprise sur sa lancée, je serais déçu. Mais je suis intimement persudé qu'il y aura des (bonnes) surprises.

[flocon]

Il est évident que la capacité à décevoir est liée au potentiel du livre et de l'auteur. Plus on apprécie, plus la barre est haute, plus on va être sensible au grain de sable, au petit travers. Il ne s'agit pas de focaliser exagérément dessus mais de ne pas le taire pour autant. En tout cas, c'est ce qu'on a choisi de faire ici.

[luc Brunschwig]

Attention, hein... je ne dis pas qu'il ne fallait pas le dire... je dis juste que ça m'a ébranlé.... Comment dire : quand un livre va sortir, on se fait un peu dans sa tête ses critiques idéales : la meilleure avec tout ce qu'on aimerait lire et qui nous dira que le livre est réussi et la pire, dans laquelle se trouve tout ce qu'on craint de voir au sujet de l'album... dans celle de Jim, il y avait un peu des deux... mais surtout, il y a l'idée que les sentiments passent un peu en force alors que j'espérais sincèrement avoir amené les émotions naturellement dans le mouvement de l'histoire sans trop en rajouter ou en faire.
C'est d'autant plus perturbant que j'ai d'un côté des gens très enthousiastes qui sont très sensibles à toute forme de sensiblerie et qui n'ont rien ressentis de tel et la critique de Jim qui met le doigt sur tout ce que j'espérais avoir gommé ou su éviter... voila;.. c'est juste très perturbant de ne pas trop savoir quoi penser alors qu'on pensait avoir réussi à être juste.

[larry underwood]

Je trouve l'album d'une justesse remarquable, aucune miévrerie ni sensiblerie mal placée. Dans la vie, les gens pleurent, ça arrive même tous les jours.

[Jim]

Disons que je ne m'identifie pas du tout à ces auditeurs du café : je ne me vois pas à ce point réceptif et touché par le discours d'un monsieur aux allures de SDF portant un enfant qui n'est pas le sien et ayant un comportement plutôt suspect.
Donc voir ces gens qui sont pendus à ses lèvres et qui sont à ce point impatient de connaître la fin de l'histoire, je trouve ça peu crédible et ça m'agace un peu.

Quand on regarde Les petits ruisseaux de Rabaté, je trouve que c'est un récit extrêmement attendrissant sans aucun effet superflu. Davodeau est fort aussi pour toucher son public de façon très naturelle.

Mais encore une fois, il ne faut pas se méprendre sur mon avis sur cet album que j ai trouvé très réussi malgré certains travers

[bzh]

Quand on regarde Les petits ruisseaux de Rabaté, je trouve que c'est un récit extrêmement attendrissant sans aucun effet superflu.

Comme quoi les gouts tout ça....

Moi c' est justement aux petit ruisseaux que j' aurai adressé tes reproches

[Pierre-Paul]

Mon avis sur l'album.
A milles lieues du "Sourire du Clown" et pourtant si proche... Deux histoires très différentes, dans un monde si semblable: celui des banlieues, des laissés-pour-compte, de la pauvreté et de l'exclusion. Le terreau de beaucoup d'histoires de Brunschwig, en quelques sortes.
Celle-ci tombe à pic dans le climat actuel en Belgique, et dans une certaine mesure en France: comment ne pas penser à ce qui ressemble déjà à un "Julie & Melissa Bis" à Liège, comment ne pas penser aux églises squattées par des sans papiers à Bruxelles et ailleurs en lisant "La Mémoire dans les Poches" ?
La construction du récit est plaisante: c'est une histoire racontée par Mr Létignal, homme d'âge mur qui n'a plus toute sa mémoire, et son auditoire est pendu à ses lèvres en demandant des précisions quand ce n'est pas clair. En racontant, Mr Létignal est pris de "flash" rapportant à sa propre enfance. Là, on est un peu déçu parce que on n'apprend pas grand chose sur ces flash backs, je suppose que ce sera plus clair dans le tome 2. Rien à redire sur le dessin de Le Roux, de même que sur les couleurs. Cote globale: 4/5.