Un peu comme crepp, le raccourci ne me plait pas.
Pourquoi? Parce qu'il sous-entend que TOUS les livres sont indépendants du support (j'entends par là pas lié à celui-ci) ou qu'ils sont tous pareil.
Mais ce n'est pas du tout le cas.
Pour en revenir à la question du topic, le second post y répond presque exhaustivement.
- Beaucoup l'ont dit ici aussi mais le prix est un argument fort. Un fichier à 10€, cela peut rebuter.
- On a parlé aussi de "confort", tout dépend ce qu'on y met derrière, en prenant des exemples concrets cela devrait être plus parlant : Quid des BD dont le format physique influe sur le ressenti, le plaisir ou la lecture? Je pense notamment aux leporello (leporelli au pluriel?) (comme récemment Le Courant d'art de Bezian) ou les titres concepts , ceux qui se répondent par symétrie (La vierge et la Putain de N. Juncker exemple récent) ou dans leur structure (Trillium de Lemire).
Sur un écran 7, 10 ou 11" même en WQHD ou 4K, on ne sera pas plus avancé.
De la même manière, la diagonale de l'écran est importante, s'il faut scroller pour lire une planche cela peut rebuter. Tu as d'ailleurs certaines techniques narratives qui jouent sur l'ensemble de la planche. Si toute la planche n'est pas affichée et que tu doives scroller puis revenir en haut, tu perds tout l'effet visé par l'auteur.
Le zoom arrière n'étant pas forcément une réponse puisqu'il risque d'altérer le confort de lecture (en rendant les polices et les cases plus petites et donc moins lisibles).
Dissocier fond et forme peut donc être totalement hors sujet quand l'auteur, le créateur a pensé son oeuvre comme un tout
Pour moi, il n'y a pas de bonne réponse ou plutôt il y en a autant que de format.
La BD numérique peut être adaptée aux format comics ou manga par exemple.
Pour le rythme de parution aussi : 2$ l'issue, parution mensuelle, c'est tentant pour un comics.
Pour ces deux genres, on sait aussi que l'édition (papier, reliure) ne est pas forcément de qualité élevée (et donc justifier le prix papier) tout comme le nombre de volumes par histoire/série complète peut aussi être un argument pour le dématérialisé.
À contrario, dans les formats FB, on peut aussi parler de tout ce qui peut faire partie de la narration mais qui tient au découpage, à la mise en page. Une double page qui claque à la gueule a-t-elle la même "force" quand tu dois cliquer/faire glisser 2 fois pour voir les 2 moitiés?
Et puis, mais c'est personnel, le livre (BD ou autre) j'y vois aussi un côté transmission/découverte moins flagrant voire absent dans le dématérialisé.
Quelqu'un qui vient chez moi va pouvoir regarder les étagères et feuilleter à sa guise.
Sur ma tablette, je peux ne pas avoir envie de la lui laisser entre les mains (si elle ne sert pas qu'à ça).
De la même manière, si je lui montre le répertoire/le compte en ligne, va-t-il être aussi curieux devant un titre de fichier que s'il voyait une couverture intrigante?
De plus, un livre, pour moi, ça se partage, ça se prête, ça se lit à plusieurs, ça se lit seul aussi et ça se relit.
Laisser une tablette à des personnes âgées qui y sont réfractaires ou des enfants (surtout les jeunes), je ne suis pas pour.
Enfin il ne faut pas oublier que si l'informatique est plus répandu chez soi, il l'est aussi au boulot. Passer 7, 8 ou 9h par jour devant un ou des écrans puis, en loisir, se remettre devant pour lire, bof...
Toutes ces questions m'amène donc à répondre que non la BD numérique ne va ni commencer ni finir, elle existe déjà et répond à certains usages et certains format, mais pas à tous. Malgré des avantages (espace occupé et facilité de transfert notamment) ni son prix, ni la technologie, ni ses contraintes ne lui permettent aujourd'hui de répondre à toutes les manières de lire.