La BD numérique, ça va commencer ou c'est fini ?

[Gurvan]

Message précédent :
Oui, tu as raison effectivement sur cet aspect "leasing" ou "location"...

C'est aussi pourquoi je plaide pour des formats ouverts et sans DRM même si ce dernier combat à sera dur à mener !

[Pouffy]

C'est bien pour cela qu'on parle de licence globale.

[Gurvan]

La licence globale, quelque part, c'est un impôt. Pour que cela marche, il faut l'imposer à tous... Or comment tu règle des cas tordus comme le mien ? Français, payant mes impôts en France, mais résident à l'étranger ? Je suis déjà obligé de passer par des VPN quand je veux voir des émissions de télé en Replay (Alors même que je paye une redevance télé française...) ! Pourquoi ? Parce que détectant une adresse IP étrangère, les télé françaises bloquent... Tu me diras que je ne perds pas grand chose, ok... Mais bon, c'est un tantinet gonflant quand même !

Alors à qui je règle ma licence globale ? A la France dont je suis résident fiscal ou à l'Allemagne où je réside ? A quels contenus puis-je accéder ?? Et ainsi de suite... Pas prêt de se régler cela...

Surtout que dans le même temps, certains ayant bien lus Proudhon, te vendent des abonnements pour accéder à des contenus dont tu n'es jamais réellement propriétaire... La propriété, c'est peut être le vol, mais je ne suis pas prêt à payer pour un bien immatériel que je ne posséderais pas "plus ou moins" physiquement (Sur un disque dur bien à moi et sa sauvegarde quelque part (Ceinture et bretelle...)).
Deezer et équivalent, très peu pour moi... Mais je suis certains que beaucoup d'industriels du numérique sont bien d'accord avec Proudhon !

Pas certain que ces derniers soient d'accord pour une licence globale qui remettrait leurs business plan en cause...

Bref, je ne crois pas à cette solution là... Mais je peux me tromper, sans doute !

[eBry]

Nos élites tentent de signer cette année un traité de libre échange entre les U.S., le Canada et l'Union Européenne. Ça ne m'enthousiasme guère mais ça règlerait tous tes soucis de redevances à terme...

[toine74]

Sony arrête la distribution des livres numériques et envoie ses clients chez kobo...

Est-ce un signe d'un embryon de consolidation/concentration pour le marché du livre numérique ?

[Gurvan]

Nos élites tentent de signer cette année un traité de libre échange entre les U.S., le Canada et l'Union Européenne. Ça ne m'enthousiasme guère mais ça règlerait tous tes soucis de redevances à terme...

Probablement pas car tu remarqueras que tous les services d'abonnement sont US... Pas certains qu'ils soient fana pour une licence globale, eux...

[dundee]

Je crois qu' on a enfin la réponse au titre du topic, ça ne va jamais commencer !

[eBry]

En dehors de la France et de la Belgique, la BD, ce sont des petits formats pas plus grands qu'une tablette, voire plus petits, souvent produits industriellement, alors pour eux le bel album à vendre, c'est très très très marginal...

[vark]

Alan Moore a semble-t-il de grands projets sur la question, et il prends le concept par le bon bout à mon avis puisqu'il envisage (si j'ai bien compris) de créer une application (et non un site unique) qui permettrait de lire les œuvres comme cela a été pensé par l'auteur, mais aussi qui proposerai des outils aux créateurs en herbes.

Il en parle ici http://electricomics.net/ (en anglais).

[Pouffy]

Je n'ai pu me rendre au festival d'angouleme durant 4 ans et la différence est flagrante. Il y a 5 ans, plein de jeunes auteurs avec des cartons au format A0 pour proposer leurs planches... cette année plus de cartons, ils avaient (presque) tous des tablettes ou smartphones.

[LittleCow]

C'est un peu normal, mais cela n'est à mon avis, pas complètement lié à la BD numérique.

De nombreux auteurs dessinent leurs BD sur PC, et pourtant les BD sont destinées à être des livres, avec toutes les particularités liées au support (double pages, format...). Le Roi des Ribaud par exemple, j'ai commencer à la lire en numérique et j'ai trouvé cela pénible, Ronan Touloat l'a réalisé en numérique et pourtant le meilleur rendu sera l'album.

Et puis, un tirage A0 ça doit avoir un cout et en plus c'est pas marrant à trimballer.


Ce qui manque à la BD en numérique, c'est une réalisation qui exploite les particularités du numérique. On a actuellement des BD a format numérique et non des BD numériques.
Pour le moment, je n'ai que 2 exemples, tous 2 de Boulet et les avantages du numérique sont exploités de façon différente :
http://www.bouletcorp.com/2015/01/16/le ... s-lourdes/
http://www.bouletcorp.com/2013/08/02/le-long-voyage/

[alacoume]

Ce qui manque, c'est le support pour lire les BDs numériques. Ma tablette, c'est fatiguant pour les yeux. J'ai plus de 40Go de BDs, que je ne lis pas car trop fatiguant pour les yeux. Avec un bel écran sans rétroprojection, ce serait différent.
Du coup, je reste au papier.

[Anianka]

je déterre un peu le sujet suite à cet article que j'ai lu :
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

du coup, le marché de la BD numérique risque de pas mal se développer.

[Pouffy]

Ce qui manque, c'est le support pour lire les BDs numériques. Ma tablette, c'est fatiguant pour les yeux. J'ai plus de 40Go de BDs, que je ne lis pas car trop fatiguant pour les yeux. Avec un bel écran sans rétroprojection, ce serait différent.
Du coup, je reste au papier.

J'en suis à 640 Go et je m'y mets progressivement sur un ordi portable. Je ne suis toujours pas passé à la tablette et pour le moment ça ne me convient pas technologiquement...

En fait j'attends quelque chose comme ça :

[TILLIERTON]

On touche là la limite... On est en train de fabriquer des générations de mal-voyants, je te dis pas ! Déjà, il y a beaucoup plus de myopes. Faut faire gaffe à fixer des écrans, c'est encore pire avec les portables (écrans trop petits). Médicalement, il n'y a pas de solution mise à part lutter contre la sécheresse oculaire induite par le manque de clignements.

[Rastein]

On touche là la limite... On est en train de fabriquer des générations de mal-voyants, je te dis pas ! Déjà, il y a beaucoup plus de myopes. Faut faire gaffe à fixer des écrans, c'est encore pire avec les portables (écrans trop petits). Médicalement, il n'y a pas de solution mise à part lutter contre la sécheresse oculaire induite par le manque de clignements.

100% d'accord, on est de plus en plus ravagé par les écrans et surtout dès le plus jeune âge. C'est malheureux et je plains la nouvelle génération qui sont carrément drogués au petit écran. Suffit de les voir à la sortie des écoles avec leurs tablettes.
Bon, pour les myopes suivant les cas, il existe toujours la chirurgie réfractive au LASIK mais il faut préparer son portefeuille ou alors rester avec ces bonnes vieilles lunettes ou lentilles de contact

[Monsieur Jean]

Ces deux dernières semaines j'étais en vacances. Je me suis abonné à Izneo et suis parti avec 50 BD pour tuer le temps dans les transports. Je dois avouer que pour lire Spirou ou XIII, c'est parfait. Par contre, pour les albums graphiques, par exemple Patagonie et Loup de pluie, la version électronique atteint sa limite. Je ne suis par ailleurs pas certain que j'acheterais ds versions numériques, à moins que le prix soit réellement intéressant.

Mais pour répondre à la question, quelque chose me dit que ce n'est qu'un début.

[TILLIERTON]

D'un point de vue esthétique pur, c'est très bien pour des séries de pur divertissement et sans prétention, ce qu'on traduirait en littérature par du" roman de gare". Pour les autres, c'est comme si on comparait la bouffe de MacDo avec la cuisine d'un grand chef.
Mais , je ne me fais pas d'illusion, l'économie numérique l'emportera dans un monde futur standardisé où prévaudra une culture de masse avec nivellement par le bas.

[Pouffy]

On touche là la limite... On est en train de fabriquer des générations de mal-voyants, je te dis pas ! Déjà, il y a beaucoup plus de myopes. Faut faire gaffe à fixer des écrans, c'est encore pire avec les portables (écrans trop petits). Médicalement, il n'y a pas de solution mise à part lutter contre la sécheresse oculaire induite par le manque de clignements.

C'est nettement mieux que ça a été depuis la fin des tube cathodique. Ensuite, pour lire une BD FB, un écran 14' me semble le minimum (la planche étant grosso modo coupée en 2.5).

[Pouffy]

D'un point de vue esthétique pur, c'est très bien pour des séries de pur divertissement et sans prétention, ce qu'on traduirait en littérature par du" roman de gare". Pour les autres, c'est comme si on comparait la bouffe de MacDo avec la cuisine d'un grand chef.
Mais , je ne me fais pas d'illusion, l'économie numérique l'emportera dans un monde futur standardisé où prévaudra une culture de masse avec nivellement par le bas.

Je ne partage pas cet avis mais bon...

Ce qui passe très bien à l'écran, c'est tout ce qui est indé... souvent du format A5 en noir et blanc ou bichromie.

Ce qui passe moyennement ce sont justement les séries de pur divertissement type Soleil ou Delcourt avec des mises en pages "exotiques".

Dernièrement, j'ai lu en numérique le chant des stryges, XIII et Orbital... et ça passe très bien.

[icecool]

L'éternel argument de la "fatigue des yeux", sur les magnifiques écrans actuels (ou l'on peut réduire/zoomer l'image et la planche, régler la luminosité et les options d'affichage à loisir, sans parler des capacités d'affichages graphiques d'une finesse exceptionnelle) ferait rigoler le premier ado venu.

Ce qui est plus certain (outre une réelle fatigue des yeux si on y passe... des heures, comme sur tout autre écran et même le livre !), c'est que pour que le numérique triomphe chez nous il faudra des annonces spectaculaires :
- une offre globalisée à prix très attractif ;
- une offre implémentée pour quelques mois/semaines dès l'achat du matériel technologique ;
- des événements médiatiques : le prochain Astérix UNIQUEMENT sur tablette pendant 1 mois !
etc. (sans parler de produits enrichis : interview auteurs, video making of, etc.)

Si les lecteurs francophones "traditionnels" ne sont - soi-disant - pas prêts à acheter une bd en version "livre de poche", alors en numérique, n'en parlons même pas...

A terme, toutefois, c'est le coût de l'opération fabrication/transport qui déterminera le choix du support et celui du client : un trajet direct entre auteur et lecteur semble assez simplement ou logiquement passer via le net, sans négliger le rôle du libraire/critique d'antan. Comme on l'observe néanmoins; c'est en étant "privé de..." ou "nostalgique de..." que les consommateurs (et collectionneurs !) retournent au lieu (cinéma, médiathèque, etc.) ou au support (vinyl, coffret jeu vidéo) en dépit de la hausse de la dématérialisation.