kiboko a écrit:Bon j'avoue j'ai pas tout lu, c'est long quand même
Je plaide coupable !
Elle prouve sans aucun doute que ton avis (chris24) est motivé par la peur, pas par la raison.
Bien sûr que j'ai peur du nucléaire. J'ai exactement la position de Gandalf criant : "Fuyez, pauvre fous !"
Perso celui qui n'en a pas peur je le considère comme un fou et un inconscient. C'est mon avis. Il vaut celui des autres.
Compte tenu du très faible nombre de centrales dans le monde (on est à quoi ? quelques centaines ? Allez merci Google : 442 !) et des deux accidents majeurs (je ne compte pas les mineurs car on s'en sortirai pas, récemment j'évoquais il y a peu l'incendie d'hydrogène du parc à gaz de la centrale de Belleville en avril, 2 heures d'incendie, 2 blessés, aucun écho, silence radio), le taux d'accidents est infinitésimalement plus important que celui d'être renversé dans la rue par une voiture, contrairement à ce qu'on a voulu me faire gober plus avant. Et on voudrait en rajouter 2000 ? Ça fait x 6 les risques... Par ailleurs les conditions climatiques devenant chaque année plus extrêmes il est évident qu'on va devoir faire face à des défis techniques pour les bâtis vieillissants. Les centrales sont-elles éprouvées pour des vents de 250 km/h ? 300 km/h ? Un jour ou l'autre on aura à faire face à une tempête de cette ampleur. Toutes les centrales en bord de mer sont-elles à l'abri de tout risque de tsunami (risques tectoniques accrus et de plus en plus fréquents) ? Est-ce qu'une vague de 15 m laisse toute centrale indemne ? Devant le recrudescence des actes terroristes qui renouvelle sans cesse leur technique, le coup de la roquette sur un camion de plutonium, Areva il l'a prévu ? Ils sont blindés les camions ? En cas d'accident entre 2 PL à 160 km/h dont l'un chargé de plutonium il se passe quoi ? C'est prévu, simulé ? Le chauffeur a un accident cardiaque pile sur un pont, il quitte la route, il se passe quoi ? Bref, simple calcul de probabilités et de prise en compte du changement climatique. Ça nous pètera à la gueule forcément un jour prochain.
Chris24 tes remarques sur la reforestation sont vraies, mais très naives: comment peux-tu penser une seconde qu'on va reforester massivement le monde? On est de plus en plus nombreux, les terres agricoles de plus en plus indispensables, le changement du climat va désertifier de larges zones supplémentaires, en inonder d'autres,...
Quand les brésiliens auront brûlé l'Amazonie pour y mettre du soja ou du bétail, tu crois vraiment qu'ils reviendront en arrière un jour? La France était autrefois un pays entièrement couvert de forêts, et vois ce qu'il en reste. Dans 20 ans on sera au moins 9 milliards sur cette terre, qu'il faudra nourrir: les forêts ne pèseront pas lourd en face de ça (là tu vas me ressortir tes bushmen, c'est rigolo ).
Je te l'accorde aussi : aucun risque que ça puisse se produise. Ça touche à l'assiette. Y'a pas plus fondamental. C'est no way direct. Clair et net direct. Et en 2ème ça touche au pognon, là encore c'est niet direct.
Comment faire alors ? Là c'est facile. Tu crées un effondrement économique mondial (c'est en cours, 1 point), ensuite tu crées un gouvernement mondial basé sur un nouveau système/paradigme (on a déjà l'Europe (font chier les anglais quand même...^^), la Chine avance ses billes partout, on est pas loin là non plus, 1/2 point, ) avec une pointe d'intelligence artificielle implantée (cf. entre autre entreprise transhumaniste, Tesla qui implante une puce dans le cerveau d'un cochon, cf. aussi l'expertise de Laurent Alexandre sur le sujet, 1 point) et connectée (5G c'est quasi prêt au niveau mondial, nickel, 1 point) qui nous ferait peut-être nous sentir des Terriens unifiés une bonne fois pour toutes (puisque nous n'en sommes pas capables seuls). Tu abandonnes la démocratie pour un régime semi-totalitaire au passage (c'est en cours aussi en France, hahaha ! 1 point), un mix entre le communisme et le capitalisme en prenant le meilleur sans le pire, et là tu peux prendre le problème à bras le corps et le résoudre en 20/30 ans sans avoir soit des mouvements sociaux sur les bras ou des lobbys qui te sapent toute tentative de faire avancer les choses d'un côté comme de l'autre et resté dans un statuquo qui nous mène dans le mur...
Allez soyons sérieux un peu. Dans la situation actuelle, je suis désolé d'avoir à le dire : mais on est foutus. Il est clair pour moi qu'on est trop bêtes pour nous sauver de nous-mêmes et qu'on y arrivera pas. Et on aura intérêt à prévoir un système de mise en veille automatique de nos centrales et viable pour juste ...quasi l'éternité parce que les survivants de l'holocauste climatique suivi d'une inévitable dernière et ultime 3ème guerre mondiale n'auront plus les connaissances pour cela. C'est important de penser aux quelques dizaines de milliers de survivants dans un dernier élan d'humanisme comme legs salutaire pour nos âmes, non ?
Joker sors de mon corps, 'tain !
Les terres agricoles pour notre propre culture c'est une minuscule partie des terres exploitées. Donc pas de souci, des terres arables pour notre propre consommation maraichage et céréalière (si on ne fait pas d'élevage) on a de quoi voir venir pour 20 milliards d'individus largement sans souci même avec un reboisement massif. L'équation ne fonctionne plus si on veut garder 70 % des terres pour l'élevage (pâturages + fourrage et céréales animalières).
Pour ce qui est des ENR, j'ai déjà dit ici que je pensais qu'elles parviendraient à terme à prendre le relais de presque toutes les autres énergies (combiné à de l'efficacité énergétique côté consommation). C'est surtout le solaire qui jouera un grand rôle.
C'est effectivement ce qui est déjà en route avec la RT2020. Le basculement est tard quand même. 20 ans plus tôt ça aurait été déjà plus confortable... Que de matière grise perdue à plancher ailleurs...
Pas sûr que les groenlandais apprécient ton idée (ils vivent très décemment d'ailleurs là-bas, et n'ont pas envie de devenir bushmen); de toute façon ça sert à quoi de faire des GW au Groenland? Tu les transportes comment en Europe ou aux US? Les pertes seraient colossales.
Comme je disais c'est une hypothèse pharaonique démesurée, tout comme l'était pour moi celle de construire 2000 centrales.
Mais si on devait déplacer 56.000 personnes pour résoudre un problème mondial, je pense que ça serait le cadet de nos soucis (les chinois ont bien déplacé 1 M de personnes pour leur barrage des 3 gorges).
Je suis jamais allé au Groenland mais vu la superficie et que c'est quasi désert (sans doute majoritairement habité sur les cotes comme d'hab, bim vérifié c'est le cas, merci google map), couvrir 10 % de la surface ne devrait absolument pas gêner les locaux là où c'est pas habité.
On a été capable de maitriser l'atome. Véhiculer l'électricité sur de très longue distance me semble un défi mineur à côté. C'est pas Tesla qui voulait envoyer de l'électricité par l'air ? Ça ou autre chose, on trouverait bien une solution.
D'autre part une éolienne même offshore ne tourne que 50% du temps, il faut donc en installer 2 fois plus en capacité pour rivaliser avec une centrale nucléaire. Sa durée de vie est de l'ordre de 20 ans. Et un parc éolien de 850 MW offshore ça coûte 5 milliards, soit 6M€ le MW environ (les éoliennes elles-mêmes représentent moins de la moitié de ce coût).
Les pales des éoliennes sont loin d'être aisément recyclables pour l'instant, en revanche le mât oui, ainsi que les terres rares dans la nacelle.
Il y aurait plein d'autres chose à dire, notamment en terme de sécurité: un parc éolien offshore peut être décimé en un instant par une violente tempête (et il faudra des mois pour le redémarrer). Le nucléaire est bien plus sûr en ce sens, le solaire aussi.
L'idée n'était pas de rentrer dans un débat de faisabilité. Je l'ai dit. Juste exposer une idée tout aussi démesurée et fantaisiste.
Vu que l'éolien coûte 8 fois moins que les 2000 centrales de Jancovici, même s'il faut en mettre 4 fois plus parce que intermittent, ça restait 2 fois moins cher... l'offshore est à mon avis trop coûteux et compliqué à installer. Mais n'allons pas plus loin dans la faisabilité sinon on va pas s'en sortir. La solution est très certainement un mix de tout ce qu'on sait faire. Et évidemment qu'il faut utiliser les centrales puisqu'elles sont là en attendant de les mettre out et de compenser par autre chose. Mais de dire que la solution c'est 2000 nouvelles centrales et que c'est la priorité et la réponse au problème, c'est à mon sens une erreur, c'est répondre à seulement 1/5ème du problème. Face à l'urgence globale du problème, il demeure. Pourtant c'est la seule conclusion de la conférence de Jancovici à tout son exposé et c'est bien ce que je lui reproche. Certes c'est son domaine l'énergie mais puisque le problème est global et qu'il présente assez longuement les autres sources de CO2 il aurait pu développer des solutions pour chaque domaine.
Moi j'en ai plein des solutions justement, mais pas mal ne vont pas plaire en gros parce qu'il faut taper à la fois sur les consommateurs, comme sur les fabricants et multi-nationales ! ^^ Une sorte de décroissance heureuse à la Pierre Rabhi :
- déjà longuement évoqué 10 pages en arrière, je la fais courte : abandon de l'élevage et reforestation massive. Filière économique bifurquée vers la viande de culture (prévue pour être plus rentable que l'élevage dans 15 ans, apport massif de fonds et de matière grise pour réduire ce délai à 5 ans)
- imposer aux fabricants une durée de vie des appareils de 20 ans au lieu de 5 par des composants de qualité et des montages faits pour durer avec une garantie de 10 ans minimum contre 2 aujourd'hui, un stock de pièces sur 20 ans (contre 7 à 10 dans le meilleur des cas aujourd'hui) et une construction favorisant à la base la réparation plutôt que le remplacement à neuf (développement de la filière de réparateurs en parallèle, création d'emplois)
- imposer un non renouvellement annuel des gammes mais tous les 5 ans. ex : 2020 sorti de l'iPhone 12. Puis 2025 l'iPhone 13. Avec une avancée majeure du coup, pas "je te rajoute un objectif par là, un bidule par-ci" qui ne sont que des avancées marketing pipotron. Adaptable pour tout objet. La paire de basket designée est produite pendant 5 ans etc. Ralentir la consommation boulimique. Une adaptation et renversement de la maxime de Balavoine en quelque sorte qui donnerait "remplacer l'envie par la nécessité". Et agenda synchrone mondial tous les 5 ans pour tous les fabricants. Casser la changite aigüe du changement pour le changement
- au passage introduire à l'école bien plus intensément les notions de Recyclage et de Civisme Ecologique (RCE, nouvelle matière, 4 heures/semaine) qu'elles ne sont abordées aujourd'hui, recycler, ne pas jeter, ne pas gâcher, ne pas polluer, comprendre et respecter l'écosystème, l'entretenir et l'enrichir au lieu de l'appauvrir, etc. Cela doit faire partie de l'éducation et à un niveau mondial là aussi (suffit de se rendre une fois au Vietnam par exemple pour mesurer la catastrophe des plastiques jetés partout, un cauchemar qu'on pourrait traiter à la racine par l'éducation pour les nouvelles générations, + messages gouvernemental à la TV et radio + amendes si flagrant délit de pollution)
- ça passe aussi par imposer une réduction du nombre de modèles et de marques par une collaboration internationale et partage des bénéfices quand il y a une économie d'échelle possible à faire. Par exemple dans l'automobile on remplace la compétition par la collaboration, pourquoi pas sur la même base du prorata actuel selon les parts de marché respectives. Le but : gagner sur l'effet de masse à la production : il est plus écologique d'avoir allez 20 modèles de véhicules à concevoir /produire que 200 différents partout dans le monde... (ne pas prendre au pied de la lettre les chiffres, comme d'hab hein, juste l'idée) Cela devrait aussi permettre logiquement une économie tout court car on produirait en quantité bien plus importante, donc économie d'échelle reportée sur le prix final. La compétition collaborative pourrait toujours être de mise pour concevoir le meilleur produit possible pour chaque gamme. Pour reprendre ma basket, Nike n'aurait plus droit à 100 modèles de baskets (on doit pas être loin) mais à 10 pour une durée de 5 ans. Produire moins, produire mieux. Le meilleur produit possible
- favoriser un max la production locale dans tous les domaines dès que possible pour raccourcir les chaines d'approvisionnement et de fabrication
- imposer un taux de recyclage maximal à tout appareil produit. Fini le PVC dont on sait pas quoi faire. Ou à défaut on développe les filières capables de le faire. Et c'est pas "on paye une taxe pour avoir le logo du recyclage qui va bien", on produit, on gère le démantèlement, et retour des matériaux en matières premières en vue d'un bénéfice énergétique/pollution/coût par rapport l'extraction de nouvelles matières premières. Si ce n'est pas le cas, le produit n'est pas approuvé et validé
- développer un max les alternatives naturelles dès que c'est possible (comme les peintures à la base d'algues pour ne citer qu'un exemple), chaque fois dans un bilan global à visée positive évidemment par rapport à une méthode de fabrication pétrochimique habituelle
- développer à mort le recyclage. Je trouve ça hallucinant par ex qu'on ne recycle pas l'aluminium au niveau individuel alors qu'on en consomme plein et que c'est une matière très polluantes à produire
- reconsigner à 100 % le verre avec abandon du plastique pour les bouteilles. Et recyclage fait par nettoyage (eau bouillante ? UV ? Les deux ? + autres ?) en tout cas pas de refonte du verre qui est trop énergivore et inutile
- remplacer autant que possible le parpaing par la paille qui a déjà fait ses preuves et normes DTU déjà obtenues (la cimenterie c'est 6 % des émissions de CO2), locale et très peu énergivore, avec des enduits terre (ou chaux-terre si on veut juste pour la façade la plus exposée aux pluies), des dalles chaux-chanvre pour les maisons individuelles ou autre alternative moins énergivore que le "traditionnel" 100 % béton
- végétaliser les toits (la tuile est un non sens : très énergivore à produire et accumulation de chaleur dont il va falloir s'isoler ensuite) avec récupération et usage des eaux de pluie pour tout bâtiment (100 % autonome en eau). En combinaison avec la RT2020 au niveau de l'autonomie énergétique individuelle
- détruire les habitats trop vétustes et ou vacants (cas de nombre de logements, 7,9 % en France, à Périgueux la préfecture de mon département c'est 13 % !) et réintroduire une multitude de petits parcs cassant l'inertie et l'accumulation de chaleur des villes tout en contribuant à l'absorption du CO2 ambiant et au bien être citadin. Adopter un % de surface de verdure / béton
- ou favoriser la destruction pour reconstruction RT2020 (bon pour le climat, l'économie et le logement)
- redévelopper le transport de marchandises par train pour réduire drastiquement le transport maritime (2 fois plus lent et 2 fois plus polluant) quand on ne peut pas les produire localement
- on favorise au maximum le développement local avec un bonus et un malus quand on importe. Sans interdire le libre échange on le limite et favorise la relocalisation et reproduction locale, on entretient un cercle vertueux
- stopper la consommation de fruits/légumes hors saison et importés (sauf ceux qu'on ne peut produire localement comme la banane de toute façon), avec un retour de la production locale
S'il y a d'autres idées n'hésitez pas... Faisons un brainstorming spécial BDGest !