Thierry_2 a écrit:Sur l'aspect éthique, je me demande à quoi ça sert de perpétuer des schémas pareils en 2023, alors que la lutte pour les droits des femmes est plus que jamais nécessaire. Se mettre volontairement du mauvais côté de l'histoire, sous prétexte que c'est pour rire, du fantasme à deux balles et que, finalement, c'est que de la BD, cela me semble tellement facile et irresponsable.
Justto a écrit:stephane_ a écrit:Comme le rappelle Marinacamille, il s'agit d'une lutte sociétale, dans laquelle il convient de bien choisir ses batailles.
A l'échelle du petit monde de la BD, on n'a donc rien trouvé de mieux que Bastien Vivès pour dénoncer la "culture du viol" et toutes autres joyeusetés masculinistes et pedopornographiques. Ce qui est handicapant pour cette bataille, c'est que tout le monde n'est pas d'accord sur la gravité et la porté des faits reprochés. Ce sur quoi tout le monde s'écharpe ici et ailleurs. Il y a en effet plusieurs lectures possibles d'une même réalité (sauf pour les radicaux, mais qui de fait ne sont guère crédibles).
Le truc, c'est qu'à l'échelle de la société, en comparaison avec les vraies fripouilles qui ont fait de vraies saloperies, c'est un peu faiblard je trouve. Un Harvey Weinstein ou un DSK étaient quand même bien plus rassembleurs et fédérateurs dans la lutte contre les violences faites aux femmes, de même qu'aujourd'hui il ne se trouve plus personne pour défendre Matzneff. Là on a connu je pense de belles avancées. C'étaient d'excellents clients pour le #metoo. Un bon ras de marée, des articles partout, et tout le monde est content.
Alors qu'avec Vivès, c'est un peu foireux. Le lascar ne fait pas l'unanimité contre lui, ça la fout mal ! On sent qu'il n'est pas le gros poisson que certains auraient aimé, alors ceux-là forcent un peu le trait, on les comprend. Je continue à penser qu'il paye tout ça trop cher.
jfmal a écrit::ok:
Je partage totalement ce ressenti.
Tu penses la même chose sur la liberté d'expression raciste ou homophobe ? et pour tous les citoyens ou juste pour les artistes ?euh... si vous le dites a écrit:Thierry_2 a écrit:Sur l'aspect éthique, je me demande à quoi ça sert de perpétuer des schémas pareils en 2023, alors que la lutte pour les droits des femmes est plus que jamais nécessaire. Se mettre volontairement du mauvais côté de l'histoire, sous prétexte que c'est pour rire, du fantasme à deux balles et que, finalement, c'est que de la BD, cela me semble tellement facile et irresponsable.
J'ai l'impression que certains découvrent que des artistes talentueux peuvent aussi être de parfaits beaufs aux idées moisies.
Pour continuer comme tout à l'heure sur un mode un peu provocateur je dirais que dans un monde idéal, c'est Emma qui aurait du talent et pas Vivès. Mais bon, comme tout le monde le sait, on vit dans un monde de merde.
Ceci dit, quel que soit le monde dans lequel on vit, il me semble important qu'au sein de la liberté d'expression dont jouit un artiste figure aussi la liberté d'être irresponsable. Comme il est important que ça suscite le débat, mais un débat sur ce que véhicule son oeuvre et pas sur la liberté ou pas qu'il a de la produire.
En matière de liberté d'expression, j'ai du mal à considérer que la fin puisse justifier les moyens, même quand la fin est placée en 2023 du bon côté de l'histoire.
euh... si vous le dites a écrit:dans un monde idéal, c'est Emma qui aurait du talent et pas Vivès. Mais bon, comme tout le monde le sait, on vit dans un monde de merde.
stephane_ a écrit:euh... si vous le dites a écrit:dans un monde idéal, c'est Emma qui aurait du talent et pas Vivès. Mais bon, comme tout le monde le sait, on vit dans un monde de merde.
Malgré la sériosité de la question débattue, je trouve cette phrase là toute seule extrêmement drôle !
fanche a écrit:le débat porte sur quoi en fait?
suzix@BDP a écrit:Quand la justice sera rendue (question combien de temps cela va prendre?), il y verra plus clair et ses éditeurs aussi. La suite dépendra de la haine qu'il a pu générer envers certain.e.s jusqu'auboutistes et des éventuels autres polémiques qui surgiront. Une actualité récente en chasse une plus ancienne. C'est valable pour les média et pour les gens.
Olaf Le Bou a écrit:fanche a écrit:le débat porte sur quoi en fait?
sur l'injustice frappant ce bas monde et les moyens d'y remédier.
fanche a écrit:Olaf Le Bou a écrit:fanche a écrit:le débat porte sur quoi en fait?
sur l'injustice frappant ce bas monde et les moyens d'y remédier.
On est pas dans la merde
LeJoker a écrit:suzix@BDP a écrit:Quand la justice sera rendue (question combien de temps cela va prendre?), il y verra plus clair et ses éditeurs aussi. La suite dépendra de la haine qu'il a pu générer envers certain.e.s jusqu'auboutistes et des éventuels autres polémiques qui surgiront. Une actualité récente en chasse une plus ancienne. C'est valable pour les média et pour les gens.
Tu es très naïf ma p'tite Suzie.
Quoi qu'il fasse, quoi qu'il se passe, il perd.
Pire, il perd sans avoir de moyens pour se faire dédommager du préjudice réel.
La Justice ? Dans son état de décomposition et de défaillance actuel, il peut bien en avoir pour 10 ans.
Et la Justice réclamant des preuves pour évaluer le préjudice (c'est bien normal, mais ça ne changerait rien, puisque la Justice française est pingre), que pourra-t-il bien présenter en guise de preuves pour toutes les fois où des agents économiques (éditeurs) se censureront en refusant de lui accorder des contrats afin de fuir la réputation qu'on lui a collée sur le dos et éviter ainsi par cette auto-censure préventive le "bad buzz" ?
Sa seule porte de sortie, c'est de pouvoir compter sur de généreux mécènes afin de le mettre à l'abri et contrer tous ceux qui se délectent et participent de cette mise à mort sans avoir l'air d'y toucher.
Il aurait été tellement plus clean de porter l'affaire en justice. Mais non, par pulsion sinistre, plus kiffant de procéder à la mise à mort.
D'ailleurs, ce cas devrait inspirer une vraie réflexion juridique: si tout le monde doit pouvoir accéder à la justice, la justice doit-elle être rendue quand elle devient l'instrument de ceux qui au préalable n'ont pas hésité à s'affranchir du droit quand cela les arrangeait ? Là, on est face à un cas où la Justice en restant aveugles sur le processus qui a amené à sa mise en marche devient l'accessoire d'un délit. Cela pourrait être ainsi une lecture originale mais pertinente du concept déjà existant d'abus de droit à agir .
Olaf Le Bou a écrit:fanche a écrit:Olaf Le Bou a écrit:fanche a écrit:le débat porte sur quoi en fait?
sur l'injustice frappant ce bas monde et les moyens d'y remédier.
On est pas dans la merde
L'éternel débat entre ceux qui voient la paille dans l'oeil du voisin et ceux qui se focalisent sur la poutre dans le slip du viriliste. ou l'inverse, les témoignages divergent.
fanche a écrit:Olaf Le Bou a écrit:
L'éternel débat entre ceux qui voient la paille dans l'oeil du voisin et ceux qui se focalisent sur la poutre dans le slip du viriliste. ou l'inverse, les témoignages divergent.
Je pensais que pour le slip du viriliste y'avait une paille
tzynn a écrit:fanche a écrit:Olaf Le Bou a écrit:
L'éternel débat entre ceux qui voient la paille dans l'oeil du voisin et ceux qui se focalisent sur la poutre dans le slip du viriliste. ou l'inverse, les témoignages divergent.
Je pensais que pour le slip du viriliste y'avait une paille
Quand Olaf écrit l’inverse, il veut dire la paille dans la poutre et l’œil dans le slip…
LeJoker a écrit:suzix@BDP a écrit:Quand la justice sera rendue (question combien de temps cela va prendre?), il y verra plus clair et ses éditeurs aussi. La suite dépendra de la haine qu'il a pu générer envers certain.e.s jusqu'auboutistes et des éventuels autres polémiques qui surgiront. Une actualité récente en chasse une plus ancienne. C'est valable pour les média et pour les gens.
Tu es très naïf ma p'tite Suzie.
Quoi qu'il fasse, quoi qu'il se passe, il perd.
Pire, il perd sans avoir de moyens pour se faire dédommager du préjudice réel.
La Justice ? Dans son état de décomposition et de défaillance actuel, il peut bien en avoir pour 10 ans.
Et la Justice réclamant des preuves pour évaluer le préjudice (c'est bien normal, mais ça ne changerait rien, puisque la Justice française est pingre), que pourra-t-il bien présenter en guise de preuves pour toutes les fois où des agents économiques (éditeurs) se censureront en refusant de lui accorder des contrats afin de fuir la réputation qu'on lui a collée sur le dos et éviter ainsi par cette auto-censure préventive le "bad buzz" ?
Sa seule porte de sortie, c'est de pouvoir compter sur de généreux mécènes afin de le mettre à l'abri et contrer tous ceux qui se délectent et participent de cette mise à mort sans avoir l'air d'y toucher.
Il aurait été tellement plus clean de porter l'affaire en justice. Mais non, par pulsion sinistre, plus kiffant de procéder à la mise à mort.
D'ailleurs, ce cas devrait inspirer une vraie réflexion juridique: si tout le monde doit pouvoir accéder à la justice, la justice doit-elle être rendue quand elle devient l'instrument de ceux qui au préalable n'ont pas hésité à s'affranchir du droit quand cela les arrangeait ? Là, on est face à un cas où la Justice en restant aveugles sur le processus qui a amené à sa mise en marche devient l'accessoire d'un délit. Cela pourrait être ainsi une lecture originale mais pertinente du concept déjà existant d'abus de droit à agir .
marinacamille a écrit:Tu penses la même chose sur la liberté d'expression raciste ou homophobe ? et pour tous les citoyens ou juste pour les artistes ?euh... si vous le dites a écrit:Thierry_2 a écrit:Sur l'aspect éthique, je me demande à quoi ça sert de perpétuer des schémas pareils en 2023, alors que la lutte pour les droits des femmes est plus que jamais nécessaire. Se mettre volontairement du mauvais côté de l'histoire, sous prétexte que c'est pour rire, du fantasme à deux balles et que, finalement, c'est que de la BD, cela me semble tellement facile et irresponsable.
J'ai l'impression que certains découvrent que des artistes talentueux peuvent aussi être de parfaits beaufs aux idées moisies.
Pour continuer comme tout à l'heure sur un mode un peu provocateur je dirais que dans un monde idéal, c'est Emma qui aurait du talent et pas Vivès. Mais bon, comme tout le monde le sait, on vit dans un monde de merde.
Ceci dit, quel que soit le monde dans lequel on vit, il me semble important qu'au sein de la liberté d'expression dont jouit un artiste figure aussi la liberté d'être irresponsable. Comme il est important que ça suscite le débat, mais un débat sur ce que véhicule son oeuvre et pas sur la liberté ou pas qu'il a de la produire.
En matière de liberté d'expression, j'ai du mal à considérer que la fin puisse justifier les moyens, même quand la fin est placée en 2023 du bon côté de l'histoire.
Retourner vers Généralités sur la Bande Dessinée
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités