stephane_ a écrit:Pour moi, on ne peut pas mettre dans le même panier des œuvres libertaires et des dessins de presse ou spectacles politiques qui incitent à la haine raciale.
Tu parles de Dieudonné, nommons-le.
Toi, tu juges ce spectacle comme "politique" et comme "incitant à la haine raciale", alors que pour "l'artiste", ce n'est qu'un one man-show. Une suite de sketchs dans lequel l'artiste interprête des personnages.
Dieudonné répond que ses sketchs, s'ils sont volontairement transgressifs, sont avant tout une grosse farce et qu'il faut les prendre pour ce qu'ils sont : de l'humour potache au 1.000ème degré, subversif et volontairement politiquement incorrect.
Dieudonné a donc exactement la même vision de sa production artistique, que Vivès a de la sienne.
La différence, encore une fois, c'est que la société tolère des artistes une liberté sur la pédopornographie, ce qu'elle refuse catégoriquement sur le racisme et l'antisémitisme.
stephane_ a écrit:Faut-il interdire Tintin au Congo parce que certains se sentent blessés par son existence ? (Car des mouvements existent dans ce sens, ils n'ont pas eu la même aura que le mouvement actuel). C'est un peu ce qui me fait peur dans tout cela. J'estime être progressiste, mais si on exclu le savoir, la contextualisation, en privilégiant le "ressenti" de chacun, n'arrive-t-on pas aux dérives que Marone annonce ?
Si je comprends ta question, il n'y a aucun rapport entre Tintin au Congo et la Décharge Mentale.
Tintin au Congo, déjà, est une œuvre du passé qu'il faut, comme tu le dis, remettre dans son contexte.
Est-ce une oeuvre raciste et colonialiste ? Certainement, mais parce qu'à l'époque, la société l'était. Les africains étaient considérés comme une "race inférieure".
On retrouve les mêmes propos dans Jules Vernes par exemple.
Censurer, ou modifier le texte et/ou l'image serait refuser et camoufler une réalité historique : le racisme de cette époque.
Pour la Décharge Mentale, c'est une œuvre actuelle.
Accepterait-on, aujourd'hui, de publier une bande-dessinée ouvertement raciste ? Non.
La question se pose donc sur la légitimité de publication d'une œuvre pédopornographique.
marinacamille a écrit:Je voudrais juste répondre sur un "détail" d'abord. Les oeuvres de Vivès mise en cuase ici ne sont pas "libertaire", sauf si on met la pédophilie et le viol dans la sexualité. Il y a un exemple (drôle pour le coup, humour noir) qui illustre bien cela. Parler de sexualité pendant un débat sur le viol, la pédophilie ou le sexisme, c'est comme dire que se prendre un coup de pelle dans la gueule serait du jardinage.
J'ai exactement le même problème.
Parler de liberté d'expression, de liberté créative lorsqu'on parle de pédopornographie, çà m'écorche les yeux.
Et accuser dans le même ceux qui veulent interdire la pédopornographie de liberticides, c'est très malsain.