FRED B. a écrit:yannzeman a écrit:FRED B. a écrit:
Pour info il n'y aura jamais d'intégrales JOUR J, juste des "Editions spéciales" pour regrouper certaines histoires parues en plusieurs tomes ou partageant le même postulat de départ.
Je rebondis sur votre affirmation, avec un peu de retard.
Comment savoir qu'il n'y aura jamais d'intégrale ?
Un auteur peut-il imposer à l'éditeur son refus d'une intégrale ?
Sur "jour J", je peux comprendre l'intérêt de regrouper les histoires ayant un lien évident entre elles, mais l'intérêt des intégrales, c'est un prix moins élevé par album et des dossiers sur la genèse des albums.
Pour info je suis un des auteurs et l'éditeur de ce titre, donc je peux m'opposer et/ou être en accord parfait avec moi-même sur certains sujets, notamment JOUR J.
Il n'y aura jamais d'intégrale car j'en ai vraiment marre de brader le travail de "mes" auteurs au travers d'albums moins chers. En gros chaque intégrale génère proportionnellement moins d'argent pour les auteurs, qui sont déjà souvent à la peine côté droits d'auteur. Par exemple une intégrale regroupant quatre albums génèrera moins d'argent que quatre albums vendus séparément, vu qu'elle est vendue pour l'équivalent du prix de trois albums. J'ai eu le tort d'accepter ce principe d'intégrales sur L'HISTOIRE SECRETE, je ne ferai pas la même erreur sur JOUR J.
Je rajouterai que les acheteurs uniquement intéressés par les intégrales m'énervent car il ne soutiennent absolument pas la création de séries en ce sens qu'ils ne sont jamais là au début, jamais là en cours de route, jamais là sauf pour acheter à bas prix le travail des auteurs une fois que la messe est dite, qu'elle ait été bonne ou mauvaise. De plus je trouve que les intégrales trahissent au passage les lecteurs fidèles car, en plus de proposer des albums à bas prix, ils proposent parfois des suppléments type cahiers graphiques (réalisés très souvent gratuitement par les auteurs, ou alors avec de tous petits budgets). Je me mets à leur place, pour eux la "trahison" est double.
On me précise dans l'oreillette que le marché des intégrales est un marché distinct qui vient se rajouter à celui des acheteurs d'albums "normaux", je comprends mais je n'approuve pas.
Le seul cas pour lequel je suis prêt à accepter sans réserve l'idée d'une intégrale, c'est lorsqu'une série est finie depuis longtemps et que certains de ses tomes, épuisés, ne seront pas réimprimés pour cause de demande insuffisante... ou alors lorsqu'un auteur est OK sur le principe d'éditer des intégrales alors que sa série est en cours. Dans ces cas-là, je m'inclinerai toujours devant la volonté de l'auteur.
Merci pour cette réponse claire et développée.
Quand je parlais d'éditeur, je voulais parler de la maison d'édition (Delcourt, en l’occurrence), pardon.
Quant aux intégrales, celles que j'achète sont des intégrales des (très) vieilles séries (Valhardi, Gil Jourdan, Bob Morane, etc...) dont généralement les albums à l'unité sont introuvables en librairie.
Effectivement, je préfère acheter les albums à l'unité, pour les séries actuelles.
Et je suis d'accord avec vous, proposer des intégrales de séries à peine achevées (voire en cours de publication), c'est étrange et pénalisant pour les auteurs, puisque moins rémunérateur.
Mais avec l'avalanche de nouveautés qui paraissent chaque mois, j'ai l'impression que les libraires ne peuvent pas tout stocker (problème de place et financier), et donc des albums deviennent assez vite introuvables.
Tenez, cet album est de 2017 :
il n'est pas vieux, mais pourtant, introuvable chez mon libraire (Tribulles, à Mulhouse) depuis des mois.
Si ça se trouve, je peux passer commande et mon libraire me l'obtiendra dans quelques jours/semaines/mois.
En tout cas, il n'est plus dans les bacs.
La parution d'intégrales est alors une solution, en plus de la valeur ajoutée des dossiers qu'elles contiennent. C'est une "ressortie", qui peut émerger des rayons, être mise en avant par le libraire comme une nouveauté, alors que la réédition des albums se fera en "catimini".
Mais enfin, je m'étonnais surtout du fait d'affirmer, de but en blanc, qu'il n'y aura JAMAIS d'intégrale.
Alors que dans 30 ou 40 ans, rien ne s'opposerait à ce que ces "jour j" sortent en intégrales, finalement.
C'est le JAMAIS qui m'interpelait ; vous auriez peut-être du dire qu'il n'y aura pas d'intégrale de prévu (sous-entendu avant longtemps, car il ne faut jamais dire fontaine je ne boirais pas de ton eau).
Bon enfin, c'est de la pinaille, pour le plaisir de discuter, hein !