nexus4 a écrit:Qui aurait pensé que je prendrais un jour la défense de Sfar.
Vous êtes sur de prendre tout ca pour ce que c'est ? Une petite récréation sur un coin de table, à la rigolade.. C'est juste la version Instragram du dessin sur la nappe. Pas de quoi en faire un plat ni tirer des conclusions sur l'avenir artistique de l'auteur.
Bon, si ca sort chez Tashen, en grand format à 280€, je vous rejoindrais, mais là c'est une juste une page détente sur le site de France Inter.
Sur Instagram ou sur Twitter je pense que tout le monde s'en serait battu les c******* avec une spatule. On n'aurait même pas eu la cruauté d'aller comparer avec ce que publie, au hasard (
), Boulet sur Twitter, genre,
quand il fait des crobards quand le train parce que sinon il s'ennuie.
Qu'est-ce qui fait réagir ?
Primo, c'est vraiment très, très, très moche. Pendant des années, on a défendu Sfar et les autres adeptes du "dessin libre" contre les réactions de ceux qui disaient que ces gens-là ne savaient pas dessiner. Et on disait : mais si, justement, pour en arriver à ce degré de relâchement dans le dessin il faut super bien maîtriser les structures sous-jacentes, etc. etc. etc.. Là, Sfar semble s'ingénier à justifier le discours de ses détracteurs historiques. Mes élèves de 6e feraient mieux que ça. En fait, je crois que même moi, je pourrais faire mieux que ça, et pourtant je suis le plus mauvais dessinateur que je connaisse.
Deuxio, non, ce n'est pas Instagram, c'est France Inter. Ce qui révèle deux choses. D'une part, comme le dit Thyuig, l'attitude de l'auteur qui pense que la moindre crotte qu'il pond sur une serviette mérite d'être vue, ou pour le dire autrement, d'être exposée (ce n'est certes pas dans une galerie, mais qui dit publication, quelle que soit sa forme, dit exposition). D'autre part, là, je suis dans le domaine de la pure supposition, mais je doute que France Inter fasse une page spéciale pour publier ça systématiquement rien que pour les beaux yeux de son chroniqueur. Il ne me semble pas invraisemblable qu'il y ait un contrat derrière ça. Et des sous. (Des sous du service public, donc, rappelons-le incidemment.) Au grand minimum, en admettant que tout ça soit du pur bénévolat, on peut dire que France Inter publie ça parce que les responsables du bouzin pensent que ça va générer du "clic".
Autrement dit, le public ne suit plus (c'est-à-dire, la partie du public qui suivait jusque-là, donc déjà pas exactement le "gros" du lectorat BD), mais c'est pas grave, on va bien trouver un moyen de continuer à lui faire financer les caprices de la diva par d'autres moyens, parce que désormais le nom de Sfar est connu, donc
bankable, et que des institutions comme Inter, Libé et autres sont là pour s'empresser, avec dix ans de retard, de sauter dans le train en marche, même si celui-ci donne tous les signes de foncer vers un canyon.
Il me semble d'ailleurs que c'est une définition possible de l'académisme.....
Alors certes, en soi, c'est un micro-évènement qui ne suffit peut-être pas à "tirer des conclusions sur l'avenir artistique de l'auteur", mais mis en regard de la situation de Sfar depuis quelques années, c'est encore une goutte d'eau de plus dans un vase qui commence un peu à sentir le croupi.