Pas mal de lectures ces trois dernières semaines !
Américain, marin, déserteur, bagarreur, ne laissant pas insensible la gente féminine, Rosso Stenton est un sacré personnage comme Micheluzzi sait les créer. Des aventures dans la Chine d'avant la 2nde Guerre Mondiale, donc très instructif sur l'époque. Et toujours ces petits échanges entre le narrateur et le héros, très amusant !
Le dessin est juste magnifique ! Classieux, un magnifique encrage, et le travail des éditions Mosquito sur la qualité de papier et d'impression permettent de restituer beaucoup de nuances de l'encrage. Bref, à lire et à admirer.
Un petit bémol sur La Longue Nuit, dont l'histoire est plus faible que les autres.
Clarence "Babel" Man est également un personnage très charismatique. Aviateur, coureur de jupons (lui aussi !), Micheluzzi nous décrit l'Amérique des années 20. Pas celle des grandes villes, mais plutôt de bleds paumés dans l'Iowa. Les scènes aéronautiques sont magistrales.
Voilà, j'ai lu la plupart des ré-éditions des oeuvres de Micheluzzi par Mosquito (et j'attends les suivantes
) et je suis bluffé par la qualité de la narration. Et surtout, on sent qu'il aimait ses personnages, qu'il prenait un plaisir fou à les mettre en scène.
Enorme ! Au sens propre comme au figuré
Un pavé de 800 pages qui se boit comme du petit lait. Une succession d'histoires courtes (entre 6 et 10 pages) autour des 5 frères et soeurs de la famille Centobucchi: un prêtre, un flic, un mafieux, une actrice, une femme mariée le jour et tueuse à gage la nuit.
Certains passages sont burlesques (les déformations des visages, l'exagération des réactions, etc), d'autres purement violents voire amoraux, et certains passages sont même tristes et glauques (je pense notamment à la déchéance de l'actrice).
Les dernières histoires sont moins prenantes, car centrées uniquement sur le prêtre, les autres n'apparaissant plus. Même si c'est toujours bien écrit et réalisé, c'est moins prenant car le sel de la série est justement dans les relations pour le moins compliquées entre la fratrie.
L'autre intérêt est la façon dont est dépeinte l'Amérique des années 30, une vraie immersion dans l'époque.
Bref, c'est moins choquant que Torpedo mais j'y ai trouvé plus d'unité et aimé l'évolution des relations des protagonistes.
Et pour finir, un peu de légèreté avec:
Des tromblons, des enclumes, des inventions loufoques, des anachronismes, bref du Léonard pur jus. Toujours un paisir immense que de me replonger régulièrement dans un album de Léonard !