de zanzibar » 18/12/2006 11:06
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Une association entre deux artistes n’est pas forcément payante.
On a l’exemple avec ce titre : Icare.
Jiro Taniguchi qui met en scène,et crayonne le récit de Moebius.
Nous avons donc affaire à une commande, c’est là que l’on va s’apercevoir du réel talent de Jiro Taniguchi.
Parce qu’un projet qui vous tient à cœur c’est ( plutot !) facile. Préparer une œuvre écrite par un autre, dans un tout cloisonné , se mettre sous pression pour tirer le récit et le dessin vers une œuvre aboutie et complète.
Voilà qui relève de la gageure ! !
Et force est de constater la réussite à la fois précise et claire des planches de Jiro Taniguchi. Avec moult superbes pages, et doubles pages, le mangaka tient haut la main son pari graphique, il faut dire que le format y est pour beaucoup.
Par contre qu’est devenu le récit, franchement au bout de la lecture, on se le demande. D’ailleurs ou commence-t-il ? Lors de la naissance d’Icare ?20 ans plus tard lorsqu’il est un jeune adulte et qu ‘il exprime sa sexualité, et la seule émotion du récit : « l’amour ».
C’est tout de meme un peu court pour créer un récit interessant dans sa conception.
Icare : c’est l’histoire d’un garçon qui a cette capacité unique : « celle de voler sans ailes ». Enfermé dans un entrepot ( entendez une cage à oiseau !), il s’échappera pour voler de ses propres ailes. ( c’est le cas de le dire !).
Ce qu’il y a d’interessant à première vu c’est qu’il ne soit pas un ange puisqu’il tombe amoureux d’une scientifique…( L’ange étant un monstre asexué, une anomalie de la nature archi-parfaite donc divine !)
Au final, ce n’est pas tant la frustration car des œuvres qui se finissent sur l’amour, il y en a des tonnes. Mais plutot une totale absence d’humour, un traitement poussif et balourd avec des sauts dans le futur terriblement brutaux pour le lecteur , un manque cruel de cohésion littéraire, et une étonnante absence de consistance des personnages, bref une quete de soi sexuelle qui peine à nous faire monter au septieme ciel.
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Mieux vaut être un crétin qui baise qu'un génie qui se masturbe.--Jean Yanne