de zanzibar » 01/02/2007 18:02
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NonNonbâ
De Shigeru Mizuki
Un lourd pavé de 29 € qui fait réellement peur. Un titre passé totalement inaperçu à mes yeux lors de sa sortie.( Quel grand tort !) Il fut pourtant primé par le Jury D’Angoulème 2007. Certains vont meme jusqu’à dire que nous avons affaire au Miyazaki du manga. La prière est une activité qui ne mange pas de pain, espérons de tout notre « cœur » que ce ne soit pas le cas. En d’autres termes prions pour que l’auteur n’entre pas dans des pacifisme absolus, et dans des délires de persécution de mère nature. En somme la lecture s’annonce sous les meilleures hospices.
( Zanzibar en proie en une grande superstition !)
Heureusement et rapidement l’auteur esquive l’écueil des grands moralistes à la Miyazaki et nous offre une œuvre fine, doué, tactile. Alors quels personnages principaux allons-nous rencontrer.
Tout d’abord, il y a NonNonbâ qui a une existence très pauvre, voire quasi misérable, rythmée par les saisons, et par la prière. Puis Shigéru, un enfant qui joue à la guerre avec les enfants du quartier d’en face, et s’enfuyant dans l’ imagination, et les récits de cette mémé. Son passe temps favori c’est de créer des Bandes dessinées. Il fera d’ailleurs preuve, sur la fin, d’une grande maturité sur la question de la hiérarchie. Et aussi le grand père de Shigeru un vieil homme sermonneur. Le père de notre jeune héros employé, au début, dans une banque, sera licencié et travaillera par la suite en pointillé. Son reve devenir un scénariste de film des années 20. La mère de Shigeru rabache son bon sens d’une voix monocorde. Une cousine plus proche d’un amère souvenir de la vie que la vie elle-meme. Sans oublier l’avenir sordide que l’on réserve à cette jeune fillette Miwa.
Le récit est, quand à lui, coupé en deux parties distinctes, et dans ces morceaux d’environ 200 pages on suit les tranches de vie d’une manières saccadés mais loin d’etre éparses. La précision de l’environnement Japonais permet au lecteur de facilement se situer et de frissonner ( je dis frissonner, très souvent ils sont plus proche de la farce que de la crainte !)lors de l’apparition des Yokai. Dans la première partie, on découvre la vie que mène NonNonbâ, mais un beau jour de printemps son mari meurt. En peu de temps elle sera recueilli par les parents de Shigeru comme femme de ménage. Mais cette mémé n’est pas comme les autres car elle n’a pas son pareil pour raconter les histoires d’ames errantes. C’est aussi ce qui la distingue des autres pour notre jeune héros. Dès le départ cette mamie, à l’esprit facétieux et farceur, dit ceci : « Ce n’est pas parce que l’on ne les perçoit pas que les choses invisibles n’existent pas… ».
Une forme d’initiation, sans quete fondamentale, à la vie par cette mamie pétrie de petites folies quotidiennes.
Sans tomber dans le lacrymal misérabilisant, ou dans la pitié avilissante, l’auteur nous sort un récit complet et tactile, infiniment savoureux.
Malgré tous ces points savoureux, il faut avouer que le graphisme est plus ou moins réussi en fonction des pages. Très souvent la faune ( les esprits !), et la flore sont plus accompli graphiquement que les personnages principaux et leurs mimiques. Mais on se rend compte au fil des pages que l’auteur traite parfaitement l’angoisse de la mort dans la vie quotidienne avec comme composante importante, et intermédiaire avec le monde des vivants : « les Yockai ».
Bref, loin des Miyazaki, et autre sermonneur qui font feu de tout bois, c’est bien le caractère de précision du détail dans la mort, les blessures de tous les jours, c’est celui aussi des sensations et impressions qui nous structure durant la vie quotidienne qui revet ce tempérament universel du à l’œuvre.
Enthousiasment et brillant.
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Mieux vaut être un crétin qui baise qu'un génie qui se masturbe.--Jean Yanne