Quartier lointain (T1)
Ou quartier maudit !
J’avais pu lire sur le forum que c’était un Chef D’œuvre ! ! !
Le problème c’est qu’en lisant, il y a quelques temps, « au temps de Botchan », j’avais trouvé la lecture trop lourde, trop littérale, trop pesante, et je n’étais franchement pas convaincu !
Alors les préjugés ont-ils la vie dure ? ?Ou Taniguchi réussit-il un coup de Maitre ?
On m’avait dit, aussi, que c’était Bô, non pas beau mais bô.
De plus réorchestrer son enfance de 14 ans avec un esprit d’adulte pouvait etre interessant, mais l’une des paroles emblématiques et dangereusement orgueilleuse du héros principal : « Maman… As-tu été heureuse ? », m’a fait émettre quelques doutes…
Mais avant de parler de l’œuvre, c’est plutot du graphisme dont il faut parler ; il n’est pas exceptionnel et pas franchement moche mais il se rapproche vraiment de la Bd franco-belge et de ses cadres .
Donc revenons à nos brebis…
Le fait que le personnage, au début, soit paumé dans l’immensité de la foule ( du monde !) est une bonne idée, le problème c’est que son égocentrisme et sa niaiserie font du héros : « un bon p’tit gars qui veut faire plaisir à tout le monde ! » ( A partir de là, le lecteur n’a plus qu’a l’enterrer sous son propre pathos, je veux dire sa morbidité pathologique ( sur sa moman !) de la morale unilatérale…et hop le tour est joué, on en vient à des affirmations du style : « aaahhhh, c’est Bô ! »)
Manque de bol, il devient le fayot de la classe, il est envié par ses camarades, etc…( encore un qui ne connaît pas le poids d’etre cité en exemple !)
Mais il y a bien pire comme ce passage ou il passe de la réalité au reve ( enfin, un truc dans le genre !), l’auteur ne peut s’empecher de nous faire le coup du « pince-mi pince-moi », tout comme les auteurs d’anti-héros ne peuvent s’empecher de nous faire le coup du miroir. ( exemple : le personnage se retrouve face à un miroir, il y a des variantes, et il dit : « qu’elle bete ideuse je suis devenue , ou c’est moi ça,… » , enfin bref !)
Tout cela pour dire que la crédibilité du héros en prend un coup, et qu’il devient difficile, et meme extremement difficile de la regagner, on vieillit d’un seul coup, lassé et fatigué que ce soit de corps et d’esprit par autant de mièvrerie.
Le reste de l’histoire se suit en claudiquant ! ! !
C’est un comble, une histoire sur la jeunesse retrouvée qui boite ? ?En tout cas si c’est un gag voulu par l’auteur, c’est bien vu, mais si c’est sans le faire exprès alors là je ne vois pas trop ce que l’on peut faire !
Mon appréhension vis-à-vis de Jiro Taniguchi est résolument énorme.
Les préjugés ont donc la vie dure.
C’est bien malheureux…