Beck # 7.
Dans ce septième tome, Koyuki s’entraîne et rattrape petit à petit le niveau des autres membres de Beck, et entre-temps, afin de s’acheter la Telecaster dont il rêve depuis bien longtemps, il travaille à mi-temps dans un petit restaurant.
Le groupe Beck continue à essayer de se frayer un chemin dans le monde de la musique, et plus précisément dans celui du rock nippon. Un jour, pendant l’une de leurs représentations live, le patron d’un label indépendant américain achète leur maquette et prévoit de distribuer leur CD aux Etats-Unis d’Amérique. S’agirait-il du début de la gloire… ?
Comme d’habitude, la lecture de
Beck dispose d’un rythme haletant, très dynamique, il se passe beaucoup de choses, les évènements et les surprises s’enchaînent sans le moindre mal et avec toujours cette bonne humeur communicative. Le scénario porte, bien entendu, toutes les bases du shônen manga avec entre autres le dépassement de soi et une sorte de quête initiatique (acquérir une guitare, percer dans le monde musical, etc.), mais cela ne porte en rien préjudice au titre qui conserve une fraîcheur inouïe et inattendue qui arrive à exprimer de très nombreux sentiments. De cette manière, nous rions, nous sourions et nous vibrons avec le groupe lors de ses diverses représentations scéniques.
Le coup de crayon de Sakuishi Harold n’a rien de particulièrement spécial mais il est très sympathique et gagne en maîtrise à chaque nouvel album. Le graphisme intervient beaucoup dans cette fraîcheur et légèreté du manga dont nous parlions plus haut, il dispose de quelque chose d’attachant grâce à ses traits ronds, ses visages expressifs et souvent excessifs (tout au long des pages, nous pouvons trouver de très nombreuses caricatures), et le tracé semble également moins figé que dans le tome précédent dans les scènes plus « vivantes ». D’ailleurs, il est intéressant de noter que l’auteur arrive à faire passer beaucoup d’intensité à travers ses planches lorsque le groupe joue, la mise en page s’adapte, les prises de vue sont bien choisies et rappellent aisément certains concerts filmés. Bref, le dessin évolue et bouge beaucoup, gagnant en maîtrise et en intensité.
Malgré un certain classicisme évoqué quelques lignes auparavant,
Beck nous entraîne et n’est jamais banal, nous arrivons à oublier cet aspect typique des shônen manga grâce à l’auteur qui a su trouver le juste milieu entre les thèmes récurrents d’un genre, beaucoup d’humour et les quelques points qui lui tiennent à cœur. D’une certaine manière, nous avons l’impression de nous trouver face à une œuvre d’Adachi Mitsuru (
Touch,
Katsu !…), c’est-à-dire une bande dessinée où tout est parfaitement dosé, bien que les codes du genre (qui agacent tant de monde) soient très présents.
Ce shônen manga n’a pas usurpé son succès au Japon, au fil des tomes, Beck (le manga comme le groupe) gagne en puissance, en intensité et en maîtrise. Le monde du rock est vraiment passionnant et très bien utilisé, le récit s’enrichit et ne cesse de se complexifier en même temps que le groupe connaît une certaine ascension…
Avec cette très bonne BD japonaise, il n’y a pas de temps pour l’ennui.
Beck, c’est un tourbillon de fraîcheur et de bonnes idées, c’est un titre extrêmement dynamique et de plus en plus intéressant, mais aussi une série attachante et sympathique réalisée par un auteur passionné, qui exprime son amour pour la musique au fil des planches avec un enthousiasme grisant.
Ma critique complète ici :
http://www.mangagate.com/news_analyse.php?id=539.